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Oto-rhino-laryngologie : Gare aux complications découlant de la rhinite allergique

Souffrir d’une rhinite allergique n’est pas une fatalité, mais un manque de traitement peut entraîner des complications. C’est ce qu’explique le Dr Dawood Oaris, spécialiste
en oto-rhino-laryngologie.

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Nez bouché, éternuements, démangeaisons dans le nez, au palais, aux yeux et dans les oreilles… Ce sont autant de signes avant-coureurs de la rhinite allergique. Les sources allergènes sont nombreuses. Elles peuvent se trouver tant à la maison qu’ailleurs. Parmi les facteurs déclenchants : la poussière, les acariens, les mites, la moisissure, les poils des animaux domestiques mais aussi le pollen lors de la floraison de certaines plantes.

Selon le Dr Dawood Oaris, qui intervenait sur le plateau de l’émission Xplik ou K Santé de Radio Plus, il existe deux types de rhinite allergique : la saisonnière et la persistante. Dans le premier cas, comme son nom l’indique, elle survient en fonction des saisons, comme au moment de la floraison des plantes où le pollen circule dans l’air. Quant à la rhinite persistante, elle dure presque toute l’année.

Le spécialiste en oto-rhino-laryngologie (ORL) précise que les symptômes de la rhinite saisonnière sont plus sévères que ceux de la rhinite persistante. La première nommée, souligne-t-il, « provoque des éternuements, un écoulement nasal conséquent. De plus, les narines se bouchent plus rapidement ».

Dans le cas de la rhinite allergique persistante, le nez est bouché mais l’écoulement nasal est moins abondant. Ce type de rhinite est particulièrement causé par des acariens et des poussières.

Le Dr Dawood Oaris estime que le facteur génétique entre aussi en ligne de compte. « Si un des deux parents souffre d’une allergie, les enfants ont 20 % à 25 % de risques d’en souffrir à leur tour. Si les parents en souffrent, l’enfant est exposé à 50 %. » Ils sont donc génétiquement prédisposés aux allergies.

Respiration bloquée

Le spécialiste ORL tient toutefois à faire ressortir que souffrir d’une allergie n’est pas un problème en soi. « En revanche, cela peut générer des complications. Si les narines restent tout le temps bouchées, des problèmes de respiration surgiront. » D’ordinaire, poursuit-il, c’est vers l’âge de 15 ans que les premiers signes d’allergies apparaissent. « Mais cela peut également survenir durant l’enfance, parfois à partir de six mois. »

Les allergies ne sont pas les mêmes chez l’enfant et chez l’adulte. Le premier, indique le spécialiste, peut avoir le nez bouché, ce qui le contraint à devoir respirer par la bouche. « Ces symptômes résultent de l’hypertrophie des végétations (granulations situées au niveau du rhino-pharynx, NdlR) qui finissent par causer une obstruction nasale. Cela bloque la respiration par le nez et empêche la bouche de se développer. Cela peut même causer des déformations dans la région buccale », explique le spécialiste ORL. La respiration est difficile le soir et il y a une mauvaise oxygénation accompagnée de ronflements.

Polypes nasaux

Chez l’adulte, plus le nez est bouché, plus grands sont les risques de développer une infection bactérienne, fait ressortir le Dr Oaris. « Cela donne une sinusite accompagnée de pus en raison du développement de polypes nasaux, une des complications de la rhinite allergique. » Cela peut bloquer les oreilles, provoquant une baisse de l’ouïe en sus des écoulements nasaux dans la gorge.

Le Dr Oaris recommande fortement de ne pas se racler la gorge, car cela peut développer une pharyngite. « Quand il y a une allergie au niveau du nez et des voies respiratoires qui vont jusqu’aux poumons, il peut y avoir une réaction allergique au niveau de la gorge, des cordes vocales et des bronches jusqu’à souffrir d’asthme. »

C’est la raison pour laquelle il ne faut pas banaliser la rhinite allergique en se disant qu’on a une grippe dont les symptômes peuvent être similaires. La grippe n’est pas accompagnée de démangeaisons mais d’une petite fièvre, différenciant l’écoulement nasal dans le cas de la rhinite allergique et du rhume.


Traitement

Il n’y a pas de remède miracle dans le cas de la rhinite allergique. Le meilleur traitement, c’est la prévention en éliminant autant que possible les facteurs à risque : poussière, moisissure, pollen… La prise de médicaments peut s’avérer nécessaire pour apporter un certain soulagement. Ce sont des antihistaminiques qui empêchent le développement des allergies. Ils existent sous forme de sirop pour les enfants, de sprays, de comprimés à base de cortisone et d’injections.

Les gouttes ne sont pas recommandées dans le cas de la rhinite allergique. L’utilisation d’eau de mer ne sert à rien car elle ne fait que nettoyer les cavités nasales. Ce n’est pas un traitement contre l’allergie. L’utilisation de gouttes ne doit pas non plus dépasser trois jours parce que cela peut engendrer une rhinite médicamenteuse.

Il est recommandé de consulter rapidement un médecin quand on présente les symptômes de la rhinite allergique afin qu’un diagnostic soit posé. Il ne faut pas s’inquiéter du va-et-vient des symptômes en se disant que les traitements ne marchent pas. Cela peut avoir des complications. Le mieux est d’identifier les allergènes pour les éliminer.


Situation dans le monde

10 % des enfants dans le monde sont touchés par la rhinite allergique. À partir de 15 ans, ce sont presque 20 % à 25 % de la population mondiale, selon le Dr Dawood Oaris. Cette situation est inquiétante mais la maladie est banalisée, car tous ceux qui souffrent d’une allergie ne vont pas forcément se faire ausculter par un médecin.  Ce n’est que lorsque des complications surgissent qu’ils se décident à aller consulter un spécialiste, déplore le Dr Oaris.


Définition

Pour faire simple, la rhinite allergique est une rhinite due à une allergie. La rhinite est un écoulement nasal avec des narines bouchées et des difficultés à respirer. Ces symptômes sont accompagnés de démangeaisons. Une rhinite peut être virale, bactérienne ou allergique. L’allergie est une condition présente chez certaines personnes.

La première cause relève d’une exposition à un allergène respiratoire que les narines n’ont pas apprécié. La personne développera une certaine résistance avec cette source allergène et développera des substances dans les cellules du nez qui attendront que la même source d’allergène se manifeste à nouveau pour créer une réaction allergique.

Outre la rhinite allergique saisonnière et persistante, il y a la rhinite vasomotrice. Les symptômes sont similaires avec des écoulements nasaux, le nez bouché, la respiration difficile et des ronflements. Mais la rhinite vasomotrice n’implique pas de démangeaisons. Parmi les causes de ce type de rhinite, il y a le changement de température comme le fait de se laver à l’eau froide, de marcher pieds nus ou encore d’avoir le dos à découvert après avoir nagé. Résultat des courses : des écoulements du nez surviennent instantanément.

Conseils

  •  Il est impérieux de suivre la prescription médicale.
  • Des antihistaminiques sont recommandés.
  • Il existe aussi des sprays antihistaminiques et d’autres produits contenant une faible dose de cortisone, à utiliser une fois par jour.
  • En cas de complications, tant pour les adultes que pour les enfants, il faut des antibiotiques. Ils permettront de déboucher le nez et les oreilles.
  • Il est recommandé de ne pas dormir avec un ventilateur ou un climatiseur, car cela peut entraîner une rhinite vasomotrice (soit le nez coule constamment soit il n’y a pas d’écoulement mais les narines sont bouchées).
  • Il faut éviter les poils d’animaux et la moquette.
 

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