Opinion : Shibchurn bientôt englué dans la bureaucratie policière

Suivant une première tentative de démolition de l’affidavit de Vishal Shibchurn au Parlement comme à une conférence de presse du MSM, il faudrait s’attendre à ce qu’une procédure policière soit enclenchée. Il se peut que Shibchurn, aussi longtemps qu’il soit détenu, reçoive la visite d’enquêteurs du Central CID. Ou il sera inévitablement convoqué aux Casernes centrales. Bien évidemment, Shibchurn lui-même et ses hommes de loi seront sous l’objectif des photographes et des cameramen des médias.  

Les policiers mauriciens n’ont pas encore adopté la pratique américaine de ‘perp walk’ où l’on voit des officiers accompagnant des suspects ou d’autres personnes sous investigation ou convoquées en cour. On avait vu comment ces policiers américains avaient exploité les parutions en cour du grand Français Dominique Strauss-Kahn quand, alors directeur général du Fonds monétaire international, il avait été arrêté pour une affaire de mœurs sexuelles. 

Pas de « perp walk » à l’américaine à Maurice, il se peut que des chefs assis confortablement dans leurs bureaux n’apprécient nullement le show-off des subalternes devant des médias. Ils estiment qu’on en a eu assez avec les sorties publiques des éléments comme Hector Tuyau et Ashik Jagai. 

Donc, avec plusieurs séances d’interrogatoire de Shibchurn, cela prendrait quelques années avant la mise ‘in shape’ du dossier. Inutile de dire que des avocats seront toujours présents à chaque session d’investigation et seront vraisemblablement armés de deux ‘diaries’ couvrant les années 2024 et 2025. 

Puisque les policiers n’aiment pas trop abuser du temps des individus interrogés, il y aura des renvois de séance. Les avocats vont consulter leur ‘diary’ et la date de la prochaine convocation sera arrêtée. Aussitôt la première démarche des Casernes centrales par rapport à Shibchurn enclenchée, l’ex-pompier se verrait englué dans l’implacable bureaucratie de la police. 

Si jamais Shibchurn rentre chez lui le 20 août après son passage à la prison de Phœnix, il est condamné à effectuer le trajet Saint Hubert-Casernes centrales « and back » plusieurs fois. Et ce n’est pas un gros tuyau d’eau de pompier qui ferait partir l’épaisse colle de la bureaucratie.