Orpheline de père : elle veut devenir coiffeuse pour aider sa mère

À 14 ans, Sheena sait déjà ce qu’elle veut faire comme métier. Elle veut devenir coiffeuse. Et elle entend bien réaliser son rêve, pour pouvoir sortir sa mère de la misère. Hélas, pour le moment, elle a dû mettre son projet en suspens, n’ayant pas les moyens de se payer des cours privés.

À la voir, on lui donnerait 13 ans. Petite de taille et toute frêle, Sheena (prénom modifié), âgée de 14 ans, parle d’une voix douce et timide. Elle vient de terminer sa scolarité dans une école pré-vocationnelle. Elle s’est inscrite à des cours dans la filière technique au sein d’un établissement gouvernemental. Elle a opté pour la coiffure. Cependant, elle n’a obtenu aucune réponse. Lorsqu’elle s’est renseignée, on l’informée que la demande pour ces cours très prisés est grande et qu’il est souvent difficile d’obtenir une place, surtout chez les filles.

L’adolescente se retrouve donc à la maison. « Je souhaite travailler, mais comme je n’ai pas quinze ans, je ne peux pas le faire. Je ne veux pas rester à la maison à ne rien faire. J’ai pris quelques renseignements et je sais que certaines institutions donnent des cours de coiffure. Mais ces cours sont payants et ma mère et moi n’avons pas les moyens de payer cette somme », déplore la jeune fille.

Privations

La raison pour laquelle elle souhaite devenir coiffeuse mérite qu’on s’y attarde. « Mon père est décédé quand j’étais bébé. Après sa mort, ma mère – qui ne travaillait pas – a dû trouver un emploi dans une usine. Aujourd’hui, elle y travaille de longues heures pour un maigre salaire de Rs 6 000 par mois. Avec cet argent, elle doit régler le loyer et les factures. Elle fait aussi un peu de ménage çà et là chez les gens de la localité pour que nous ayons de quoi manger durant le week-end. »

Sheena ajoute que cela lui fait beaucoup de peine de voir les nombreux efforts consentis par sa mère sans pouvoir lui venir en aide. « Elle travaille tous les jours. Malgré cela, il nous arrive souvent de ne pas avoir de quoi manger. Quand cela survient, elle se sacrifie pour que je puisse manger d’abord. J’ai hâte de travailler, car je veux la soutenir. Je souhaite devenir coiffeuse, car je voudrais m’occuper de ma mère et la rendre belle… »

La jeune fille confie qu’un événement précis l’a marquée à vie. « Je me rappelle que pour le Nouvel an, ma mère avait pris rendez-vous chez une coiffeuse. Elle était prête à partir quand je suis rentrée à toute vitesse, en lui racontant qu’en chemin, des jeunes filles s’étaient moquées de moi parce qu’il y avait un trou dans mes chaussures. Leur attitude et surtout mes larmes l’ont blessée. Ce jour-là, elle a choisi de ne pas se faire coiffer et a préféré m’acheter une paire de chaussures. Depuis, elle ne se fait jamais coiffer, même si c’est pour un évènement important. C’est ce jour-là que j’ai décidé de devenir coiffeuse. »

À son âge, beaucoup de jeunes filles rêvent d’un portable dernier cri, d’un ordinateur ou de chaussures de marque. Mais le désir le plus cher de Sheena est de trouver du travail pour aider sa maman. Difficile de rester insensible à sa détresse. D’où cet appel lancé au public.

« Nous ne demandons pas d’argent. Nous invitons une école de coiffure à m’offrir des cours gratuits pour que je puisse devenir coiffeuse. Un bon samaritain ou une organisation non gouvernementale pourrait-elle financer ces cours ? » Ceux qui souhaitent lui venir en aide peuvent contacter la rédaction d’Xplik ou K sur le 208 60 02 ou le 207 06 66.