Opinion : Comment vendre des plages vertes ? 

Très intéressant dossier, le dimanche 18 août 2024, dans Le Dimanche/L’Hebdo, sur le phénomène des plages vertes à Maurice. On assiste depuis quelques jours à l’invasion des plages mauriciennes par des algues vertes rejetées par la mer. 

Différentes explications sont données sur cet événement qui remet en cause la nature immaculée et spectaculaire de nos plages, ce qui a toujours fait la joie des Mauriciens et qui attire depuis des décennies des centaines de milliers de visiteurs, principalement des Européens. 

Si les autorités du pays ne mettent pas d’urgence un plan de collecte de ces algues, nous risquons d’attirer l’attention des médias internationaux qui ne manqueraient certainement pas de décrire comment les plages blanches de Paradise Island sont maintenant couvertes d’algues vertes. Il est vrai que le vert est devenu le nouveau mantra d’un monde de plus en plus conscientisé sur la défense de l’écologie. Mais on voit mal des touristes européens payer aussi cher pour venir admirer des plages vertes. 

Comme on le dit dans le dossier de notre journal, l’amoncellement des algues pourrait aussi dégager de mauvaises odeurs et représenter un danger à la santé publique. 

Certaines entreprises engagées dans le secteur de l’hôtellerie ont pris des mesures en déployant des JCB pour enlever des algues dans leur proximité. Il faudrait un plan de « response » plus élargi. Le gouvernement central avec toutes ses agences devrait intervenir au plus vite pour collecter les algues et les acheminer quelque part. Cela en ne déployant pas de la machinerie lourde, mais des moyens plus eco-friendly. Ces algues constituent un excellent matériau pour être converti en fertilisant éventuellement. 

Pourquoi ne pas fournir cet engrais par la suite aux petits planteurs pour enrichir leur terre? On ne dirait pas qu’un tel engagement de la part du gouvernement coûterait une fortune aux contribuables. Au plus fort de l’épidémie de la Covid le gouvernement n’avait nullement hésité à sauver l’industrie touristique en injectant des milliards dans le trésor des hôtels. Une mobilisation d’énormes moyens du gouvernement aiderait grandement l’industrie touristique en lui évitant une soudaine détérioration de l’image paradisiaque du pays. 

Quant à trouver des solutions à long terme au problème de la menace verte sur les plages, cela nécessiterait une énergique et productive coordination des agences du gouvernement et de l’Université de Maurice et la prise de décisions radicales. Car nous devrons tout conserver, nos terrains de golf, nos hôtels et leurs clients friqués, nos plages et notre lagon et cela en chantant en chœur « Maurice, c’est un plaisir! »