Le Premier ministre a répondu aux questions des journalistes présents. Sur la partielle au numéro 7, Piton-Rivière-du-Rempart, pour remplacer Vishnu Lutchmeenaraidoo, il estime que ce sera un test.
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Vos relations avec Vishnu Lutchmeenaraidoo se sont-elles détériorées ?
J’avais une très bonne relation avec Vishnu Lutchmeenaraidoo jusqu’au moment où il a démissionné. Je ne l’ai jamais laissé tomber. Je ne comprends pas... Au contraire, au fil du temps, nos relations se sont améliorées. J’aurais préféré qu’il attende mon retour pour partir.
Sa déclaration en présence du Président malgache n’est-elle pas une indication que vos relations se sont détériorées ?
Je ne suis pas d’accord avec cette déclaration. Je n’ai pu le rencontrer pour en discuter, à mon retour de mission. Factuellement, ce qu’il a dit n’est pas vrai. On a réalisé une croissance de plus de 3%. Cette année, on vise 3,9%.
On sent une amertume dans vos propos. Regrettez-vous de ne pas l’avoir révoqué plus tôt ?
Je n’ai pas exprimé d’amertume. Mais il aurait pu m’attendre. Je désapprouve cette façon de faire. Mes relations avec lui étaient correctes.
Il y a quand même eu des problèmes dans le passé et il a changé de ministère…
Il était à un ministère extrêmement important. Au contraire, cela me faisait de la peine que sa santé ne lui permettait pas trop d’effectuer des missions alors que ce ministère impliquait de voyager beaucoup.
Dans sa déclaration, il a critiqué l’économie et le développement du port. Sa révocation aurait-elle été justifiée ?
Je m’étais déjà décidé à le rencontrer à mon retour. Il ne faut pas oublier qu’il a lui-même été ministre des Finances. Est-ce qu’il se critique lui-même?
N’est-ce pas rocambolesque que vous ne sachiez pas pourquoi il a démissionné ?
Comment vais-je le savoir ? Je ne peux lire dans son esprit. Si j’avais pu le convaincre, je l’aurais fait. Mais je ne peux pas refuser sa démission.
Pensez-vous que Vishnu Lutchmeenaraidoo doive des explications au public ?
Je l’ai déjà dit : je désapprouve la manière de faire ; je crois qu’il aurait dû m’expliquer. Et il n’y a pas que moi, il y a son électorat. Il devrait expliquer devant eux.
Allez-vous nommer quelqu’un aux Affaires étrangères ou Nando Bodha gardera-t-il le portefeuille ?
Nous verrons.
Il y avait des rumeurs que vous alliez révoquer Lutchmeenaraidoo avant qu’il ne démissionne. Est-ce vrai ?
Non. Je lui aurais réclamé des explications. Il n’y en a pas eu. On ne va pas spéculer.
Est-il opportun d’organiser une élection partielle avant les élections générales ?
Eh bien oui. On l’a déjà fait dans le passé, en 1994.
Que répondez-vous à ceux qui diront que c’est un gaspillage de fonds publics de faire élire un député pour quelques mois, alors qu’il y a des chantiers urgents comme le remplacement des tuyaux ?
Je ne peux bafouer la démocratie. Les élections générales aussi coûtent de l’argent. Va-t-on renvoyer les élections pour investir dans le remplacement de tuyaux?
Si pour une raison quelconque il n’y a pas de partielle, l’opposition ne dira-t-elle pas que vous vous êtes défilé ?
Vous verrez si l’opposition pourra le dire. En temps et lieux, il y aura des élections générales. Je suis leader d’une alliance, on connait déjà les autres leaders. Il y en a un qui dit qu’il ira seul. On verra qui tiendra parole.
Bobby Hureeram a défié Navin Ramgoolam d’être candidat pour la partielle. Vous en pensez quoi ?
Je crois qu’il est allé un peu loin. Mais c’est de bonne guerre, même si ce n’est pas à nous de choisir les candidats des autres. Ramgoolam prétend, légitimement, qu’il va revenir. C’est une occasion en or pour lui.
