Panne de Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger : sommes-nous devenus trop dépendants des réseaux sociaux ?

La panne majeure qui a touché Facebook et les services de ses différentes plateformes, Instagram, WhatsApp et Messenger le 4 octobre dernier pousse à la réflexion. Elle nous amène à nous demander si nous sommes devenus accros aux réseaux sociaux et applications de messagerie. Quel a été l’impact de la panne sur les utilisateurs individuels et les entreprises à Maurice ? Éléments de réponse.

Il ne faut jamais rien tenir pour acquis. Que ce soit une personne, un objet… À cette liste, il faut ajouter les réseaux sociaux. En effet, quand ces derniers sont inaccessibles, on se rend compte de l’importance qu’ils ont prise dans nos vies. La panique a gagné des millions d’internautes dans la soirée du lundi 4 octobre. Tout d’un coup, ils ont été privés des applications de messagerie WhatsApp et Messenger  jusqu’aux petites heures du mardi 5 octobre. 

Cette panne était mondiale comme l’ont confirmé Facebook et le site internet spécialisé Down Detector. Le réseau social fondé par Mark Zuckerberg et Instagram étaient inaccessibles. Leurs fils d’actualité ne pouvaient pas être actualisés sur les applications. Quant à WhatsApp et Messenger, il était impossible d'envoyer et recevoir des messages. 

Les internautes

Cet événement, pour le moins inédit, fait beaucoup jaser. En effet, nombreux sont  les internautes qui ont évoqué la panne sur Twitter, le principal réseau social concurrent de Facebook. Le lendemain, une fois le retour à la normale, les commentaires sont allés bon train sur Facebook. Si certains ont paniqué, d’autres ont trouvé des astuces pour pallier à cette panne mondiale.  « Au début je croyais que c’était le réseau internet qui ne fonctionnait pas. Ensuite, j’ai fait comme la plupart des gens, j’ai redémarré mon téléphone. Puis, j’ai reçu un message pour m’informer du problème. Du coup, j’ai pu profiter de ma soirée tranquillement avec ma famille pour créer de merveilleux souvenirs », avoue Mimie Soo, une internaute,  à Le Défi Plus. 

Jamil Kureemun, utilisateur de Facebook, a, pour sa part, déclaré à Le Défi Plus, avoir été perturbé. « Cette situation a été déroutante, car on parle à nos proches à travers les applications de messagerie, car plus personne n'utilise les SMS. J'ai dû appeler quelqu'un pour comprendre que le problème ne venait pas seulement de chez moi. J’ai trouvé que c’était dérangeant. Cependant, nous avons d’autres moyens pour nous informer ou communiquer. Il y a le téléphone, la télévision ou encore les journaux en ligne ». 

En revanche, cette panne est passée inaperçue chez d’autres utilisateurs de Facebook. Ils ont expliqué à Le Défi Plus que leur soirée n'a pas été affectée, à l’instar de Kaéla Van Schelbeck. « Je ne suis pas dépendante aux réseaux sociaux. Cette panne ne m’a fait ni chaud ni froid. Pour moi, la vie réelle se déroule ailleurs et pas sur Facebook », indique-t-elle. 

Le Défi Plus a interrogé deux autres internautes, dont Nazourah Bukurally. « Je ne savais pas qu’il y avait une panne. Ce n’est que le lendemain matin que je l’ai appris sur Facebook. J’utilise le réseau social ou encore WhatsApp quand je n’ai vraiment rien d’autre à faire », déclare-t-elle. « Je n'étais pas au courant de la situation, car j’étais trop occupée avec mon bébé », soutient, de son côté, Nesha Elybux.

Les entreprises

De nombreuses entreprises s’appuient sur Facebook pour la communication et les ventes. Elles ont subi de plein fouet la panne, car certaines sont devenues dépendantes du réseau social pour opérer. « Pour beaucoup d’entreprises,  Facebook et ses plateformes sont leurs principaux modes de communication. Perdre l’accès pendant si longtemps peut les rendre vulnérables en matière de ventes et d’échanges avec leur clientèle. Le problème a touché Facebook lui-même ainsi que ses réseaux satellites. En plus d’être indisponible pour des milliards d’utilisateurs dans le monde, le réseau social n’a pas pu diffuser d’annonces publicitaires. Or c’est sa principale source de revenus. Les entreprises ont eu à prendre leur mal en patience », indique Ismaël Dinally dans une déclaration à Le Défi Plus. Il est Project-Manager Digital en charge des réseaux sociaux chez Beyond Communications.

Il est, d'après lui, trop tôt pour estimer les conséquences économiques de la panne. Selon lui, les réseaux sociaux sont des vitrines pour de nombreuses entreprises. « Pour de nombreux petits commerçants et entrepreneurs, le réseau social est la seule possibilité d’existence sur internet. Dans certains pays ou certains groupes sociaux, l’internet s’assimile quasiment à Facebook. Quand vous perdez Facebook, c’est comme perdre internet. Certains entrepreneurs ont donc tout simplement disparu du monde virtuel pendant quelques heures. Et enfin, les réseaux sociaux sont aussi des outils de prises de commandes par Messenger, Facebook, Marketlace ou WhatsApp. Beaucoup de transactions s’effectuent via ces canaux, ce qui est donc dommageable, surtout si la panne tombe à un mauvais moment. Celle du 4 octobre 2021 a duré six heures, du jamais vu », ajoute-t-il.

Ismaël Dinally conseille aux entreprises impactées par cet événement de remobiliser leurs équipes dédiées à la gestion des réseaux sociaux « tout en jouant la carte de la sobriété.Il est important de se rappeler que les clients ont été aussi affectés. Il faut donc relancer la machine intelligemment et avec parcimonie : ne pas faire trop et répondre aux messages urgents. Une prise de parole sur les réseaux sociaux ne doit pas être déconnectée de la réalité. Il faut juste garder à l’esprit que sa communauté a besoin d’être rassurée et que tout va reprendre son cours », souligne Ismaël Dinally.