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Pas d’augmentation des tarifs d’eau : le service clientèle première victime

cwa La CWA est à la croisée des chemins concernant la gestion des plaintes des consommateurs.

La décision de ne pas aller de l’avant avec l’augmentation des tarifs d’eau fait mal à la Central Water Authority (CWA). Cet organisme comptait énormément sur une augmentation des tarifs de l’eau afin de donner un coup de fouet à ses finances. Au niveau de la direction, on se prépare au pire, annonçant un impact surtout sur le service clientèle, déjà sévèrement critiqué par la Banque mondiale dans son rapport rédigé en vue de la réforme du secteur de l’eau.

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Le directeur général de la CWA, Yousouf Ismaël, se montre avare de commentaires, se contentant de déclarer : « Nous travaillons sur les implémentations budgétaires. » Toutefois, une autre source de la dorection fait comprendre que les clients de la CWA vont en faire les frais. C’est toute la gestion des doléances des clients qui devrait être la première affectée. « Outre les budgets colossaux des projets d’envergure, nous avons aussi besoin d’un autre budget pour régler les plaintes concernant des tuyaux abîmés ou des fuites d’eau, entre autres », nous explique une source proche du management. De tels travaux de réparation nécessitent généralement un budget annuel de Rs 250 millions. Cette somme était déjà insuffisante pour assurer un service adéquat, comme le souligne la Banque mondiale dans son rapport : « The report identified that, despite previous efforts to improve CWA performance, the current situation of CWA is still characterized by intermittent supply and the limited focus on customer care. »

Découvert bancaire de rs 200 m

Le paradoxe pour la CWA, c’est que les projets massifs de remplacement de tuyaux déjà en cours, censés améliorer la distribution, ne feront que mettre un poids additionnel au niveau des comptes. Il faudra trouver un budget de maintenance pour ces tuyaux flambant neufs, au risque de les voir se détériorer rapidement au bout de trois ans. La CWA prend d’autant plus un coup de massue que même son plan B a été rejeté. Il s’agissait d’une augmentation ciblée visant les IRS et établissements hôteliers. Ce qui aurait contribué à améliorer la situation. Quant à la mesure visant les propriétaires de piscines, imposant Rs 500 additionnelles pour ceux qui dépassent 50 m3, , elle est dubitative. « Une mesure inutile, car il y a peu de personnes, même parmi les propriétaires de piscines, qui dépassent cette consommation d’eau », souligne notre source.

Pour garder la tête hors de l’eau, la direction de la CWA est contrainte d’avoir recours à des mesures d’urgence. C’est grâce à un découvert bancaire de Rs 200 millions, contracté il y a 18 mois, que la CWA parvient à financer ses dépenses courantes. D’autres facteurs, tels que le rapport du Pay Research Bureau, publié en 2016, n’ont pas aidé. La masse salariale annuelle a alors grossi de Rs 100 millions. Il faut ajouter à cela l’arrêt des subsides gouvernementales de Rs 200 millions depuis 2015.

Cette source affirme ainsi que le projet d’affermage tient la route, avec ou sans révision des tarifs.

Un éventuel partenaire privé parviendrait à faire des profits malgré les tarifs actuels, affirme cette source. Le rapport de la Banque mondiale stipule effectivement : « It is important to point out that customer tariffs and the operator remuneration are not linked. » Les rémunérations de ce partenaire dépendent plutôt du volume d’eau qu’il parvient à facturer par mois. Un paiement qu’il reviendrait à la CWA de faire mensuellement.

Toutefois, le même rapport indique que, sur le moyen terme, la révision des tarifs deviendrait nécessaire pour que la CWA puisse honorer ses dettes : « Currently, capital expenditure (or Capex) is fully dependent on government funding. Customer tariffs, the only source of income of CWA, need to be revised gradually to help CWA to become financially self-standing and to service its debt. » Chaque roupie supplémentaire obtenue grâce aux futures augmentations des tarifs serait allée dans les caisses de la CWA et non du partenaire privé. Avec de telles mesures, la CWA devait atteindre l’équilibre financier en sept ans.

Appel d’offres international

Notre source indique qu’au niveau de la Banque mondiale, les procédures enclenchées se poursuivent, en l’absence de communication du ministère de tutelle indiquant que le projet était enterré. L’International Finance Corporation, son bras financier, travaille toujours sur les documents d’appel d’offres qui sont plus ou moins finalisés. « Tout peut se faire rapidement, mais c’est le ministère qui décide évidemment du calendrier », indique notre source. Un appel d’offres international susciterait définitivement un intérêt, selon notre interlocuteur, plusieurs opérateurs privés basés en Afrique du Sud et en France, entre autres, ayant déjà pris contact pour s’enquérir de l’avancée du projet. Mais, comme pour tout le reste, tout dépendra de la décision du ministre de l’Énergie et des Services publics, Ivan Collendavelloo.

La CWA avait déjà finalisé les nouveaux tarifs pour l’eau bien avant la présentation du Budget. Il ne manquait que le sceau du Conseil des ministres. Pour un abonné qui utilise jusqu’à 25 m3 mensuellement (la consommation moyenne d’un foyer), la hausse demandée se situait dans la fourchette de Rs 25 à 30.

Pour les foyers consommant plus de 50 m3, la grille proposait une somme de Rs 32 pour chaque mètre cube additionnel. La somme que le gouvernement entend dépenser durant la prochaine année financière pour le remplacement des tuyaux frôle le milliard. Un montant de Rs 985 millions a été budgété pour les 12 mois à venir.

 

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