Ouvani Ramkhelawon: «Le yoga : un atout pour la population vieillissante»

Chez les Ramkhelawon, une famille du Nord, le yoga est un mode de vie. Pour elle, il pourrait être d'une aide à la population vieillissante. Ouvani, la fille d'Oodeyechand et de Rajcoomaree termine sa maîtrise en Yoga Therapy dans une université indienne.Ouvani Ramkhelawon a été initiée au yoga par ses parents qui la conduisaient aux cours qu'ils suivaient dans le hall du temple de Rivière-du-Rempart. Quand elle terminé son Higher School Certificate, elle s'est mise à étudier la loi. Mais son intérêt pour le yoga grandissait en elle. Elle a abandonné ses études en droit pour se consacrer au yoga. « Mon frère m'a aidée à trouver une université en Inde où je pourrais obtenir un diplôme en yoga. C'est ainsi que je me suis inscrite au Swami Vivekananda Yoga Anusandhana Samsthana en décembre 2012. Je termine en ce moment ma dernière année, avec une dissertation qui consiste à suivre seize patients affectés par huit différentes maladies », explique-t-elle. Ouvani a étudié en ligne, a fait les pratiques par elle-même avant de partir prendre part à tous ses examens en Inde. Ses parents l’accompagnaient à chaque fois qu’elle s'y rendait et connaissent eux-aussi son université. Ouvani et sa famille affirment que le yoga sera un atout précieux pour la population vieillissante de l’île Maurice.

Professeur de yoga

Ouvani a déjà commencé à enseigner le yoga. Parallèlement, elle s'occupe aussi de plusieurs patients à l'hôpital où elle poursuit son apprentissage. À l'avenir, elle compte ouvrir un centre de yoga. Elle envisage aussi d’enseigner le yoga dans les écoles. Elle souligne qu'il n'y a pas d’âge limite pour pratiquer cette discipline. Selon son père, le yoga est tendance à l'heure actuelle parce que les gens accordent une attention particulière à leur santé. Il y a aussi des émissions matinales de yoga qui sont diffusées à la télévision. « Cependant, nous ne connaissons pas encore le yoga dans le vrai sens du terme. Car le yoga, ce n'est pas seulement des exercices de respiration (prayanam), ce n'est pas seulement des postures (assanas). C'est beaucoup plus que cela. C'est un mode de vie », dit-il. Il ajoute que cette discipline millénaire est maintenant de plus en plus prisée en Occident. Et que le Premier ministre indien Narendra Modi a apporté un plus extraordinaire lorsqu'il s'est rendu aux Nations-unies pour demander une Journée internationale du yoga, le 21 juin. La mère de Ouvani rapporte que le chancelier de l'université où étudie sa fille, le Dr Nagendra, voulait venir à Maurice lors de la Journée internationale du yoga. Finalement, il a accompagné le Premier ministre indien en Amérique. Elle ajoute que la dissertation qu'Ouvani termine en ce moment soutient la thèse qu'une approche intégrée est nécessaire dans le traitement des maladies. « L'allopathie ne suffit pas. Avec les médicaments, il faut aussi la thérapie yoga. Et il n'est pas question de postures seulement, mais aussi de la médecine ayurvédique. »

Le yoga et la santé

Père, mère et fille insistent sur les bienfaits qu’apportera le yoga à la population vieillissante. « Si nous nous tournons vers le yoga, nous aurons une population en bonne santé. Le gouvernement diminuera ainsi ses dépenses – colossales actuellement - en matière de soins. Une population en bonne santé pourra prendre une part active dans le développement du pays. Ce qui poussera Maurice à avoir des revenus semblables aux pays développés. L'âge de la retraite pourrait être repoussé à 68 ou 70 ans parce que les gens seront encore forts. La population âgée continuera à apporter de l'eau au moulin », estiment-ils. « Nous proposons que le yoga soit inclus dans le curriculum scolaire. Il peut apporter ce développement holistique que le gouvernement prône », ajoute Oodeyechand.

Le yoga contre le cancer, le diabète et la paralysie ?

Selon les Ramkhelawon, les chercheurs de l’université indienne de yoga ont trouvé le remède contre le cancer à travers la pratique du yoga. « C'est la seule université au monde qui est parvenue à cette conclusion. La lutte contre le cancer avec l'apport du yoga est déjà mise en pratique en Inde. La nouvelle a été publiée dans son journal international », affirment-ils. « Cette nouvelle, nous ne sommes pas les seuls Mauriciens à la connaître. Nous avons rencontré des compatriotes à cette université, dont un professeur de yoga bien connu ainsi qu'un couple dont le mari est un prêtre », ajoutent-ils. En plus de lutter contre le cancer, le yoga soignerait aussi le diabète. « Mon père était obèse et souffrait du diabète. J'ai remarqué les bienfaits que la pratique du yoga lui a apportés », déclare Ouvani. Son père le confirme : « L'université indienne de yoga possède son ‘Stop Diabetes Movement’. Les résultats ont été très positifs. Tellement qu'ils nous ont demandé d'être des ambassadeurs de ce mouvement », affirme-t-il. Le yoga permettrait de guérir la paralysie. La mère de Ouvani en témoigne. « En 2007, j'ai eu un grave accident et j’ai été immobilisée. Un prof de yoga a pratiqué des massages et m'a recommandée de suivre une émission de yoga diffusée tôt le matin à la télévision. Mon mari et ma fille m'installaient devant le téléviseur et je suivais l'émission pendant deux heures tout en pratiquant la prayanam. Je suis restée à la maison pendant six mois. Quand je me rendais à l'hôpital, on devait me tenir pour que je ne tombe pas. Deux mois après que j'ai commencé à pratiquer la prayanam, je pouvais marcher toute seule. Les médecins étaient étonnés. Ils m'ont dit que je venais d’avoir ‘une deuxième naissance’ parce que la blessure que j'avais eue aurait pu entraîner la mort. C'étaient les bienfaits de la pratique régulière du yoga. Et j’insiste sur le mot régulier.»