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Panique dans les écoles jeudi : fausses alertes à la bombe, vraie frayeur

La direction de nombreux établissements scolaires a été surprise par un courriel reçu tôt jeudi matin, faisant état de la présence présumée d’engins explosifs au sein de l’école. Des mesures immédiates ont été prises pour assurer la sécurité du personnel et des élèves. Après une vérification minutieuse par les autorités compétentes, aucune menace n’a été découverte.

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«J’ai appris la nouvelle par la bonne qui m’a appelé, me disant qu’il y avait une alerte à la bombe à l’école. J’ai alors consulté les réseaux sociaux, et j’ai constaté l’ampleur de la situation. En tant que parent, je peux affirmer que c’est une plaisanterie de mauvais goût. Je tiens à souligner que l’École du Nord est très bien organisée et des mesures appropriées ont été prises », affirme Anil, père de deux enfants fréquentant l’institution.

Il ne cache pas avoir été stressé en apprenant cette nouvelle. « À un moment, j’ai paniqué, mon épouse aussi. Je me dirigeais vers Port-Louis quand j’ai appris la nouvelle. J’ai été momentanément désemparé. Je me suis arrêté et j’ai passé quelques appels pour avoir une idée plus claire de ce qui se passait. Mais j’ai rapidement compris qu’il s’agissait d’une mauvaise plaisanterie », dit Anil.

Sabrina, mère de deux enfants fréquentant le Lycée des Mascareignes, dira avoir appelé l’établissement et se dit satisfaite de la gestion de la situation par l’école. « Mon fils était en examen, et, à aucun moment, il n’a été perturbé... », dit la maman.

Majorité des élèves pas à l’école 

Pour Prya Baumy, enseignante et coordinatrice de programme à Le Bocage International School, cette alerte à la bombe est dangereuse. « La façon dont cela s’est passé est inquiétante. Au début, tout était flou. À l’école, nous avons déclenché le protocole de sécurité et sommes entrés en communication avec les parents d’élèves et la force policière », dit-elle.

Elle ajoute toutefois que la majorité des élèves n’était pas à l’école, parce que leurs examens ont pris fin mercredi. Cependant, ils seront de retour lundi prochain pour recevoir les résultats et participer à une cérémonie de remise des prix. 

Prya Baumy nous a assuré aussi que les examens de Physics et de Chimie, destinés à une soixantaine d’élèves, se sont passés dans les meilleures conditions en respectant les mesures mises en place par les autorités, dont la police et les démineurs.

Tenue des examens sans anicroche

Deux examens du Higher School Certificate (HSC) étaient au programme jeudi. Il s’agit de l’épreuve d’Economics (Multiple Choice) qui s’est déroulée entre 8 heures et 9 h 15, et de l’épreuve de Chimie (Multiple Choice) entre midi et 13 h 15. Selon une source autorisée du Mauritius Examinations Syndicate (MES), les épreuves se sont déroulées sans problème. Dès la réception des informations, le MES a collaboré avec la police pour s’assurer que tout se passe dans les meilleures conditions.

Il est à noter que 2 630 candidats étaient concernés pour le papier d’Economics (Multiple Choice) et 1 425 pour celui de Chimie (Multiple Choice). En ce qui concerne la deuxième épreuve, 82 centres d’examens étaient concernés et ont été préalablement vérifiés. Il revient que les examens n’ont pu se tenir dans deux centres, car ils n’avaient pas encore reçu la visite des professionnels.

Témoignages de deux élèves ayant participé aux examens 

Au G.M.D Atchia State College de Port-Louis, les épreuves du HSC ont eu lieu sans problème, selon le témoignage de deux élèves. Leila précise : « Nous avons reçu un message sur la plateforme de communication du collège qui nous a dit de nous rendre au gymnase, car il y avait des vérifications à faire. Je suis arrivée vers 10 heures et c’est vers 11 heures que nous nous sommes rendues dans les salles d’examens. Tout était normal, les examens se sont bien passés… »

Par ailleurs, Sheila confie qu’elle était stressée. « Quand je suis arrivée au collège, c’était assez stressant. Il y avait des policiers sur place, mais en même temps, j’étais rassurée en voyant mes amies, sachant que nous étions en sécurité. Je peux dire que tout s’est bien passé. »

Écoles publiques en congé

Certains collèges publics ont également reçu le courriel. Le président de la United Deputy Rectors and Rectors Union (UDRRU), Harrish Reedoy, explique qu’à l’heure actuelle, tous les établissements publics sont en congé, et la majorité des salles de classe sont fermées. Il affirme qu’il y a le School Emergency Response Plan (SERP) qui entre en jeu dans de telles situations. La première action des recteurs a été de recueillir toutes les informations du gardien de nuit et de celui qui a pris son shift le matin. Ces informations sont ensuite communiquées aux policiers pour des vérifications et pour prendre le contrôle des établissements concernés Harrish Reedoy souligne qu’il faut « observer ce qui se passe autour de nous et garder la tête froide dans de telles situations ».

Des établissements scolaires sur le qui-vive

C’est en consultant leurs boîtes mail  que les responsables des établissements ont pris connaissance du courriel reçu aux petites heures du jeudi 16 novembre 2023. Malgré nos tentatives pour obtenir des déclarations de certains préposés de ces établissements, les responsables ont préféré ne pas faire de commentaires, indiquant qu’ils communiquent uniquement avec les autorités policières.

Face à cette situation, les responsables n’ont pas tardé à informer les parents d’élèves. Dans un message emanant de la Northfields International School, on peut lire sur les réseaux sociaux : « We are taking precautionary measures and are allowing the police to do what is needed before allowing the children to enter the school grounds. » 

À l’école du Nord, le chef d’établissement, Mustapha Selmaoui, donne pour sa part des indications sur les mesures prises dans un post sur les réseaux sociaux. « Plusieurs écoles de Maurice ont reçu un message de menaces cette nuit. J’ai immédiatement pris l’attache de l’Ambassade de France pour évaluer la situation et, après avoir pris les mesures de sécurité appropriées, nous avons décidé d’accueillir normalement les élèves, comme tous les autres établissements du réseau d’enseignement français à Maurice. Vous savez sans doute qu’une vague de fausses alertes à destination des établissements scolaires a eu cours récemment dans le monde. L’objectif de ce type de message est bien de susciter la panique et la désorganisation. L’école du Nord reste donc ouverte et fonctionnera normalement. Nous vous assurons de notre vigilance renforcée en lien avec les autorités françaises et mauriciennes », a-t-il souligné. 

Pas de cours pour Clavi

Par contre, à la Clavis International Primary School, les parents ont dû récupérer leurs enfants car il n’y avait pas de cours ce jeudi.  

Au Lycée La Bourdonnais, la Proviseure Corine Vetroff écrit  dans un courriel : « Ce message provient d’un individu isolé qui fait référence à sa situation personnelle et familiale. Il ne comprend pas de revendication particulière. En accord avec l’Ambassade de France, nous avons décidé d’accueillir normalement les élèves dans tous les établissements du réseau d’enseignement français à Maurice. À titre de précaution, les autorités mauriciennes ont été saisies et une sécurité renforcée a été sollicitée autour de nos établissements. De notre côté, nous avons adapté nos mesures de sécurité. Nous vous assurons de notre vigilance en lien avec les autorités mauriciennes. »

  • defimoteur

     

 

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