Vous avez rencontré le Premier ministre Pravind Jugnauth avec d’autres responsables des églises évangéliques et pentecôtistes, pour être reconnu comme religion. Quel est l’objectif de cette démarche ?
Cela fait dix ans que nous avons entamé des démarches pour obtenir cette reconnaissance. Tous les gouvernements successifs sont au courant de notre démarche. Vendredi dernier, nous avons eu l’occasion de nous adresser directement au PM.
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Les mouvements pentecôtistes et évangéliques ont de nombreuses contraintes en tant qu’association. Selon les règlements du Registrar of Association, il faut organiser régulièrement des élections pour constituer un comité et élire un président. Autrefois, nous étions un petit mouvement, depuis nous avons grandi et comptons des milliers d’adhérents. L’Assemblée de Dieu compte 50 000 adhérents, parmi 9 000 d’entre eux sont des membres votants. C’est difficile et fastidieux d’organiser des élections régulièrement. En tant que religion, nous n’aurions plus ces contraintes, comme c’est le cas pour l’Église catholique.
Quelles ont été vos exigences auprès du Premier ministre ?
Nous n’avons aucune exigence. Nous voulons simplement être reconnus comme religion. C’est ce que nous lui avons demandé lors de cette rencontre rendue possible par le ministre Étienne Sinatambou qui fréquente l’Assemblée de Dieu.
Le PM n’a pas donné sa réponse, mais nous a fait comprendre qu’il prendra notre requête en considération. Nous espérons que cette reconnaissance viendra le plus rapidement possible. Pour l’heure, nous existons et sommes reconnus au sein de la société mauricienne, mais sans reconnaissance officielle. C’est ce que nous revendiquons.
Qui dit reconnaissance, dit droit aux subventions de l’État. N’est-ce pas là votre objectif ?
Nous ne réclamons aucune subvention. Nos membres contribuent au fonctionnement de nos assemblées. Depuis 50 ans, que l’Assemblée de Dieu existe à Maurice, nous avons toujours compté sur nos propres moyens pour bâtir nos églises. Cela dit, si nous avons droit à des subventions, nous discuterons entre nous pour voir si nous les accepterons.
Nous voulons avant tout nous libérer des contraintes imposées aux associations. Ainsi, en tant qu’association nous ne pouvons rendre visite à un malade à l’hôpital, en dehors des heures de visites. Nous voulons aussi avoir notre mot à dire à la télévision, comme les autres religions qui bénéficient d’un temps d’antenne pour les fêtes religieuses, pour la Noël.
Si le gouvernement accède à votre requête, le soutiendrez-vous aux prochaines législatives ?
La religion et la politique sont deux mondes différents. Les mouvements pentecôtistes et évangéliques sont apolitiques.
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