Cela fait maintenant deux ans que Devendra ne travaille plus. Ce père de famille de 44 ans est paralysé de la main droite. Il tient pour responsables un organisme de service public et un médecin de l’hôpital. Sans revenus ni aide sociale, l’homme est désemparé.
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En ce mois de décembre, de nombreux pères s’activeront pour faire plaisir à leur femme, ainsi qu’à leurs enfants pour Noël. Ce ne sera, hélas, pas le cas de Devendra, qui ne peut plus utiliser sa main droite. Pour comprendre comment il en est arrivé là, il faut remonter au 15 décembre 2016. Il est 19 heures quant le maçon, qui habite Candos, rentre à la maison à moto après le travail.
En arrivant à la rue Vandermeersch, à Rose-Hill, les pneus du deux-roues dérapent. Devendra est brutalement projeté au sol. Il avait certes vu que le chemin avait été creusé sur sa largeur, mais n’avait pas constaté qu’un tuyau d’eau dépassait du bitume. Chemin pas nivelé ni asphalté, graviers éparpillés autour, conduite d’eau pas bien enfouie dans le sol… Toutes les conditions étaient réunies pour que le père de famille ait un accident.
Diagnostic
Mais ses malheurs ne font que commencer. Selon ses dires, lorsqu’il arrive à l’hôpital de Candos, le médecin qui l’examine conclut qu’il n’a pas de fracture à la main. « Il ne m’a même pas fait faire une radio. Il s’est fié uniquement à ses yeux », s’insurge le quadragénaire. Le médecin lui aurait diagnostiqué une simple foulure, lui disant que la douleur passerait après quelques jours.
Or, la douleur se fait de plus en plus lancinante. Devendra décide de se faire ausculter par un autre médecin de la santé publique. Celui-ci aurait affirmé, après une radiographie, que le patient avait une fracture à la main. Devendra serait retourné voir le premier médecin, qui aurait maintenu qu’il s’agissait d’une simple foulure. Le père de famille rentre alors chez lui.
Durant l’année qui suit, son état de santé ne s’améliore pas. Le maçon n’arrive plus à travailler. Il ne peut même pas prendre son enfant dans les bras. Lorsqu’il tente de le faire, la douleur est insupportable, et fait de ne pas pouvoir subvenir aux besoins des siens l’est tout autant pour Devendra. Il se tourne vers l’État pour obtenir une aide sociale. Ce qu’on lui accorde pendant quatre mois avant qu’on la supprime. Pourtant, Devendra affirme que sa main droite est inutilisable.
Cette année, il fait une demande pour obtenir une pension d’invalidité de la Sécurité sociale. Il raconte que, lorsqu’il s’est rendu à l’hôpital dans le cadre de ses démarches, on lui aurait proposé de l’opérer. « Un spécialiste qui m’a examiné m’a déconseillé de le faire. Il m’a dit que mon avant-bras était comme du bois sec et que l’os pourrait se casser si on tentait d’opérer le bras. Si cela venait à être le cas, on n’aurait d’autre choix que de m’amputer pour éviter la gangrène », explique Devendra.
Pour l’instant, il est soutenu financièrement par sa mère et sa belle-mère. « Mais pour encore combien de temps ? Si au moins j’avais une pension d’invalidité », dit-il. La situation se corsera bientôt, puisque le couple attend l’arrivée d’un bébé.
Aide de la Sécu
Contacté, Raffick Seegoolam, de la Sécurité sociale, a apporté une petite note de consolation : « Si le monsieur n’arrive plus à travailler, il peut consulter l’officier de la Sécurité sociale de sa région, qui entamera des démarches pour qu’il soit réexaminé par notre tribunal médical. Il y a une possibilité qu’il perçoive une aide sociale pour tout le temps qu’il ne travaillera pas. » Nous avons plusieurs fois contacté le ministère de la Santé, pour obtenir sa version sur le diagnostic fait par le premier médecin ayant ausculté Devendra.
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