Osman Mahomed : «Le ministre Hurreeram aurait dû démissionner»

Dans l’émission « Au Coeur de l’Info » du mardi 28 mai, il a été question des « Travaux publics : ses risques et ses millions ». Comment assurer que les travaux publics soient dans les normes ? Quel contrôle pour limiter les risques des drains, ponts et projets d’infrastructures ? Tant de questions abordées par Jean-Luc Émile et ses invités.

Le député du PTr, Osman Mahomed, ingénieur de formation, est revenu sur l’effondrement de la maison de la famille Ramsahye à Tranquebar, causé par la construction des murs de soutènement le long du Ruisseau-du-Pouce. Il a mis en avant que cet incident aurait pu causer des décès. « J’avais écrit une lettre à la PPS Mayotte, mais elle n’a pas été prise en considération. Il était évident que c’était dangereux. J’ai appris ensuite que GIBB (Mauritius) Ltd avait recommandé de ne pas implémenter le projet et d’effectuer des études géotechniques », a-t-il fait ressortir.

Pour lui, tout relève du ministère des Infrastructures publiques. « Il y a de bons ingénieurs dans la fonction publique. C’est déplorable ce qu’est devenu le ministère. Si cela s’était passé à Singapour, le ministre aurait déjà démissionné. Le ministre Hurreeram aurait dû démissionner. Il est clair que le ministère a fauté », dit-il, en soutenant qu’il faut « redonner sa lettre de noblesse aux ingénieurs du ministère ».

Une galerie d’infiltration... 

Oudesh Bhowon, ingénieur en environnement et hydrogéologue, a évoqué la complexité de Port-Louis, notamment pour l’évacuation des eaux de pluie. « La marge de manoeuvre est limitée avec une pression excessive sur les ruisseaux et les drains », explique-t-il.  Selon lui, il faut évoluer et s’adapter au changement climatique. Il ajoute : « Nous évacuons l’eau de surface via des drains. Il est possible d’utiliser une galerie d’infiltration pour évacuer l’eau souterraine. Cela permettra de réduire la pression exercée sur les drains ».

Suivis, matériaux de qualité 

George Brasse de l’Association des Contracteurs explique que l’absence de suivi des projets est souvent à l’origine de problèmes qui surviennent. Il fait aussi ressortir que la qualité des matériaux est également importante dans la construction. « Certains matériaux, comme ceux utilisés pour le remblayage, ne sont pas suffisamment fiables. Il existe différents types de ciment, mais il ne convient pas d’utiliser celui destiné au crépissage pour la structure. L’usage de matériaux de qualité est indispensable, mais leur coût est souvent élevé », a-t-il déclaré.

Le coût de construction du complexe sportif de Sainte-Croix triple

La construction du complexe sportif de Sainte-Croix sur le toit de la foire d’Abercrombie a été aussi abordée. La PPS Subhasnee Luchmun Roy a évoqué les difficultés rencontrées lors des travaux, avant d’assurer que le projet est étroitement suivi par les ministres Lesjongard et Hurreeram. « Le projet devait coûter Rs 68,7 millions, mais maintenant avec les travaux de consolidation, il coûte Rs 174 millions », a-t-elle expliqué, avant d’exprimer sa frustration quant au non-respect fréquent des consignes par les entrepreneurs.