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À partir de l’année prochaine : les pharmaciens seront formés pour faire des injections

Siddique Khodabocus.

Les pharmaciens seront bientôt formés pour faire des injections, comme des vaccins, dans leur officine, annonce Siddique Khodabocus, président du Pharmacy Council. Cet exercice devrait débuter l’année prochaine, selon lui. À la veille de la célébration de la Journée des pharmaciens qui est observée ce dimanche 25 septembre, il est d’avis que la profession se porte bien « en général ». Il y a cependant beaucoup de choses à faire dans un monde qui est en constante mutation. De ce fait, le métier de pharmacien évolue également, afin de pouvoir s’adapter aux changements. La profession a toutefois besoin de mesures incitatives pour se requinquer. 

Selon lui, il y a un manque d’intérêt pour devenir pharmacien, en raison de la perception de certains à l’égard du métier. « Le pharmacien n’est pas qu’un vendeur de médicaments. Il est aussi responsable de la délivrance d’une prescription, entre autres », martèle-t-il. 

Pour le président du Pharmacy Council, il faut valoriser la profession en proposant une meilleure rémunération. Ce qui est difficile, compte tenu du nombre d’officines qu’il y a dans le pays et aussi, car la marge de profit est très basse, selon lui. En l’absence d’un « Remuneration Order » pour la profession, le salaire des pharmaciens varie entre Rs 25 000 et Rs 30 000 par mois. Ce qui n’est pas attrayant pour certains jeunes, estime-t-il. « Selon une enquête que nous avons menée, nous sommes d’avis qu’un pharmacien doit toucher entre Rs 55 000 et Rs 60 000 par mois, car il faut au moins cinq ans d’études et une année de pratique avant de pouvoir exercer comme pharmacien », lance-t-il. 

Il plaide également pour la spécialisation, afin qu’il y ait des pharmaciens cliniques, spécialisés en produits utilisés en cancérologie ou en analyses biologiques, entre autres. « Nous devons avoir des pharmaciens plus qualifiés et spécialisés », soutient-il.

Un Code of Practice a été élaboré pour « empower » les pharmaciens afin qu’ils puissent mieux exercer leur métier. Selon Siddique Khodabocus, il a été établi, par exemple, que les pharmaciens peuvent faire des substitutions génériques, c’est-à-dire proposer un autre médicament équivalent quand l’un n’est pas disponible ou qui est moins cher.

Pharmaciens étrangers

Face à la difficulté de certaines pharmacies à trouver des pharmaciens pour travailler, des propriétaires ont émis l’idée de faire venir des étrangers. Le Pharmacy Council n’est cependant pas en faveur de cela, sauf s’ils possèdent une spécialisation qui n’est pas disponible à Maurice. 

Pour le président du Pharmacy Council, les propriétaires non-pharmaciens prennent un risque quand ils se lancent dans ce genre d’entreprise, car les pharmaciens sont les seuls habilités à gérer une officine, souligne-t-il. Il est aussi d’avis que le pays est arrivé à un seuil de saturation en ce qu’il s’agit du nombre de pharmacies. Le pays compte une officine pour 3 000 habitants, au lieu de 5 000, comme le recommande l’Organisation mondiale de la santé. Les autorités devraient veiller à limiter l’octroi de licence et s’assurer que l’officine dispose d’au moins un pharmacien avant de lui accorder son permis d’opération. Ses heures d’ouvertures devraient aussi être définies. Une officine ne peut opérer sans un pharmacien, insiste-t-il. 

 

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