Passion - Jean-Marie Joie : le parachutiste devenu artiste

Après avoir passé 36 ans dans des pays ravagés par la guerre et la misère, Jean-Marie Joie a trouvé refuge dans l’art. Ce para-commando Belge, aujourd’hui à la retraite, s’est installé à Maurice il y a onze ans afin de nourrir sa passion pour la peinture.

Jean-Marie Joie a 65 ans. Il souhaite organiser sa deuxième exposition de peinture à Maurice. « Mes oeuvres sont prêtes. J’espère trouver l’endroit idéal pour les exposer et partager ma passion avec les Mauriciens. Ma première exposition remonte à 2012. Elle s’est tenue à Quatre-Bornes. Les visiteurs ont apprécié mes travaux. D’ailleurs, j’ai fait de nombreuses expositions en Belgique », indique l’artiste. La peinture est pour lui un moyen de se détendre. Il est heureux quand il est entouré de pinceaux, de toiles et de pots de peinture.

Jean-Marie a vu le jour dans un petit village de la province de Namur . Il passe sa jeunesse au sein d’une famille unie avec ses deux frères et ses deux sœurs. À l’école, il est passionné par la peinture. Le jeune Jean-Marie couche sur papier toutes les formes colorées qui sortent de son imagination.

En 1970, lorsqu’il doit remplir ses obligations militaires, il choisit d’intégrer le corps le plus exigeant, le Régiment Para-Commando. « Mon oncle était dans l’armée. Je voulais également servir pour mon pays », se souvient le Belge. Jean-Marie Joie effectue pas moins de quatorze missions en Afrique, plus précisément au Zaïre, au Congo, au Rwanda, en Somalie. Il sert également au Kosovo et en Albanie. « Ces pays m’ont marqué profondément. J’ai vu des centaines et des centaines de morts. Dix de mes camarades ont également été tués. L’ambiance me changeait de ma vie paisible en Belgique », relate notre interlocuteur.

Le para-commando prend sa retraite en 2006. Un an plus tard, il décide de s’installer à Maurice. « J’ai voyagé dans de nombreux pays avant de découvrir Maurice au début des années 2000. Je suis tombé amoureux de l’île où il fait bon vivre et j’ai aussi rencontré mon âme sœur, Francess. Elle est aujourd’hui mon épouse. Je suis entouré d’une nouvelle famille », dit Jean-Marie Joie avec le sourire. Mais il n’en oublie pas pour autant son pays natal, ses deux filles ainsi que ses cinq petits enfants.

Le peintre belge trouve que Maurice est une des plus belles îles au monde. Les magnifiques paysages lui permettent de se consacrer entièrement à la peinture. Il peint aussi des portraits. « Dans mon atelier, j’oublie l’horreur de la guerre », confie-t-il.  « J’ai toutefois constaté que certains artistes mauriciens sont réticents à l’idée d’un étranger qui travaille sur les mêmes sujets qu’eux. Il est aussi très difficile de se faire connaître en tant qu’artiste ici », regrette-t-il. Mais cela ne le décourage pas pour autant. « Depuis 2014, j’exploite un autre style, la lumière », indique l’artiste belge, impatient de faire découvrir ses nouvelles œuvres au public mauricien.