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Panique à l’ICTA : pourquoi Kreshan a voulu brûler vive la HR Manager

Kreshan Ramheet Kreshan Ramheet arrivant en cour sous escorte policière.

Kreshansingh Ramheet a confié à ses proches qu’il était devenu la bête noire de son HR Manager. Selon ses dires, elle avait fait de sa vie professionnelle « un véritable enfer ». Il n’en pouvait plus et, dans un accès de colère, il a failli commettre l’irréparable. Pour le moment, la victime, qui a obtenu l’engagement formelle du vigile qu’il ne s’approcherait pas d’elle ou de sa famille, se refuse à répondre aux allégations de celui-ci.

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Depuis lundi, la vie de cet homme sans histoire a basculé. Il se retrouve derrière les barreaux, provisoirement inculpé de tentative de meurtre sur son Human Resource (HR) Manager. Qu’est-ce qui a poussé cet employé de l’Information and Communication Technology Authority (Icta) à de tels extrêmes ?
Kreshansingh Ramheet, dit Kreshan, 35 ans, exerce les fonctions de messenger et de vigile à l’Icta depuis environ cinq ans. « Kreshan aimait bien son travail », disent ses proches. Mais il était devenu évident pour son entourage que, depuis quelque temps, le vigile n’était « pas bien dans sa peau ».

Selon les proches du trentenaire, depuis un an et demi, il était en perpétuel conflit avec la responsable des Ressources humaines de l’organisme, M.R., 45 ans. « Elle lui interdisait d’effectuer certaines tâches relevant de ses attributions. Kreshan avait du mal à le digérer. Il ne comprenait pas pourquoi on agissait de la sorte à son égard. Il vivait cela comme une injustice », affirment-ils.

Kreshansingh Ramheet soutient que la responsable des Ressources humaines a refusé d’approuver le paiement de ses heures supplémentaires.

Les choses seraient allées de mal en pis, à tel point que Kreshan  Ramheet a dû faire appel à un avocat. Me Arun Bhinda dit être intervenu auprès de la direction de l’Icta en plusieurs occasions,  pour que les droits de son client soient respectés.

Lundi 9 avril, le point de non-retour a été atteint pour Kreshan Ramheet. Selon nos recoupements, la responsable de Ressources humaines aurait  refusé d’approuver le paiement des heures supplémentaires du vigile.

Ce dernier est entré dans une colère noire. Après avoir puisé de l’essence du réservoir de sa moto, il s’est précipité vers la responsable des Ressources humaines. « To rod lamerdman ar mwa, mo pou touy twa ! » lui aurait-il lancé, selon la quadragénaire. Joignant le geste à la parole, il l’a aspergée du combustible et fait craquer une allumette. Le feu n’a heureusement pas pris. Prise de panique, M.R. s’est mise à crier. Les employés ont accouru et le vigile a été immobilisé. La police a été alertée.

Les premiers secours se sont organisés sur place. M.R. a été conduite aux toilettes, où on lui a aspergé le visage d’eau, car elle ressentait des brûlures aux yeux. La quadragénaire a ensuite été conduite à l’hôpital pour les soins appropriés.

Aux policiers du poste de Pope Hennessy qui l’ont interrogé, Kreshan Ramheet a tenté d’expliquer le motif de son geste : « Madam la abitie denigre mwa. Li dir mo pa konn fer mo travay koma bizin… Souvan li abes mwa e zordi (lundi) osi linn abes mwa… Mo ti nepli kapav tini. »

Invité à réagir aux allégations du vigile, l’avoué de la responsable des Ressources humaines, Me Jaykur Gujadhur, a indiqué que, pour le moment, sa cliente ne souhaitait faire aucune déclaration.

Pour l’avocat de Kreshan Ramheet, celui-ci a agi sous l’effet de la colère. « Mon client a exprimé des regrets. Il n’avait nullement l’intention de commettre un tel acte. Il a présenté ses excuses », a soutenu Me Arun Bindah.

Après sa comparution en cour mardi, Kreshan Ramheet a participé à un exercice de reconstitution des faits au siège de l’Icta, à Port-Louis. C’est la Major Crime Investigation Team (MCIT) qui se charge de cette enquête.


 

Il s’est engagé à garder ses distances

Kreshansingh Ramheet a comparu devant la Cour suprême vendredi après-midi. Cela, à la suite d’une demande d’injonction formulée par la responsable des Ressources humaines de l’Icta. Celle-ci a réclamé par le truchement de son avoué, Me Jaykar Gujadhur, que le prévenu ne s’approche pas d’elle, ni d’aucun membre de sa famille.

Le messenger de l’Icta, représenté par Mes Neelkanth Dulloo et Arun Bhinda, s’est engagé à garder ses distances de la plaignante. C’était lors d’une procédure en référé devant le juge Nicolas Oh San-Bellepeau. À la suite à cet engagement pris en cour, la victime a retiré sa demande d’injonction.

Vendredi matin, Kreshansingh Ramheet a comparu devant la cour correctionnelle de Port-Louis. Une accusation provisoire de tentative de meurtre pèse sur lui. En cour, il a déclaré qu’il regrettait son geste et a demandé à être relâché sous caution. La police a réclamé une semaine pour prendre une décision. D’autres témoins devront, en effet, être entendus. La motion de remise en liberté provisoire a été reportée au 20 avril 2018.

Quand les hauts cadres sont pris à partie

Les agressions contre des hauts cadres de l’Icta sont-elles devenues chose courante ? Cet incident en rappelle un autre.

Le 25 mai 2016, l’ancien président de l’Icta, Bhanoodutt Beeharee, était sauvagement agressé au cutter à Port-Louis. Après cette agression, trois personnes ont été arrêtées. L’un des suspects avait incriminé l’avocat Kailash Trilochun, le désignant comme le commanditaire de l’agression.

Selon le dénonciateur, Sylvio Désiré Candahoo, l’attaque était en représailles à un retard du paiement des honoraires dus à Me Kailash Trilochun, l’ancien représentant légal de l’Icta.

 

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