Société

Passerelle Women Centre: refuge d’urgence pour les femmes en détresse

Pour la première fois à Maurice, un abri d’urgence 24/7 pour femmes victimes de violence verra le jour prochainement : Passerelle Women Centre. Il opérera également comme centre de ressources et d’informations des droits de la femme. Découvrez ce projet et comment vous pouvez y contribuer… «La violation des droits de l’Homme la plus honteuse se caractérise sans doute par la violence contre des femmes. Elle ne connaît pas de clivages géographiques, culturels ou sociaux. Tant que des actes violents continueront à être perpétrés, nous ne pourrons prétendre à des progrès pour atteindre l’égalité, le développement et la paix. »  

Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU de 1997 à 2006

  Certes, nous savons tous que la violence contre les femmes ne connaît ni classe sociale, ni âge, ni religion.  Aujourd’hui, c’est arrivé à notre voisine, hier à notre cousine et demain cela arrivera à notre fille. Il ne faut pas croire que le problème de violence contre les femmes ne nous concerne pas. Il faut non seulement dire « stop » mais agir, maintenant. Afin de combattre ce fléau, l’ONG Passerelle, composée de travailleurs sociaux, professionnels, avocats, médecins et psychologues, ont institué un projet visant à créer un abri d’urgence pour les femmes en détresse, car actuellement il n’existe pas de centre capable d’accueillir des victimes 24 heures sur 24. Nul ne pourra combattre ce fléau seul. Les victimes ont besoin de vous, de nous. Ban Ki-moon, secrétaire général  de l’Onu, déclarait : [blockquote]« Il nous incombe, à nous tous, de prévenir et de combattre la violence contre des femmes et des filles, en commençant par remettre en question la culture de la discrimination qui la perpétue. »[/blockquote] Qui que vous soyez, venez en aide aux victimes. On compte sur vous ! [padding-p-1 custom_class=""][/padding-p-1]
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Témoignage - la première bénéficiaire de Passerelle

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Preesheela A. 51 ans: « Je ne voulais pas dormir dans la rue avec ma fille… »

Alors que le projet Passerelle était toujours en gestation, en septembre dernier, une femme vint frapper à notre porte, nous raconte un des responsables du centre. C’était le lundi 28 septembre. Il est midi. « Une femme frêle nous attendait à l’entrée. Elle avait entendu dire que nous travaillions sur ce projet de refuge et elle est venue vers nous pleine d’espoir. À côté d’elle, une fillette de 9 ans qui portait l’uniforme de classe. Toutes deux semblaient fatiguées, dépassées. La mère, un peu tremblotante, nous explique que son concubin les avait mises à la porte et qu’elles ne savaient pas où aller. Pour seuls bagages, son sac à main et un sac en plastique qui contenait une bouteille d’eau. La mère était en larmes et nous suppliait de lui venir en aide, de ne pas l’abandonner alors que sa fille implorait la maman de sécher ses larmes. C’est une scène triste que je n’oublierai jamais » relate Mégane, bénévole à Passerelle. « Ce jour-là, je me suis dit que je devais absolument faire quelque chose pour cette femme et son enfant… Je n’avais pas le droit de rester insensible à autant de souffrance. » Commencent alors les démarches pour trouver un abri où Preesheela et sa fille passeraient la nuit. Les recherches furent vaines. « Nous n’avons reçu que des réponses négatives ! Là où on appelait, on nous disait qu’il n’y avait pas de place, qu’il fallait une référence, puis qu’il fallait attendre une semaine, ou réponse saugrenue : que seules des femmes d’une religion spécifique pouvait intégrer le centre ! Au niveau du ministère de l’Égalité des genres, nous avions obtenu des réponses très rapides, mais aucune ne fut positive. Selon l’officier de la Family Protection Unit, « la dame n’a pas été victime de violence physique, donc on ne peut l’aider. Devant toutes ces portes restées fermées, on s’est tourné vers nos proches pour lui trouver un toit pour quelques jours… » Aujourd’hui, Preesheela s’est trouvée une maison dans laquelle elle emménagera très bientôt avec sa fille, toujours avec l’aide du centre Passerelle. Elle témoigne : « Je suis très reconnaissante de tant d’initiatives, car je ne savais vraiment pas où aller. Je ne voulais pas dormir dans la rue avec ma fille. Depuis plusieurs semaines, mon concubin me demandait de quitter sa maison, car son fils (à l’étranger) allait rentrer au pays et ne voulait plus nous voir dans sa maison. Le père a cédé, il craint son fils. J’ai eu beau tenté de lui faire entendre raison, mais il nous a chassées comme des malpropres alors que je préparais ma fille pour l’école. Il nous a menacées. On s’est sauvé. Je ne voulais pas chercher refuge chez des proches. Ce n’est pas facile de franchir ce pas. Parfois, il est plus facile de confier ses malheurs à des étrangers qu’à vos proches. J’avais très honte. J’ai beaucoup marché ce jour-là. Je voulais à tout prix trouver un endroit où ma fille serait en sécurité. Heureusement, j’ai entendu parler de Passerelle. J’ai bien été conseillée et accompagnée. Aujourd’hui, nous nous préparons à habiter une nouvelle maison, pour un nouveau départ ». Toutefois, cette mère et sa fille manquent de tout. Elle aurait bien besoin de meubles et autres accessoires pour aménager sa nouvelle demeure. Tous ceux ou celles qui veulent les aider peuvent contacter le centre Passerelle sur le 5 440 45 01. Email : passerellewomencentre@gmail.com
 

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