Le ministère de la Sécurité sociale s’attelle à trouver des solutions afin d’améliorer le mécanisme de paiement des pensions. Une démarche rendue nécessaire après l’exaspération ressentie ce week-end parmi les bénéficiaires qui ont dû patienter jusqu’à lundi pour que leur compte bancaire soit crédité. C’est la seconde fois que cela se produit depuis le changement de date.
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Les bénéficiaires de la pension de vieillesse, d’invalidité et de veuvage ont été nombreux durant le week-end à éprouver des difficultés à acheter nourriture et médicaments ou encore pour payer leurs factures. Raison : ce n’est que ce lundi 7 mars 2022 que leur argent était disponible sur leur compte bancaire (voir encadré). Ce qui a suscité la colère et l’exaspération des principaux concernés.
« Nous apporterons prochainement des solutions », a promis la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, le lundi 7 mars 2022. Le jour même, elle a réuni ses officiers pour se pencher sur les mesures qui pourraient être prises. Dès samedi, le ministère a reconnu que le système de paiement comportait des failles. « Je me suis montrée à l’écoute. J’ai entendu tout ce qui a pu être dit et proposé durant le week-end en vue d’améliorer le mécanisme », a souligné Fazila Jeewa-Daureeawoo.
La ministre a assuré que la décision de repousser la date de paiement au 4e jour ouvrable du mois, alors qu’il se faisait le 1er, n’a pas été prise de gaieté de cœur. « Nous n’avons jamais eu l’intention de nuire aux bénéficiaires. Nous avons été obligés d’apporter ces changements car nous dépensions trop d’argent en matière d’Overpayment. Le bureau de l’Audit lui-même en a parlé dans son dernier rapport, de même l’Office of Public Sector Governance », a-t-elle expliqué.
La date de paiement sera-t-elle une nouvelle revue pour que l’exercice ait lieu plus tôt que le 4e jour ouvrable du mois ? La ministre n’a pas souhaité s’étendre sur cette question du Défi Quotidien, se contentant d’assurer que des améliorations seront apportées au système. Elle a néanmoins précisé que son ministère a créé une plateforme réunissant le bureau de l’état civil et le Passport and Immigration Office pour une meilleure coordination.
Facteur humain
Sollicité sur ce qui pourrait être amendé pour améliorer le mécanisme, Krish Ponnusamy, ancien haut fonctionnaire, a d’emblée fait ressortir que la raison d’être même de l’administration publique est de se mettre au service du peuple. Or, dit-il, pour rendre ce service encore plus efficace, il est impérieux d’établir des ponts avec les parties prenantes : « Il faut pour que les gouvernants acceptent d’ouvrir le dialogue. »
Il explique que ceux qui se chargent de la gestion des pensions doivent s’inspirer de ce qui se fait dans la fonction publique. « Elle émet tous les mois une circulaire pour informer les fonctionnaires de la date à laquelle seront versés les salaires. En communiquant en avance, on évite déjà bien des complications », suggère-t-il.
Krish Ponnusamy concède qu’il fallait des mesures correctives face aux remarques du bureau de l’Audit, mais il déplore le fait qu’elles soient appliquées sans approche humaine. « Le bureau de l’Audit se préoccupe uniquement des chiffres, faisant abstraction du facteur humain. Il appartient aux décideurs politiques de veiller à ce que le facteur humain soit pris en compte quand une mesure est appliquée », conclut-il.
Le virement ne se fait plus le 1er du mois
Depuis février, le virement des pensions sur le compte bancaire des bénéficiaires ne se fait plus le 1er du mois, mais le quatrième jour ouvrable. Ainsi, si le mois commence un mardi, il suffit qu’un jour de la première semaine soit férié (ou que le passage d’un cyclone interrompe les activités pendant une journée) pour que le versement ne soit fait que le lundi suivant. La même situation a prévalu début février et début mars. L’argent des pensionnés n’était disponible à la banque que le 7 du mois.
La création d’une instance régulatrice réclamée
Le Pensioners’ Grievance Movement était face à la presse le lundi 7 mars 2022 au centre social Marie-Reine-de-la-Paix à Port-Louis. Vivek Pursun, le président, a qualifié le paiement tardif des pensions de « crime contre les bénéficiaires ». Il a réclamé la mise sur pied d’une instance régulatrice dont le rôle serait de superviser le paiement des pensions.
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