L'Organisation mondiale de la santé a jugé inutiles mardi les interdictions de voyages qui "n'empêcheront pas" la propagation du nouveau variant du coronavirus Omicron, tandis que la pilule contre le Covid du laboratoire Merck a été approuvée par un comité indépendant.
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"Les interdictions générales de voyager n'empêcheront pas la propagation" de ce variant, a estimé l'OMS dans un document technique, recommandant toutefois aux personnes vulnérables et non vaccinées, notamment à celles âgées de 60 ans et plus, de "reporter leurs voyages dans les zones de transmission" du coronavirus.
Possible espoir pour les malades du Covid-19, un comité de scientifiques américains s'est prononcé mardi en faveur de l'autorisation d'urgence, chez certains patients à risque, de la pilule contre cette maladie du laboratoire Merck aux Etats-Unis.
Le vote de ces experts au terme d'une journée de discussions a toutefois été serré, avec 13 pour et 10 contre, et la décision finale sur l'homologation de ce médicament reviendra à l'agence américaine des médicaments (FDA).
Le variant Omicron continue quant à lui de se propager à travers le monde : mardi soir, le Brésil a annoncé avoir enregistré ses deux premiers cas, les premiers aussi en Amérique latine.
Face à la panique qui semble s'emparer de la planète, le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé mardi au "calme" et demandé une réponse "rationnelle" et "proportionnelle".
Il s'est dit "préoccupé par le fait que plusieurs Etats membres prennent des mesures générales et brutales qui ne sont ni fondées sur des preuves ni efficaces en soi et qui ne feront qu'aggraver les inégalités" entre les pays.
Depuis que l'Afrique du Sud a signalé l'apparition de ce nouveau variant la semaine dernière, de nombreux Etats ont fermé leurs frontières à ce pays et à ses voisins, provoquant la colère dans la région.
Ces mesures "peuvent avoir un impact négatif sur les efforts de santé mondiaux pendant une pandémie en dissuadant les pays de signaler et de partager les données épidémiologiques et de séquençage", a d'ailleurs prévenu l'OMS.
Plusieurs mois pour un vaccin ?
A un moment où le monde s'interroge sur la réponse à apporter à ce variant aux multiples mutations, le dirigeant du fabricant de vaccins Moderna, Stéphane Bancel, a prédit dans un entretien avec le Financial Times une "baisse significative" de l'efficacité des sérums actuels.
Selon lui, il faudra plusieurs mois pour en mettre au point un nouveau. "Tous les scientifiques à qui j'ai parlé (...) disent 'Cela ne va pas le faire' ", assure-t-il.
Divers fabricants, dont Moderna, AstraZeneca, Pfizer/BioNTech et Novavax, se sont néanmoins dits confiants dans leur capacité à créer un nouveau vaccin contre le Covid-19. La Russie a, elle aussi, annoncé travailler sur une version de son Spoutnik V ciblant spécifiquement Omicron.
Cette nouvelle souche a désormais été repérée sur tous les continents, mais l'Europe, confrontée à une nouvelle vague, semble la plus touchée et multiplie les mesures pour enrayer la pandémie.
Submergée par une flambée d'infections, l'Allemagne a mis sur le tapis mardi la vaccination obligatoire, qui fera l'objet d'une loi soumise au Parlement avant la fin de l'année. "Trop de gens ne se sont pas fait vacciner", a expliqué le futur chancelier Olaf Scholz à la chaîne de télévision Bild TV.
Au Royaume-Uni, porter un masque dans les transports et les magasins est redevenu obligatoire mardi et tous les voyageurs y arrivant doivent faire un test PCR et s'isoler jusqu'au résultat.
La Suède en revanche, qui s'était déjà distinguée au début de la pandémie par des mesures peu coercitives, a annoncé qu'elle continuerait sur la même voie.
"Les mesures suédoises ont eu des effets qui ne sont pas si différents des effets des mesures prises par tant d'autres pays", a plaidé l'épidémiologiste en chef de ce royaume, Anders Tegnell, dans un entretien avec l'AFP.
La France a signalé son premier cas mardi, sur l'île de la Réunion, dans l'Océan Indien, et recommande désormais la vaccination aux cinq-onze ans présentant un risque de forme grave du Covid.
Mardi soir, deux cas de coronavirus dus à Omicron ont aussi été enregistrés en Suisse.
En Asie, le Japon, trois semaines après avoir assoupli certaines restrictions, interdit depuis mardi "toutes les entrées de ressortissants étrangers" et le gouvernement a confirmé son premier cas d'Omicron, chez un homme de retour de Namibie.
Le Canada a quant à lui interdit mardi d'accès à son territoire les voyageurs en provenance du Malawi, du Nigeria et d'Egypte, portant à 10 le nombre des pays - tous Africains - concernés par cette mesure.
Hausse exponentielle
Jamais un variant du Covid-19 n'avait provoqué autant d'inquiétude depuis l'émergence de Delta, actuellement dominant et déjà très contagieux.
L'OMS juge "élevée" la "probabilité qu'Omicron se répande au niveau mondial", même si de nombreuses inconnues demeurent : contagiosité, efficacité des vaccins existants, gravité des symptômes.
Elément rassurant : à ce jour, aucun décès associé à Omicron n'a été signalé.
En Afrique du Sud, la majeure partie des nouvelles contaminations sont déjà liées à Omicron, laissant penser que le variant a un grand potentiel de propagation.
Mardi, les Bourses mondiales et les cours du pétrole reculaient nettement face à l'avancée d'Omicron. Wall Street a ainsi terminé novembre en forte baisse de 1,86%.
La pandémie de Covid-19 a fait au moins 5.206.370 morts depuis son apparition fin 2019 en Chine, selon un comptage de l'AFP.
AFP
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