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Pan African Media Research Organisation : satellites et smartphones au cœur du marketing en Afrique

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Le séminaire organisé par la Pan African Media Research Organisation (Pamro) avec, entre autres, le sponsoring du Defi Media Group, à l’hôtel La Pirogue du 25 à 28 août, s’est achevé sur une note résolument positive, prononcée par le président Sifiso Falala. Ce dernier a mis l’accent sur les différents papiers présentés par les conférenciers et relatifs à l’avenir des medias sur le continent africain, de plus en plus marqué pas la transition au numérique et la nécessité de se développer dans une perspective holistique.

Ejaz Mirza (à gauche) et Be Tigar, entourant Sifiso Falala, président de Pamro et CEO Plus 94,  Afrique du Sud.
Ejaz Mirza (à gauche) et Be Tigar, entourant Sifiso Falala, président de Pamro et CEO Plus 94, Afrique du Sud.

Que ce soit l’importance du ‘mapping’ ou celle des ‘influenceurs sur les réseaux sociaux, l’internet est au cœur des activités les plus diverses en Afrique : l’entreprise, l’éducation, la santé, la banque et les affaires, les jeux et loisirs, le tourisme, pour ne citer que les plus importantes. Mais la chance au continent voisin, c’est d’être tombé dans le train des technologies nouvelles de communication au bon moment sans que la transition ne soit trop brutale. Mais d’un pays à l’autre, celle-ci ne connaît pas le même bonheur en raison du contexte socio-économique et culturel qui ne favorise pas une mutation sans heurts.

Maggie Ireri, CEO, Tifa Research Ltd Kenya.
Maggie Ireri, CEO, Tifa Research Ltd Kenya.

Dans son exposé,  la Sud-Africaine Elsie Zwennis brosse un tableau des perspectives immenses offertes par le ‘mapping’, faisant ressortir l’importance des données récoltées par les satellites, toutes indispensables pour organiser et planifier les activités des organisations ou du simple citoyen. Le ‘mapping’   de l’émigration  des populations vers les villes ou vers les régions rurales, le voisinage, la géographie agricole, les milieux sociaux, la localisation des communautés, leurs  tranches d’âge et les genres ou encore leur mode de consommation, fournissent des données de première main aux décideurs dans tous les domaines en Afrique du Sud. «  C’est le lien entre le satellite et les burgers », dira Elsie Zwennis avec le sourire.


Evelyn Wenani : «Un influenceur peut faire de la politique »

Evelyn Wenani, Head of Strategy and Client Service, Tripple E Plus Media, Kenya.
Evelyn Wenani, Head of Strategy and Client Service, Tripple E Plus Media, Kenya.

Pour cerner le profil d’Evelyn Wenani, il suffit de savoir que son itinéraire l’a conduite dans au moins cinq régions de l’Inde, jusqu’aux États-Unis, mais cette jeune citoyenne ‘global’ a effectué toutes ses études dans son pays natal, le Kenya. Elle est au service de Tripple E Plus Media, où  elle a pour responsabilités d’identifier les ‘influenceurs’

Quels sont les principaux traits d’un ‘influenceur’
C’est une personne  extrovertie, qui possède de réels talents de communicateur et qui ne craint pas la foule. C’est exactement le profil que recherchent ceux qui commercialisent les marques. Dans mon travail qui consiste à mettre la main sur ce type de personnes, ce sont ces caractéristiques particulières qui permettent de distinguer un influenceur. Ce sont des personnes qui existaient déjà avant que les ‘brands’ ne s’en aperçoivent, ils étaient très suivis, d’où l’intérêt de ces derniers.

Est-ce que Kim Kardashian reflète bien ce profil ?
Parfaitement, elle a des millions de ‘followers et elle a su transcender son influence pour créer des produits à son image, en fait c’est son image qui est porteuse. Aujourd’hui, elle commercialise un certain nombre de produits, elle est devenue une véritable femme d’affaires, créant quelque chose pour elle-même. 

Quels sont les conditions qui favorisent l’émergence et la visibilité d’un influenceur ?
Rien de très particulier, sauf d’être constamment sur les réseaux sociaux et de se demander quel type de personnes on souhaite influencer.