Je me sens bien dans ma peau aujourd’hui, dans l’alliance où je suis, dans l’alliance MSM-ML. »
Cette partielle sera-t-elle un test pour le gouvernement ?
Bien sûr que c’est un test !
En 2005, le gouvernement MSM-MMM avait assuré qu’il y aurait une partielle pour remplacer Siddick Chady en 2005, mais il n’y en a finalement pas eu. Le même scénario va-t-il se répéter ?
Nous ne sommes pas avec le MMM. Cela fait une grande différence.
La dernière partielle tenue au No. 7 c’était en 2003. Le MSM était confiant, pourtant, vous avez perdu. Serez-vous un peu plus prudent cette fois ?
Il n’est pas question de prudence, c’est une question de conviction. Je me sens bien dans ma peau aujourd’hui, dans l’alliance où je suis, dans l’alliance MSM-ML.
À la partielle du No 18, le MSM avait décidé de s’abstenir. Vous vous sentiez moins bien dans votre peau alors ?
J’étais toujours très bien dans ma peau, mais je ne voulais pas que ma concentration, ni celle de mes ministres, soit dirigée ailleurs. Il aurait fallu faire campagne sur le terrain et il y avait d’autres priorités. Cette fois-ci, c’est différent parce que c’est la dernière année de notre mandat. Il est inévitable que nous allions en direction d’élections générales en temps et lieu.
Pouvez-vous confirmer que ni le MMM, ni le PMSD ne sont pas de potentiels partenaires d’alliance ?
Je n’ai de compte à rendre à personne sur la question avec qui je veux m’allier. Quand je vais me marier, je vais me marier. J’ai déjà un allié avec qui je me sens bien. Nous verrons bien.
Il vous faut des votes en plus pour la loi sur la réforme électorale…
Nous avons besoin de la majorité qu’il faut. Il y a une question sur le sujet, demain au Parlement.
Sur les Chagos, avez-vous discuté avec Theresa May ?
Bien sûr que j’ai discuté. J’ai transmis le point de vue de la République de Maurice, pas que le mien. La Première ministre m’a invité pour discuter de plusieurs sujets, y compris les Chagos. C’est déjà une amélioration, l’ancien Premier ministre n’avait jamais pu obtenir une rencontre. Je souhaite maintenant que le représentant du Foreign Office vienne au plus vite. Mais nous comprenons bien sûr que le calendrier parlementaire britannique est surchargé avec le Brexit.
Les Britanniques ont proféré des menaces dans le passé. Le ton a-t-il changé ?
Depuis un certain temps, il n’y a plus de menaces. Le fait que nous discutons au plus haut niveau est déjà positif. Maintenant, il faut concrétiser les choses.
N’avez-vous pas un peu peur des résultats de la partielle ?
En politique, pour les élections, personne n’est assuré d’avance. On peut être sûr de perdre, mais personne n’est assuré de gagner. C’est la population qui décidera.
Avec ces derniers événements, allez-vous sortir le rotin bazar dans votre gouvernement ?
Je n’ai pas de rotin bazar ! Évidemment, là où il y a des manquements, certainement que je ne resterai pas tranquille.
Avez-vous un message pour les gens exaspérés qui sont descendus dans la rue à cause de l’eau ?
Ces tuyaux avaient plus de 100 ans d’existence et figuraient sur la liste pour être remplacés. Malheureusement, ils ont été abîmés avant. Je demande aux personnes de collaborer. Je ne crois pas que ce soit une façon de faire, de bloquer les routes, de brûler les pneus. On ne peut remplacer les tuyaux partout en même temps. On le fait au fur et a mesure.
La promesse d’eau 24/7 est-elle encore réalisable ?
C’était une promesse. Vous allez me dire que dans les quatre ans, il n’y a pas eu d’amélioration ? C’est notre objectif et nous verrons où nous serons arrivés.
Ce n’était pas une promesse surfaite, avec celle sur la croissance à 6%?
C’étaient nos objectifs. Malgré tout, nous nous attaquons aux problèmes là où il y en a. Je suis entièrement satisfait.
Vous suivez la situation de Rodrigues ?
Je suis la situation de près. C’est triste pour Rodrigues qui vient d’être frappée par un autre cyclone.
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