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[Opinion] À qui profite le crime ? 

L’affaire Obeegadoo a tout l’air d’avoir été ce qu’on appelle un « inside job ». Quelle que soit la motivation de ceux qui l’ont fait ébruiter, une force à l’intérieur même de la mouvance gouvernementale pourrait bien en tirer des avantages en termes de tickets et de ministères. 
Évidemment, l’Opposition exploitera au maximum cette affaire pour atteindre le double objectif de mettre Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) dans l’embarras et d’assommer sans pitié Steven Obeegadoo, un militant pur et dur devenu « vander » et suppôt du Sun Trust. 

Fuitée par des politiciens, fuitée par des fonctionnaires ? Dans l’un ou l’autre cas, Obeegadoo et le gouvernement sont visés. Connu pour son tempérament implacable, PKJ prendra sûrement des décisions radicales dans les jours à venir. On ne badine pas avec le Premier ministre. Il n’a pas hésité une seconde à limoger le no 2 du gouvernement que fut Ivan Collendavelloo. 

Vue dans une autre perspective, outre l’Opposition qui bénéficierait des retombées de l’affaire Obeegadoo, un parti qui s’allierait officiellement au MSM pour les prochaines élections pourrait bien profiter des difficultés de l’actuel no 2 du gouvernement pour augmenter de façon significative sa quote-part lors de l’exercice d’allocation des investitures de même que dans l’attribution des ministères.
 
Le parti bénéficiant de la manne tombée du ciel ne serait autre que le PMSD. Déjà, le PMSD semble être assuré du poste de no 2 en cas de victoire. Si Obeegadoo est endommagé au point qu’il n’est même pas aligné pour les élections, le PMSD pourrait obtenir une investiture de plus dans la circonscription symbolique de Curepipe/Midlands. Et si Obeegadoo allait recevoir un deuxième ticket, voilà encore un siège supplémentaire pour le PMSD. 

Le PMSD, mieux qu’Alan Ganoo ou Ivan Collendavelloo, pourrait profiter du butin post-Obeegadoo. Car il serait dans l’intérêt même du MSM qu’un PMSD requinqué se présente comme allié aux élections alors que ces deux anciens du MMM ne pourraient logiquement contribuer davantage qu’en 2019. 

Dans le jeu du positionnement des alliés du MSM, on aura constaté que pour des raisons de tactique, PKJ ne se prononce pas sur l’avenir de Collendavelloo. Il ne pourrait le réhabiliter, car ce serait reconnaître qu’il avait eu tort de le révoquer. « La queue de ferblanc » y serait toujours. Donc, ce ne serait nullement une catastrophe politique pour PKJ si le jour du Nomination Day, on apprenait que les amarres du Muvman Liberater ont été finalement libérées. 

 

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