Interview

Pamela Leste, de BDO Mauritius : « Il n’y a rien de mal à ce que l’inflation soit faible »

Les mesures de fluctuations des prix à la consommation démontrent une stagnation cette année. L’économiste Pamela Leste, Manager au département Corporate Finance chez BDO Mauritius, fait le point sur cet indicateur essentiel dans le calcul de la compensation salariale et le taux d’intérêt bancaire.

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L’inflation en glissement annuel et global reste sous la barre de 1 % en septembre. Elle est dans une moyenne historiquement basse. Qu’est-ce cela représente pour le Mauricien ?
L’inflation est une mesure du changement des prix à la consommation. Cet indice des prix est calculé à partir des produits et des services de consommation courante. Depuis le début de l’année, l’inflation est restée sous la barre de 1 %. Cela signifie que les prix en général ont été plutôt stables.

Cela veut-il dire qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre économie ?
Il n’y a rien de mal à ce que le taux d’inflation soit faible. Si les prix augmentent de manière générale, le taux d’inflation reflètera cette hausse. Si les prix chutent, l’indice des prix baissera également. Ce qui gêne ou surprend le Mauricien, c’est que les dépenses mensuelles augmentent de mois en mois.

Toutefois, l’inflation mesure le changement dans les prix des produits et services de consommation récurrents. Ils font partie d’un échantillon de produits qui sont sous surveillance mensuelle. Si le Mauricien veut acheter des produits de luxe (technologie dernier cri, par exemple), ce changement n’est peut-être pas pris en compte dans le calcul de l’inflation.

Quelle devrait être la moyenne de l’inflation qui refléterait les réalités du marché mauricien ? Pourquoi ?
L’inflation est un calcul mathématique. Elle ne se décide pas dans un comité. Toutefois, les banques centrales ont habituellement une fourchette dans laquelle devrait se situer ledit taux. Elles adoptent des mesures adéquates en cas d’inflation démesurée.

S’il y a un sentiment que le taux d’inflation ne reflète pas la réalité mauricienne, il faudrait alors se pencher sur l’échantillon des produits et services. Il y a des normes internationales à respecter. Une étude sur le budget des ménages est cruciale. N’empêche, d’un point de vue pratique, qu’elle ne peut être menée tous les ans.

Or, il y a un changement rapide dans le style de vie. Et le plus intéressant est de comparer la différence dans les revenus et les fluctuations dans les dépenses des ménages. Cela donnerait une indication du changement dans le pouvoir d’achat.

Le pays est-il à l’abri d’un éventuel changement de prix sur le marché mondial ?
Comme Maurice dépend beaucoup des importations, nous sommes tributaires des changements de prix dans les pays d’où proviennent nos importations principales. En Europe et en Chine, le taux d’inflation est au dessous de 0,5 %. Par contre, en Inde le taux d’inflation en 2015 se situait à 4,9 %. Au-delà des indices des prix à la consommation, il faut aussi voir les autres indices comme celui des prix à la production ou à l’importation.

 

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