Qu’exige-t-on d’un influenceur en termes de profil ?
Il doit posséder un certain nombre de valeurs positives mais, à la fin de la journée, il reste un être humain. C’est vrai que ses moindres mouvements sont scrutés et s’il est au service d’une marque, on veillera davantage à ses ‘posts’ afin qu’ils sont en cohérence avec ceux dont il est le partenaire. Il devient, en quelque sorte, l’incarnation de cette marque. Il faut aussi faire attention à ceux qui exercent une mauvaise influence… Lorsqu’un influenceur vante une marque, ses followers veulent savoir s’il se sert lui-même de cette marque. S’il vante la destination mauricienne, il faut qu’il démontre qu’il connaît votre pays.  Certains gagnent beaucoup d’argent, mais il faut qu’ils soient crédibles. C’est une des principales raisons pour lesquelles les marques les choisissent.

Peuvent-ils conseiller ceux qui les emploient ?
Certainement, parce qu’ils sont en contact avec des consommateurs, qui sont leurs followers, sur les réseaux sociaux, qui leur communiquent les goûts, les tendances et, à leur tour, ils transmettent le feedback aux agents des ‘brands’. C’est une transmission très efficace, parce qu’elle s’opère aussi en temps réel.

Peut-on imaginer un influenceur d’entrer dans le champ politique ?
C’est tout à fait plausible, la politique est en définitive une affaire de ‘chiffres’ et de communication Si vous êtes bien suivi, vous serez en mesure d’influencer vos ‘followers’.

Est-ce qu’un influenceur a-t-il une durée de vie ? Est-il particulièrement un jeune ?
Pour votre première question. C’est difficile à dire. Pour la deuxième, non, parce que l’exercice d’influence coupe à travers toutes les générations, du moment qu’on a un message à passer. En général, ce sont des personnes issues du milieu urbain et toujours branchées sur les réseaux sociaux mais qui lisent et écoutent la radio.

Est-ce que les influenceurs peuvent-ils menacer les medias classiques ?
Non, ils apportent un soutien informatif additionnel, car les ‘brands’ doivent aussi les plateformes existantes que sont la presse, la radio et les publicitaires, qui remplissent chacun une fonction dont ils sont les spécialistes.


Nicole Vergos : «Les personnes à handicap ne sont pas un marché»

Nicole Vergos, Service Line Manager à Marketing Strategy & Strategy, Ipsos, Afrique du Sud.
Nicole Vergos, Service Line Manager à Marketing Strategy & Strategy, Ipsos, Afrique du Sud.

Nicole Vergos, d’origine sud-africaine, dresse un tableau peu reluisant de la réalité  des personnes à handicap. « Nous ne sommes pas un bon marché pour le monde des affaires », lâche-t-elle sans hésitation. Mais il y a pire dans un pays très marqué par un système qui avait exercé le développement séparé des ‘races’, l’apartheid : ce sont les personnes à handicap dans la communauté noire qui souffrent déjà de la  pauvreté et d’un niveau d’éducation très moyen, indique-t-elle. « Pour les habitants des ‘townships, c’est dur, car ces espaces sont dépourvus de structures pour faciliter leur mobilité. » Mais, cette situation ne doit pas dissimuler les problèmes quotidiens auxquels se heurtent l’ensemble des personnes à handicap condamnées à utiliser le transport en commun, où certains autobus restent encore des obstacles insurmontables. « Certes, assure notre interlocutrice, des progrès en termes de réalisation des infrastructures ont été réalisés, mais il reste encore à sensibiliser les citoyens sur notre réalité. C’est à l’école qu’il faut initier cette campagne de sensibilisation », dit-elle. 

Issue d’une famille de la classe moyenne,  Nicole Vergos a été élevée par sa mère qui, confie-t-elle, n’a pas eu la tâche aisée. « Mais elle a su s’en sortir et elle a fait preuve de sensibilité et d’intelligence en ne m’envoyant pas dans une école spécialisée », se réjouit la jeune femme. 

Durant son exposé, elle a montré qu’une  marque prestigieuse a conçu des vêtements faciles à porter par les personnes à handicap parce que, dit-elle, « they want to look good » ou encore une enseigne de la grande distribution qui a aligné ses rayons dans un souci d’accessibilité. Une marque de voiture japonaise a, de son coté, révolutionné son système de conduite afin de l’adapter aux personnes à handicap. « Le problème, c’est que ces personnes sont souvent associées à la charité, avec en tête l’idée qu’elles n’ont pas d’argent», fait-elle observer. Aujourd’hui, elle espère que ses interventions publiques servent d’exemple de persévérance dans un monde où le handicap ou mental conduisent souvent à l’exclusion.

 

 

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