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Participation politique : les attentes des jeunes

Danel Lisette, 21 ans, étudiant en sociologie à l’UoM : «Ne pas cantonner les jeunes à un rôle subalterne»

daniel« Les jeunes et les femmes ont tendance à être marginalisés dans le système politique actuel. Il est essentiel de demander aux jeunes ce qu’ils souhaitent, car il est impossible de plaire à tout le monde. Je pense qu’il est crucial de donner aux jeunes l’opportunité de faire leurs preuves en politique et de ne pas les cantonner à un rôle subalterne au sein des partis politiques. Les jeunes doivent être placés au-devant de la scène, car ils représentent l’avenir du pays. Je déplore toutefois que certains jeunes soient mis à l’écart et ne puissent pas exprimer pleinement leur potentiel en politique. J’appelle à une meilleure écoute des jeunes par les aînés politiques, car ces derniers peuvent jouer un rôle de guide pour les jeunes aspirants politiciens. Je suis également d’avis que les jeunes ont besoin de repères pour s’engager en politique de manière constructive et contribuer ainsi au développement du pays. »

Christelle Muller, 31 ans, employée de bureau : «Il est essentiel de donner de l’espoir aux jeunes»

« Mettre plus de femmes au Parlement aurait été un grand pas en avant. À ce jour, on peut compter sur les doigts d’une main le nombre de femmes siégeant à l’Assemblée nationale. Maurice pourrait connaître de grandes avancées si une femme dirigeait le pays dans les 10 ou 15 prochaines années. Mais pour l’instant, c’est difficile, voire impossible. Tant que les politiciens plus âgés seront toujours en poste, les jeunes et les femmes auront peu de chances dans le système. Certains pourraient peut-être avoir des opportunités, mais en coulisses. Il est essentiel de donner de l’espoir aux jeunes afin qu’ils puissent exprimer leur engouement pour la politique. La vie est devenue très difficile depuis la pandémie de Covid-19, et les gens sont las de tout ce qui se passe dans le pays. De plus, nous sommes en 2023, et il y a des jeunes de 20 ans qui voteront pour la première fois. Ils ont besoin de s’accrocher à quelque chose. Avoir plus de jeunes au pouvoir est synonyme d’espoir pour l’avenir. C’est ainsi que la jeune génération exprimera son désir de suivre l’actualité politique. Je suis certaine qu’il y a beaucoup de jeunes qui aspirent à faire de la politique afin de réviser le système en place depuis 55 ans. »

Alexandre Veerapen, 22 ans : «Les politiciens âgés doivent prendre une retraite paisible»

« Je constate avec désolation que ce sont toujours les mêmes personnes au pouvoir. Il faut donner la chance aux jeunes. Je suis convaincu qu’ils ont une vision différente des choses et que leur façon de procéder sera totalement différente. Les politiciens âgés, malgré leur contribution pour l’avancement du pays, doivent prendre une retraite paisible. Il faut laisser la place aux jeunes. Maurice a besoin d’un nouveau souffle et d’une nouvelle direction. »

Rowin Arnachellum, 27 ans, conseiller de village : «Les idées des jeunes politiciens doivent être prises en considération»

rowin« Il faut jouer la carte de la transparence. La nouvelle génération, qui est très éclairée, constate qu’il n’y a plus de méritocratie dans le pays. Pour obtenir un bon poste, il faut être un proche du pouvoir. Je pense également que les idées des jeunes politiciens doivent être prises en considération. Tous les partis traditionnels ont une aile jeune. Mais si c’est pour partager des idées sans qu’elles soient mises en pratique, l’aile jeune en question n’a aucune raison d’être. Les jeunes veulent que leurs idées soient mises en avant. Bien sûr, nous avons besoin du coup de main des politiciens expérimentés, mais il faut trouver le juste équilibre, ce qui est très important. Je pense, par ailleurs, que les femmes doivent être appelées à assumer des postes à responsabilité au sein des partis politiques à l’avenir. C’est un phénomène qui prend de l’ampleur dans le monde. Pourquoi pas une Première ministre dans quelques années ? Je pense que le pays marquera un point en propulsant une femme à la tête d’un gouvernement. Mais je constate, avec beaucoup de désolation que ce ne sera pas pour tout de suite. »

Christophe François, 36 ans, enseignant dans le secondaire : «Nous sommes à un tournant décisif»

« Ils disent qu’il faut plus de jeunes, mais en réalité, nous avons l’impression que ces derniers sont muselés. Ce sont toujours les anciens qui prennent les décisions. Je suis convaincu qu’il est impératif d’injecter du sang neuf dans le paysage politique. Nous sommes à un tournant décisif. Les jeunes ne veulent plus entendre parler de l’ancienne garde. Ils veulent être pris en compte. C’est pourquoi il est nécessaire de renouveler la classe politique. Le pays a besoin de respirer. Le système politique étouffe. Maurice a besoin de jeunes leaders politiques pour offrir de l’espoir aux prochaines générations. Les jeunes quittent le pays pour chercher de nouvelles opportunités. Il faut adopter de nouvelles façons de penser. C’est la jeunesse qui doit être à l’origine de ce changement. J’y crois fermement. »

V. Vythelingum, 34 ans : «Les jeunes politiciens qui veulent émerger sont bloqués»

« Nous avons l’impression que les jeunes politiciens qui veulent émerger sont bloqués. Autrement dit, ils hésitent à franchir la barrière et n’arrivent pas à mettre en œuvre ce qu’ils ont en tête. Combien de personnes ont voulu sortir la tête hors de l’eau, mais n’ont pas pu ? Seuls ceux qui se sont associés aux grands partis ont réussi à se faire une place au soleil. Cela démontre qu’il faut impérativement suivre la tendance afin de pouvoir se frayer un chemin. Mais les jeunes veulent participer aux prises de décisions pour le futur. Ils aspirent à être au-devant de la scène afin d’avoir l’occasion de démontrer leurs capacités et de prendre des décisions pour le bien-être du pays. N’oublions pas que l’avenir appartient aux jeunes. Les politiciens âgés, qui ont fait leurs preuves, doivent comprendre qu’ils doivent se retirer afin de jouer le rôle de mentors pour les jeunes. C’est dommage que cela ne soit pas toujours le cas, malgré le cri des jeunes. La place des femmes dans le milieu politique est, par ailleurs, très importante pour moi. Pour commencer, je pense qu’il faut plus de femmes à l’Assemblée nationale. L’idéal serait d’inverser la situation, avec 70 % de femmes et 30 % d’hommes. »

Rishi Heerooa, 33 ans, ingénieur : «Je ne vois aucun leader céder sa place à un jeune»

rishi« J’analyse les élections depuis 2005. Je constate que les candidats de 2005, voire de 2010, qui étaient jeunes à l’époque, sont maintenant quelque peu âgés. Certains sont même âgés de la cinquantaine. Mais lorsqu’on regarde dans le rétroviseur, on s’interroge sur leur contribution au sein de ces partis politiques. Parfois, on se demande s’ils n’ont pas été mis à l’écart. Je ne vois aucun leader céder sa place à un jeune. Mais jeunesse rime avec compétence et volonté de changer la donne. Je suis d’avis qu’il faut une jeunesse qui puisse emmener un changement en profondeur dans le système. Par ailleurs, je pense qu’il faut à tout prix limiter les mandats d’un gouvernement à deux. Le changement tant médité commence par la limitation du mandat gouvernemental. »

 

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