En vendant ses parts dans la Société Mohamad Umeeir Ibne Showkut à des Chinois, le fils de Showkutally Soodhun a engrangé Rs 48 millions en février 2017. Cette société est titulaire d’un bail et de bungalows sur les pas géométriques à Grand-Baie. L’affaire a été portée devant l’Assessment Review Committee. Le « Government Valuer » estime que cette transaction est « sous-évaluée ».
Rs 48 millions. C’est le montant qu’a touché Umeir Soodhun, le fils du député et président du MSM, Showkutally Soodhun, après avoir vendu la Société Mohamad Umeeir Ibne Showkut à des Chinois en février 2017. À cette époque, Showkutally Soodhun est toujours vice-Premier ministre et ministre du Logement et des Terres. Il en démissionnera le 10 novembre 2017 à la suite d'une controverse autour d’un enregistrement sonore.
Mais, voilà, Rs 48 millions, c’est insuffisant, estime le « Government Valuer ». L’affaire a donc été portée devant l’Assess Review Committee. Il est d’avis que le bien a été « sous-évalué ». Chose que conteste Umeir Soodhun. Si ce dernier perd son cas, il devra débourser plusieurs millions de roupies en termes de pénalités.
La Société Mohamad Umeeir Ibne Showkut détient un bail sur un terrain de 550 toises sur les pas géométriques, à l’entrée Sud de Grand-Baie. Sur ce terrain, se trouvent un complexe de bungalows, dont la plupart sont loués à des touristes, et un restaurant.
Alors que le gérant de la société était Umeir Soodhun, le 8 fevrier 2017, l’homme d’affaires chinois Senhua Liu le remplace. En même temps, les actions changent de mains. Outre Senhua Liu, Miao Wang, Jianzhong Zhu et Yu Sun entrent dans l’actionnariat. Ils détiennent respectivement 1 820 000, 5 600 000, 1 400 000 et 5 180 000 de parts sociales de la Société Mohamad Umeeir Ibne Showkut.
Conflit d'intérêts?
Vendre un bien sur les pas géométriques n’est cependant pas chose facile. Et encore moins lorsque les bénéficiaires sont des étrangers. Les règles sont strictes. Contacté, Umeir Soodhun soutient que tout a été fait en conformité avec la loi.
« Toutes les permissions nécessaires ont été obtenues. J’avais informé le ministère du Logement et des Terres, avant le délai de 15 jours, qu’il y aurait un changement au niveau du contrôle de la société, comme le veut la loi et le projet est opérationnel depuis plus d’un an. La société détient une « guest house licence » depuis 2009. Ces deux conditions sont celles de la section 18 du bail », dit-il.
Le Board of Investment et le Bureau du Premier ministre ont, pour leur part, donné leur accord aux Chinois pour cette transaction. Le fait demeure que la transaction s’est faite alors que son père était le No 3 du gouvernement et, qui plus est, le ministre de tutelle. La suspicion d’un conflit d’intérêts ou un délit de Public official using his office for gratification sous la Prevention of Corruption Act (PoCA) est légitime. Showkutally Soodhun réfute catégoriquement.
« Il n’y a rien d’illégal. C’est moi qui ai poussé mon fils à vendre, car il y avait trop de problèmes. Il y avait d’ailleurs une question parlementaire à ce sujet posée par Reza Uteem. Mais, je tiens à préciser que je n’ai pas traité le dossier en toute connaissance de cause. D’ailleurs, ma signature ne figure nulle part. »
L'autre séance dans trois mois en cour
La somme de Rs 48 millions fait susciter des interrogation dans certains milieux. À cela, Umeir Soodhun répond qu’il voulait vendre plus cher, mais qu’il ne trouvait pas preneurs. S’il voulait obtenir Rs 60 millions pour le bien, il a dû revoir ses ambitions à la baisse. « Quand j’ai eu des acquéreurs pour Rs 48 millions, j’ai dit oui, mais l’évaluateur du gouvernement a ensuite estimé que cela vaut plus, mais je conteste. »
L’affaire a été prise sur le fond en cour en mai dernier. La prochaine séance est prévue dans trois mois. Entre-temps, il faudra procéder à une réévaluation de la propriété. Cette dernière est entre les mains de la famille Soodhun depuis 2006. La Société Mohamad Umeeir Ibne Showkut voit le jour le 5 juin 2005 avec cinq associés à son bord. Les associés majoritaires sont Shuwkutally Soodhun et son épouse avec 51,85% des actions. Ils sont les usufruitiers de la société et détiennent 14 millions de parts. Ce statut d’usufruitier leur confère le droit d’usage et le droit au fruit de tout ce qui appartient à la société.
Le 18 juin 2012, Showkutally Soodhun et son épouse cèdent toutes leurs parts et privilèges à leur fils Umeir Soodhun. Il en devient l’unique actionnaire.
Seconde fois
C’est la seconde fois que le terrain à bail sur les pas géométriques des Soodhun fait surface. Le 16 avril 2016 déjà, Le Défi Plus révéla des transactions impliquant le ministre du Logement et des Terres.
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