C’est la grande désillusion depuis l’annonce que le paiement du 14e mois ne sera pas accordé à ceux qui gagnent plus de Rs 50 000. Certains employés ont le sentiment d’avoir été bernés et promettent de « corriger » le gouvernement actuel lors des prochaines élections municipales et villageoises. Voici leurs témoignages.
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Diana : « Je suis en colère »
« Le gouvernement avait promis d’accorder le 14e mois, et c’est décevant. On ne lui a rien demandé, mais il a proposé de nous l’offrir. Il ne peut pas revenir sur son engagement en plafonnant l’éligibilité à Rs 50 000 et en excluant ceux qui touchent plus. C’était à eux d’être responsables et raisonnables dans leurs propos, et non pas de faire une promesse pour ne pas la tenir ensuite.
Certes, ils soutiennent qu’ils ne peuvent pas donner à tout le monde. Cependant, une formule aurait pu être envisagée pour satisfaire chacun, en proposant un montant réduit pour ceux gagnant plus de Rs 50 000. Je suis en colère, et avec les élections municipales qui approchent, je vais exprimer ma frustration en votant pour l’opposition. Je suis déterminée à leur donner une leçon. On ne peut pas nous prendre pour acquis. »
Pascal : « Je me sens trahi »
« Si le 14e mois ne nous avait pas été promis, cela ne nous aurait pas affectés. Cependant, cette mesure faisait partie des promesses électorales, sans aucune condition annoncée. Il est donc frustrant d’apprendre que les personnes gagnant plus de Rs 50 000 ne sont pas éligibles.
Personnellement, je comptais sur cet argent pour divers projets : rembourser mes dettes et envisager un petit voyage en famille avant la rentrée scolaire. Maintenant, je dois tout revoir et me concentrer sur mes priorités. Avoir un salaire de plus de Rs 50 000 n’est pas excessif quand on considère les emprunts, les crédits, les factures et les courses à payer. Il ne reste pas grand-chose après cela.
Je suis déçu par cette décision et je me sens trahi, car j’ai voté pour ce gouvernement en raison de cette promesse et d’autres, comme la baisse du prix de l’essence. Ne pas respecter leurs engagements électoraux est inacceptable. Ils prétendent être surpris par la situation économique, mais nous ne sommes pas dupes. Ils devaient déjà en avoir une idée avant de faire de telles promesses. Avant de s’engager, ils auraient dû être sûrs de pouvoir tenir parole. L’espoir que j’avais en ce gouvernement s’est envolé. Comment avoir confiance en des dirigeants incapables de respecter leurs premiers engagements ? »
Kevin : « Je ne sais pas si ma compagnie pourra payer »
« Je gagne moins de Rs 50 000, donc je suis éligible au 14e mois. Toutefois, je ne sais pas si ma compagnie pourra payer ce boni supplémentaire. Le fait que ce soit payable en deux tranches ne change rien, car nous recevons déjà nos salaires en deux parties : 75 % à la fin de chaque mois et les 25 % restants vers le 15 du mois suivant. Il en est de même pour le bonus de fin d’année. Je trouve difficile de me mettre à la place de ceux qui ne bénéficieront pas du paiement du 14e mois, puisque je ne connais pas leur situation financière. »
Francesca : « Qu’a fait le GM pour moi ?»
« C’est très frustrant qu’une promesse ne soit pas honorée. Comme toujours, ce sont les personnes de la classe moyenne qui en paient le prix. Le gouvernement du Changement commence mal son mandat en créant une distinction injuste parmi les travailleurs. Pourquoi certaines personnes mériteraient-elles plus que d’autres ? Moi aussi, j’ai besoin de cet argent, et je suis très déçue et en colère.
Je gagne un peu plus de Rs 50 000, mais moins de Rs 55 000. Avec les dépenses pour l’école de ma fille, les factures, les courses, l’essence, et la cantine, je consacre déjà Rs 15 000 rien que pour elle. En plus, je dois financer des soins coûteux pour mon conjoint, incluant des scans et divers tests médicaux.
Je travaille, je paie mes taxes, mais le gouvernement ne fait jamais rien pour moi. Ce système favorise toujours les riches ou les plus pauvres, tandis que la classe moyenne s’appauvrit. Business Mauritius continue de tirer profit de ce déséquilibre : le secteur privé est priorisé, parce qu’il rapporte plus. Pendant ce temps, nous, la classe moyenne, sommes laissés pour compte.
Si le gouvernement décide de payer par tranches, cela doit s’appliquer à tout le monde. Ashok Subron et d’autres défenseurs des travailleurs semblent étrangement silencieux sur ce sujet. Et pour couronner le tout, je n’ai même pas eu de réajustement salarial.
Partout, c’est le même constat : les riches restent riches, les plus pauvres se stabilisent, et la classe moyenne s’épuise. Cela engendre colère et frustration, d’autant plus que nous devons continuellement nous battre pour les gros patrons. Voilà pourquoi tant de gens décident de partir. »
Leena : « Pas de justice pour ceux qui touchent plus de Rs 50 000 »
« J’ai lu le ‘State of the Economy’ et je comprends les chiffres. Je ne suis donc pas surprise par cette décision, mais je reste en colère contre l’ancien régime pour avoir dilapidé les caisses. Cela dit, je suis profondément déçue. Je ne roule pas sur l’or, et un filet de sécurité m’aurait aidée à affronter les mois à venir.
Rien pour ceux qui gagnent plus de Rs 50 000, ce n’est pas juste ! Le gouvernement aurait pu trouver une formule, au moins une compensation partielle. Faire des promesses vides, c’est trahir la confiance des citoyens. »
Ali : « Entre enthousiasme et inquiétudes économiques »
« Le 14e mois est accueilli avec enthousiasme. Bien que ce soit une promesse électorale, j’espère que cela ne mettra pas en péril la stabilité économique du pays. Personnellement, j’ai déjà une longue liste d’achats en tête, mais je crains que le panier de courses devienne difficile à remplir en décembre. Cela dit, ces deux mois de boni seront certainement dépensés localement, ce qui devrait permettre à cet argent de circuler et de contribuer à l’économie mauricienne. »
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