Panne survenue mardi - Trois heures sans WhatsApp : le supplice des Mauriciens 

WhatsApp était hors-service pour des millions d’utilisateurs à l’échelle mondiale le mardi 25 octobre 2022. Les internautes se sont retrouvés dans l’impossibilité d’envoyer ou de recevoir des messages sur l’application, ou encore de se connecter à la version mobile et Web. Comment les Mauriciens ont-ils vécu ces trois heures d’attente qui leur ont semblé une éternité ? 

Boris Geerdharry : «C’était problématique car je n’ai pas pu accéder à mes groupes d’étude» 

Quelques minutes après le début de la panne, Boris Geerdharry, 25 ans, n’a pas tardé à exprimer son incompréhension sur les réseaux sociaux. Cet étudiant en archéologie et philosophie à l’université de Cape Town confie avoir été particulièrement affecté. 

« La plupart de mes contacts WhatsApp peuvent également être contactés via Messenger ou Instagram. Mais une panne comme celle-ci devient problématique dans certaines situations spécifiques, comme quand il faut communiquer sur des groupes d’études créés sur le réseau social sur lesquels les nouvelles et les mises à jour importantes sont généralement partagées. Je n’ai d’ailleurs pas pu le faire », explique le jeune homme, originaire de Vacoas. 

Mais comme c’est le cas pour de nombreuses personnes, ces quelques heures de déconnexion ont permis à Boris Geerdharry de réfléchir à l’importance de la communication rapide via des applications telles que WhatsApp. « Pour beaucoup, c’est un moyen de communication plus rapide et moins cher. Il n’utilise pas beaucoup de données et permet un transfert volumineux de multimédia. C’est assez simple pour que tout le monde puisse l’utiliser. Le fait qu’il ne soit pas disponible est naturellement frustrant pour ses utilisateurs. » 

Lovishen Rengassamy, 17 ans : «Ne pas avoir accès à l’application me donne le sentiment d’être exclu» 

Lovishen Rengassamy affirme qu’il discutait avec ses amis sur WhatsApp quand la panne est survenue. « Nous étions en train de planifier notre itinéraire d’aujourd’hui quand tout à coup je me suis aperçu que mes messages n’avaient pas été livrés. En allant sur Instagram, j’ai vu qu’environ dix personnes affirmaient qu’elles étaient confrontées au même problème. Pour faire court, notre plan est tombé à l’eau », dit-il.  

Fervent adepte de cette messagerie de Meta, tout comme ses amis, il avoue avoir été sérieusement embêté. « Mes amis ne jurent que par WhatsApp. Qui plus est, certains n’ont pas de compte Instagram. J’ai dû avoir recours à la messagerie normale, ce qui était assez frustrant pour être honnête. » 

C’est de loin l’application qu’il utilise le plus pour les cours, pour socialiser, pour flirter et pour appeler. « Ne pas avoir accès à WhatsApp me donne le sentiment d’être exclu. Ce n’est pas la première fois que je suis confronté aux caprices de ce service de messagerie. C’est très agaçant », exprime-t-il. 

Ruddy Elan Bhujun : «Sommes-nous vraiment libres face à la contrainte du monde connecté ?» 

Ruddy Elan Bhujun, élève au Sookdeo Bissoondoyal State College, est en pleine période d’examens. Il dit avoir perdu une journée de révision à cause de la panne. « Le plus grand handicap est de n’avoir pas pu réviser avec mes amis. Nous nous partageons des questions sur WhatsApp et nous y répondons instantanément. Malheureusement, nous n’avons pas pu le faire mardi matin. » 

Le collégien s’est résolu à trouver d’autres activités à faire histoire de meubler le temps. « Au départ, j’étais vraiment perplexe. Je croyais que c’était mon vieux téléphone qui me jouait des tours. Puis j’ai appris plus tard qu’il y avait une panne générale. J’en ai profité pour faire le grand nettoyage post-Divali », dit-il. 

Pour communiquer durant ses trois heures, il est retourné à la source. « Cela fait des lustres que je n’ai pas utilisé un téléphone fixe. Cette panne m’y a obligé. »

Cette journée, selon lui, met en exergue la forte dépendance de la technologie. « De nos jours, la messagerie instantanée occupe une place essentielle dans nos vies. Sans elle, les tâches, des plus banales aux plus importantes, sont impossibles à faire. Cela nous pousse à nous poser la question suivante : sommes-nous vraiment libres face à la contrainte du monde connecté ? »