Interview

Parama Valaydon: «La SMEDA doit améliorer son image»

Parama Valaydon
Fraîchement nommé à la tête de la Small and Medium Enterprises Development Authority (SMEDA), Parama Valaydon estime qu’il y a urgence de renforcer les capacités de l’institution.
Après un mois en poste, quel constat dressez- vous de la situation à la SMEDA? C’est un peu tôt pour un constat. Cependant, à mon avis, il y a urgence de renforcer les capacités de l’institution, de revoir sa façon de fonctionner et d’améliorer son image. Pourquoi ? Il y a un gros travail à faire pour  redonner confiance à la communauté des entrepreneurs. Il faut rétablir la communication. Est-ce à dire que rien n’a été fait ? Non, beaucoup a été fait par mes prédécesseurs. Cependant, je pense qu’on peut mieux professionnaliser l’institution et la rendre plus performante.
[panel contents="Parama Valaydon est économiste de formation et a été Senior Advisor au ministère de l’Industrie et du Commerce. Il a travaillé en tant que consultant à la Banque mondiale et à l’ONUDI, aux Philippines. Il a été le conseiller personnel du président de la Banque Africaine de Développement (BAD) et chargé de mission à la Commission de l’océan Indien. Il était aussi le président de l’Indian Ocean International Bank- IOIB et celui du State Bank of India-Mauritius. Il est le vice-président de la Mauritius Economic Society. Marié, il est père de deux filles." label="En deux mots" style="info" custom_class=""]
[row custom_class=""][/row] Quelles sont vos priorités ? J’ai pris mes fonctions le 1er septembre. J’ai commencé par demander un audit complet de l’institution comprenant le personnel, la logistique et les services offerts. Cela va nous permettre d’évaluer nos ressources et de les utiliser judicieusement. Le but est d’améliorer  le service existant. Il faudrait aussi informatiser tout le système pour faciliter l’interaction avec la clientèle. Il faut évaluer l’impact de l’intervention de la SMEDA pour pouvoir corriger les erreurs du passé. Les Petites et Moyennes Entreprises (PME) doivent être plus compétitives sur les marchés locaux, régionaux et internationaux. Pour atteindre ce but, il faut améliorer la qualité de nos produits à travers les outils technologiques et la formation. Hélas, nos PME ne sont pas suffisamment « technology and market driven ». La faute à qui ? Il ne faut pas chercher de bouc-émissaire. Comprenez que l’objectif même de la SMEDA est d’encadrer, d’aider et de promouvoir les PME. Le ministre de tutelle, Sunil Bholah, l’a d’ailleurs dit en maintes occasions. Un comité technique a été mis sur pied, pour travailler sur les modalités en vue de la préparation d’un Master Plan. Ce plan directeur aura une stratégie à long terme pour redynamiser le secteur . Vous parliez de la nécessité d’informatiser les données. La SMEDA n’a-t-elle pas une banque de données fiables ? Certes, il y a une banque de données, mais celle-ci demande à être mise à jour. Il nous faut, en temps réel, savoir le nombre de PME enregistrées auprès de la SMEDA, les secteurs d’intervention, le type de service, celles que nous avons aidées, celles dont les demandes sont en cours de traitement et celles qui sont des modèles de succès. Il nous faut aussi savoir les difficultés qu’elles rencontrent dans la commercialisation de leurs produits. L’attention est surtout focalisée sur les grandes entreprises alors que les petites et moyennes sont souvent négligées. Il faut établir des liens à travers la sous-traitance entre les grosses et les petites entreprises pour que l’économie du pays en bénéficie. La SME Bank promise a été réduite à un comptoir dédié au PME à la MauBank… Où se situe la SMEDA par rapport à la MauBank ? SME Bank ou SME Desk, le fait demeure que le but est d’assouplir les conditions de financement des PME et de les exonérer de la taxe sur une période de huit ans. La SMEDA va collaborer en facilitant la préparation des dossiers, le transfert de technologie et l’accès aux marchés. De plus, nous allons mettre à la disposition des entrepreneurs, des spécialistes en affaires (business specialists). Une Monitoring and Evaluation Unit sera kise sur pied dans le but de suivre les projets, de les évaluer, de juger si les objectifs visés ont été atteints. Le défi est grand… Certainement. Pour la première fois, un gouvernement a donné un signal clair et fort. Il focalise son attention sur les PME. Nous allons lui donner raison. Comment comptez-vous vous y prendre ? Il faut chercher de nouveaux marchés et développer de nouveaux secteurs qui ont du potentiel en termes de création de PME et d’emplois. Par exemple, l’économie océanique dont l’aquaculture, l’agro-industrie, la ‘Knowledge Economy’ et la technologie informatique en seront les priorités. La SMEDA doit pouvoir encadrer les petits et moyens entrepreneurs. Pour cela, nos cadres, les BDO (Business Development Officers), auront un rôle important à jouer. Quelle est votre vision pour la SMEDA ? La SMEDA doit devenir le catalyseur pour réaliser les objectifs fixés par le gouvernement,  dont la vision est de créer une nation d’entrepreneurs pour promouvoir le developpement économique et social de notre pays.
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