Parcours - Maurice E. Piat : l’infatigable travailleur

Un homme cultivé, un inlassable bosseur, qui a une oreille complaisante et le souci des autres, un fonceur, un pasteur et un « papa » qui aime être aux côtés de son peuple. C’est ainsi que ceux qui ont côtoyé Mgr Maurice E. Piat le qualifient.

C’est ce samedi 19 novembre que Maurice E. Piat sera officiellement élevé au rang de cardinal par le pape François en la basilique Saint-Pierre, à Rome. Pour tous ceux qui l’ont connu, ils retiennent de lui quelqu’un de bienveillant.

Sœur (Sr) Maud Adam de la congrégation des franciscaines missionnaires de Marie (FMM) considère que Maurice E. Piat est un homme proche de son peuple qui cherche toujours à essayer de comprendre ce qu’il vit. « Pour mieux comprendre la jeunesse, il se tournera vers ceux qui sont dans ce domaine », souligne-t-elle. C’est aussi le cas quand il s’agit de mieux comprendre la situation des toxicomanes, des personnes vivant avec le VIH / Sida, ajoute Ragini Rungen, coordinatrice à Lacaz A.

Comme pour le père Jacques Désiré Laval, « dan so kafe pena triaz », soutient Sr Maud Adam actuellement en mission à l’île de La Réunion. Elle raconte qu’il est un homme d’Évangile très profond dans ses interventions et un homme de prière.

Le père Laurent Rivet a découvert en Maurice E. Piat quelqu’un souhaitant à la fois répondre de manière nouvelle aux défis de notre société. L’Évêque a su répondre avec patience aux diverses appellations qui sont remontées vers lui au long de son épiscopat, tout en se remettant en question. Il a également su prendre position sur des sujets délicats pour l’avenir de notre société concernant l’éducation, la famille, la peine de mort, la drogue ou l’avortement.

Ne recule devant rien

« À chacune de ces interventions, il a eu à cœur la protection des plus démunis et l’écoute des personnes souffrantes », ajoute le père Laurent Rivet. Ce qui le ramène aux paroles que lui a confiées l’évêque le jour de son ordination. « Laurent, aime ce peuple que Dieu t’appelle à servir. » Avec recul, il est d’avis que ce conseil était en fait ce qu’il a lui-même essayé de pratiquer toute sa vie de prêtre et d’évêque.

Le père Jean-Claude Véder, directeur de l’Institut Cardinal Jean Margéot, a été le secrétaire personnel de Maurice E. Piat pendant quelques années. Pour lui, il est un grand bosseur qui pousse les autres à se dépasser pour pouvoir suivre son rythme. Un homme qui ne recule devant rien. Quand il a une idée en tête, il va la maintenir et va tout faire pour chercher l’adhésion des uns et des autres. Les notes pour la rédaction de ses lettres pastorales contiennent beaucoup de ratures. « Il est un perfectionniste qui peut corriger un texte plusieurs fois jusqu’à être satisfait du message qu’il veut transmettre. »

Le père Gérard Mongelard, qui est responsable de l’organisation de la Célébration d’action de grâce au monument Marie Reine de la Paix, le dimanche 27 novembre, a lui aussi été touché par ce grand travailleur. Mais l’homme d’église n’est pas que dans la lecture des évangiles tous les jours, affirme le curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Quatre-Bornes. Maurice E. Piat aime aussi la marche. L’un de ses endroits favoris, c’est grimper la Montagne des Signaux pour « prendre de la hauteur » comme pour bien admirer la capitale.
« C’est un homme cultivé qui aime la lecture et suit de très près la situation sociale, économique et politique du pays », ajoute pour sa part Désiré Farla, responsable du Service diocésain de la pastorale de la famille. Et il prête volontiers ses livres aux autres comme pour leur donner ce goût de la lecture, fait-il remarquer. C’est aussi quelqu’un qui aime la vie et qui prend le temps de rire, même si les poids de ses responsabilités pèsent sur sa santé.