L’avocat Raj Boodhoo veut noyer le poisson. Nandanee Soornack a bel et bien déclaré à la 2e Chambre de la Cour d’appel de Bologne, en juin dernier, qu’elle a été la maîtresse de Navin Ramgoolam et qu’une fille est née, il y a six ans, de cette liaison extraconjugale.
Depuis lundi après-midi, l’avocat basé à Londres multiplie les interventions, soutenant que la femme d’affaires partie se réfugier à Parme au lendemain des législatives du 10 décembre 2014, n’a jamais juré d’affidavit pour évoquer la paternité de l’ex-Premier ministre.
L’avocat joue avec les mots, car l’ex-patronne d’Airway Coffee a fait ces révélations à travers la plaidoirie de son homme de loi italien, lesquelles figurent dans le procès-verbal transmis au Parquet il y a dix jours. Sur Radio Plus, mardi soir, il va même jusqu’à se demander comment Le Défi Plus a pu mettre la main sur ce document confidentiel. Document dans lequel sa cliente dit craindre des représailles du pouvoir contre l’enfant qu’elle qualifie « d’unique descendante de la dynastie Ramgoolam » et contre elle-même si la justice italienne accède à la demande d’extradition des autorités mauriciennes.
Techniquement, l’ancienne habitante de Carreau-Laliane vient apporter de l’eau au moulin du Central Criminal Investigation Department (CCID) qui veut l’arrêter pour blanchiment et trafic d’influence. Pour le premier délit, elle est soupçonnée d'avoir bénéficié d'un ‘tax rebate’ de Rs 500 000 sur l'achat de la propriété de la famille Maingard de la Ville-Es-Offran à Floréal, en raison de sa proximité avec l’ex-chef du gouvernement.
Pour le deuxième délit, il lui est reproché d’avoir blanchi 300 000 euros, soit Rs 12 millions, provenant des commissions versées par Dufry. Elle aurait aidé à décrocher le contrat de fourniture de produits de luxe aux aéroports de Plaisance et de Plaine-Corail. Le groupe suisse avait été choisi après que l’Allemand Heinneman a été « chassé » par le Bureau du Premier ministre.
En raison des révélations de Nandanee Soornack, Navin Ramgoolam risque fort d’être inquiété sous la Prevention of Corruption Act (PoCA) pour avoir favorisé « la mère » de « son enfant » en lui accordant un contrat de restauration à l’aéroport, sans passer par un appel d’offres. Il lui aurait aussi permis de ne pas s’acquitter de Rs 59 millions de loyers auprès d’Airports of Mauritius.
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Ramgoolam laisse planer le doute
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