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[Opinion] Zéro intérêts : opportunités et tracasseries

Que représente l’engagement pris par le Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ), pour aider les 250 000 jeunes de 18 à 35 ans à investir dans le logement ? Ces jeunes, avec leurs parents, représentent une très grosse cible en temps de guerre électorale.

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PKJ a expliqué que le gouvernement prendrait sous sa charge le paiement des intérêts sur les emprunts contractés par ces jeunes pour financer l’achat de biens immobiliers. Ce plan serait initié s’il revenait au pouvoir après les élections.

Une fois l’aspect démagogique et électoral évacué après l’annonce initiale faite par PKJ, le jeudi 5 septembre, peut-on y voir une initiative d’ingénierie sociale à long terme ? Une stratégie appelée à consolider les liens entre parents et enfants dans les familles mauriciennes, et à assurer la pérennité des liens entre Mauriciens évoluant à l’étranger et leur mère-patrie ?

Tout compte fait, ils ne seraient pas nombreux, ces jeunes de 18 à 35 ans, à bénéficier de revenus les qualifiant pour des emprunts bancaires pour acheter terre ou maison. Les banques consentent à des prêts seulement si le client dispose de revenus suffisants pour honorer ses engagements. L’aide des parents pourrait s’avérer déterminante dans la préparation des dossiers bancaires. Les parents pourraient se porter garants pour le remboursement de l’emprunt.

À moins qu’un enfant ne soit déviant ou rebelle de nature, les engagements pris auprès de la banque par la famille exigeraient un comportement rigoureux en matière de gestion des finances au niveau de toute la famille.

On croit savoir que l’engagement pris par le Premier ministre s’appliquerait indistinctement aux jeunes Mauriciens visés, qu’ils résident dans le pays ou étudient ou travaillent à l’étranger. Un phénomène très intéressant pourrait se produire si des jeunes se mettaient à rembourser, de l’étranger, des prêts-logement contractés à Maurice. Le mouvement d’argent vers Maurice contribuerait à enrichir le pays, mais aussi à maintenir les liens entre les enfants à l’étranger et leur mère-patrie. On éviterait les situations de rupture totale.

Ce ne serait nullement une partie de plaisir à partir du moment où l’emprunt est approuvé par la banque. Il faudrait faire face à l’inflation galopante et à la hausse des prix des intrants dans la construction. Sans compter les difficultés à trouver un bon « contracteur » avec des employés fiables.

Il faudrait, malheureusement, aussi compter sur ce qu’on désigne, dans un langage poli, comme des prêts « non performants », c’est-à-dire tout simplement les cas où le client n’arrive plus, pour une raison ou une autre, à rembourser ses dettes. Ce serait alors le drame au niveau de la famille.

Avant de lancer le projet, le gouvernement devrait amplement étudier toutes les tracasseries auxquelles les jeunes et les parents pourraient faire face avec ce nouveau mode de financement dans l’immobilier.

 

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