Parti pêcher, Joey Allas meurt noyé - Son beau-père : «Il m’appelait papa…»

Parti pêcher dimanche 19 octobre, le jeune homme de 21 ans n’est jamais rentré. Sa famille tente de survivre à l’absence.

Il n’entendra plus la voix de celui qui l’appelait affectueusement papa. « Mo ena enn vid dan mwa », lâche Steve, 47 ans, le beau-père de Joey Allas, 21 ans. Sorti pour une partie de pêche le dimanche 19 octobre, le jeune homme issu de Bain-des-Dames n’est jamais retourné auprès des siens.

Joey Allas s’est retrouvé en difficulté dans un bassin situé à l’arrière de la centrale Fort-Victoria du Central Electricity Board à Bain-des-Dames, et  a péri noyé sous les yeux de son petit frère de 14 ans et de ses amis. Leurs efforts pour le sortir se sont avérés vains.

Désormais, c’est un vide immense qui s’est installé dans la maison familiale. Difficile de réaliser qu’ils ne reverront plus celui qui avait toujours les mots pour rire. « Li ti kouma mo prop garson. Li apel mwa papa... Li mem ti nou ‘joker’ lakaz. Li mem fer nou riye. Kan ou ena problem kan zwenn ar li, mem move nouvel, li pou bizin fer ou riye », explique Steve, meurtri.

Le jeune homme était toujours présent pour sa famille. « Sa mère et moi ne jouissons pas d’une bonne santé. J’ai déjà subi des interventions cardiaques et je bénéficie d’une pension », explique son beau-père.

Il y a peu, Joey était devenu père d’une petite fille. « La petite est âgée de cinq mois. Mais cette relation n’a pas marché. Il a rencontré beaucoup de difficultés. Il y a quatre mois environ, il est revenu vivre à la maison. Sa fille est restée avec sa maman. Il nous a dit de ne pas nous inquiéter, qu’il allait prendre soin de nous », poursuit Steve.

Joey travaillait comme bûcheron et voulait avancer dans la vie. « Lors de notre dernière sortie samedi, la veille de sa mort, Joey me faisait part de ses ambitions. Il voulait ouvrir un compte bancaire, travailler dur et se trouver une fille qui lui convienne », se rappelle son beau-père.

La relation avec son frère de 14 ans était très fusionnelle. « Quand Joey était parti s’installer chez son ex-copine, son frère avait beaucoup pleuré. Mais quand il est revenu à la maison, ils étaient tout le temps ensemble. Ils occupaient la même chambre. Ils étaient inséparables », confie Steve. « Joey a péri sous les yeux de son jeune frère qui est venu nous alerter. Il est traumatisé par ce qui s’est passé. Je compte l’emmener chez un psychologue dès que possible. »

Il ne reste que des larmes dans la maison familiale. « Encore aujourd’hui je me surprends à prononcer son nom au lieu d’un neveu. Sa présence est partout dans cette maison », ajoute-t-il avec émotion. « Devant sa maman et les enfants, j’essaie de rester fort pour leur donner du courage alors qu’à l’intérieur je n’ai pas la force », ajoute-t-il.

Cependant, la famille s’indigne de la manière dont ce drame a été traité. « Quand nous nous sommes rendus au bassin après ce noyade, trois éléments de la garde côtière sont arrivés mais ils ont dit qu’ils étaient dans l’équipe de terre et non de la mer. Nous avons attendu deux heures environ avant que des plongeurs ne viennent pour le retirer hors de l’eau », lance en pleurs Christelle Telcide, la maman du jeune homme.

Du côté de la police, la cellule de presse souligne que tout le nécessaire a été fait une fois l’alerte donnée. « Nous avons dépêché des commandos. Ils ont plongé pour l’extraire. Je compatis à la souffrance de cette famille », explique l’ASP Suhail Lidialam.