De nombreux entrepreneurs mauriciens souhaitent investir en Afrique. Mais où le faire ? Et dans quels secteurs ? Les dirigeants d’une quarantaine de petites et moyennes entreprises ont abordé ces questions jeudi lors du forum ‘Sustainable Growth Opportunities in Africa’, qui s’est tenu au Hennessy Park Hotel, à ébène.
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Le continent africain n’a pas encore révélé tous ses secrets... Et il reste un mystère pour bien des dirigeants de Petites et moyennes entreprises (PME). Une quarantaine d’entre eux ont participé au forum « Sustainable Growth Opportunities in Africa » organisé par Sagittarius au Hennessy Park Hotel à Ébène jeudi. L’objectif de cette rencontre était d’encourager les entrepreneurs à se tourner vers les pays africains.
Lorsqu’on parle de l’Afrique, il y a une certaine réticence à cause de la corruption, l’instabilité politique et le manque de sécurité, selon Nikesh Patel, porte-parole principal du forum, businessman et consultant en affaires en Afrique. « Pour de nombreux entrepreneurs, l’Afrique est un mystère », explique-t-il. L’homme d’affaires souligne qu’il y a 54 pays en Afrique et que chacun est différent en matière de culture, économie, histoire et d’identité ethnique. D’où le besoin d’identifier des pays offrant des opportunités d’investissement.
Nikesh Patel affirme que les PME mauriciennes doivent éliminer l’Afrique du Nord et l’Afrique du Sud, ces régions étant déjà exploitées. « En se basant sur les chiffres officiels, il y a neuf pays que les Mauriciens doivent considérer : le Rwanda, le Kenya, le Botswana, la Namibie, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Zimbabwe, le Malawi et l’Ouganda. »
Le consultant ajoute que les secteurs qui représentent des opportunités d’investissement pour les entrepreneurs mauriciens sont l’éducation, la santé, les services financiers et de comptabilité, l’imprimerie, les technologies de l’information et de la communication, et le textile. Il précise : « Par exemple, si on cible le Kenya, il y a un gros potentiel à exploiter dans le secteur de l’éducation. Les Mauriciens peuvent ouvrir des établissements d’enseignement. »
Connectivité
Au Kenya toujours, il y a des opportunités pour les Mauriciens d’investir dans les services de santé car les maladies sont nombreuses dans ce pays. Autres secteurs à considérer : le tourisme et la restauration. « Maurice est déjà reconnu pour ses services touristiques et la restauration. Pourquoi ne pas offrir ces services dans les pays potentiels identifiés ? » soutient Nikesh Patel.
Toutefois, Nikesh Patel concède qu’investir en Afrique est un gros défi à relever : « La volonté et le savoir-faire ne suffisent pas pour réussir en Afrique. La connectivité aérienne demeure aussi importante. » Les Africains ne font pas des affaires par courrier électronique, selon lui. « Ils préfèrent rencontrer leurs partenaires en personne. Toutefois, pour un entrepreneur mauricien avec un budget limité, se déplacer à chaque fois est un défi. À titre d’exemple, il y a seulement trois vols par semaine pour le Kenya et le billet d’avion coûte environ Rs 30 000. Je pense que le gouvernement doit intervenir afin d’améliorer la connectivité à des prix moins élevés », propose le consultant.
Présent à l’événement, le ministre des Affaires Sunil Bholah indique que le gouvernement a élaboré une série de programmes pour faciliter les affaires, comme la création de MyBiz, les prêts accordés par la MauBank et les formations offertes par la Small and Medium Enterprises Development Authority. « Toutefois, ajoute-t-il, on ne devrait pas se contenter du marché local. Avec la crise dans la zone euro et les conséquences du Brexit, notre économie ne peut plus dépendre de nos marchés traditionnels en Europe. » Sunil Bholah plaide pour une collaboration entre les secteurs public et privé pour mieux exploiter les opportunités.
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