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Opinion des observateurs : «Les pilotes auraient dû déclarer litige»

Comment expliquer la détérioration des relations industrielles chez Air Mauritius ? La question a été débattue dans l’émission « Au cœur de l’info », de Radio Plus.

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Bien qu’il condamne l’action des pilotes, Awadh Balluck, porte-parole des petits actionnaires d’Air Mauritius, pointe aussi du doigt la direction de la compagnie d’aviation « La direction ne trouve pas le temps de rencontrer les membres du syndicat, mais elle se précipite pour rencontrer les ministres et autres personnes influentes  », déplore-t-il.

Cependant, il n’absout pas les pilotes qui auraient, selon lui, pu passer par les instances appropriées pour faire entendre leurs griefs. Awadh Balluck estime qu’ils auraient pu déclarer litige et porter l’affaire devant la commission de conciliation et de médiation ou devant le Tribunal d’arbitrage.

Il souhaite que la direction d’Air Mauritius se ressaisisse et privilégie le dialogue avec les employés, dans l’intérêt de la compagnie. Par ailleurs, Awadh Balluck trouve que les pilotes sont bien payés et jouissent de plusieurs privilèges. Il avance que les privilèges ne sont pas des droits acquis et que la compagnie peut, si la situation l’exige, les revoir à la baisse.
Le porte-parole des petits actionnaires pense, d’autre part, qu’il faut instituer une enquête approfondie, s’il s’avère que les relations industrielles au sein d’Air Mauritius se sont détériorées à cause de « connivences » entre certaines personnes.

Mic Gujadhur, ancien directeur des Ressources humaines au sein de la compagnie d’aviation nationale, est aussi d’avis que les pilotes auraient pu passer par les instances appropriées, ou avoir recours à la négociation collective, pour résoudre leurs différends avec la direction. Il n’épargne pas non plus le management. Mic Gujadhur avance que celui-ci aurait dû maintenir un dialogue constant avec les représentants des employés. Il trouve que l’action des pilotes ne s’est pas faite sur un coup de tête, mais qu’elle est le résultat d’une longue grogne parmi les employés, à tous les niveaux. « Le management aurait dû prévoir qu’une telle action allait se produire un jour ou l’autre », ajoute-t-il. 

L’ancien directeur des Ressources humaines d’Air Mauritius prévoit que le licenciement de trois pilotes aura de graves conséquences, car il existe une grande solidarité dans la communauté des pilotes. D’où son appel au dialogue pour résoudre ce problème. Mic Gujadhur pense qu’Air Mauritius a aussi intérêt à tout faire pour garder ses pilotes, d’autant plus qu’il y aurait, selon lui, un immense déficit de pilotes sur le plan international. Ce qui explique que, si les pilotes ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail, ils peuvent facilement se joindre à une autre compagnie, où ils bénéficieront de meilleures conditions d’emploi.

Jeenarain Soobagrah, ancien haut cadre de la compagnie d’aviation nationale, juge trop hâtive la déclaration du Chief Executive Officer d’Air Mauritius, Somas Appavou. Il estime que les problèmes industriels au sein de la compagnie durent depuis des années et que le directeur des Ressources humaines aurait dû agir comme médiateur entre la direction et les représentants des employés pour trouver une solution. Il pense que, les ponts semblant coupés entre les deux parties, il faudrait avoir recours à un médiateur indépendant ou au ministère du Travail, des Relations industrielles et de l’Emploi, pour rétablir la situation.

 

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