Le 25 février est une date historique ! L’avis consultatif de la Cour internationale de justice sur l’excision des Chagos du territoire mauricien est favorable à Maurice. Olivier Bancoult, du Chagos Refugees Group, a consacré plus de la moitié de sa vie à cette lutte. Il a 55 ans et il est père de trois enfants qui vivent en Angleterre.
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«Quand nous sommes venus à Maurice, ma sœur est tombée malade. Elle a été hospitalisée et trois mois après, elle a quitté ce monde. Nous avons décidé de retourner sur l’archipel pour récupérer nos effets personnels. Me enn misie dir mo mama ki li pa pou posib. Elle a pleuré à chaudes larmes. Monn promet li ki mo pou al koz ar bann angle la. Ce combat a demarré il y a 36 ans », confie Olivier Bancoult.
Il a fait sa scolarité à la Renganaden Seeneevassen Government School. Il est le seul élève à avoir décrocher 4 A en Std VI. Il obtient une place au London College et après le School Certificate, il met un terme à ses études. Il se marie à Marilyne et ils ont trois enfants : Oliver, Jessica et Evelyna. Ils ont aussi neuf petits-enfants. L’aîné s’appelle Julien, le nom du père d’Olivier. Trois autres portent les noms des îles de l’archipel des Chagos : Peros, Salomon et Diego.
Olivier Bancoult entame une visite historique en 2006 sur l’archipel des Chagos. Il est accompagné de cent Chagossiens. Il s’agit de leur première visite des Chagos, après qu’ils aient été expulsés de leurs îles à partir de 1969.
En 2009, Olivier Bancoult effectue une autre visite sur Diego Garcia. « Les îles n’étaient pas comme nous les avons laissées. Sur Diego Garcia, il y a eu des développements. Les autres ont été laissées à l’abandon. » Il avait 4 ans quand il a quitté l’archipel des Chagos pour s’installer avec sa famille à Cassis.
« Dès que nous retournerons sur l’archipel, nous nettoierons les tombes », dit-il.
En 2009, Olivier Bancoult a été invité en tant qu’observateur à une conférence en Angleterre sur l’injustice subie par les Sri Lankais. Il y a alors rencontré le révérend Jesse Jackson. L’Américain est également connu comme un militant politique pour les droits civiques et notamment ceux des Noirs américains. Olivier Bancoult en a profité pour lui exposer la cause des Chagossiens à Londres.
En 2002, il est invité par l’African National Congress en Afrique du Sud. Il est reçu par Thabo Mbeki, le président de l’Afrique du Sud de l’époque. Il rencontre également Jacob Zuma, alors vice-président de l’Afrique du Sud, ainsi que Jean Chrétien, alors Premier ministre du Canada.
« J’ai demandé à Jacob Zuma s’il serait possible de rencontrer Nelson Mandela pendant mon séjour. Il a pu organiser cette rencontre. Nelson Mandela a pendant longtemps lutté contre l’apartheid et pour les droits de l’Homme. Il a toujours été mon inspiration. Quand je l’ai vu, j’ai voulu immortaliser ce moment. Mais ses gardes du corps ne nous permettaient qu’une seule photo, car au fil des années, Nelson Mandela a développé une sensibilité au flash. Son garde du corps a pris une photo, mais elle n’était pas bonne. J’ai insisté pour une deuxième et je l’ai eue », relate-t-il avec le sourire.
Olivier Bancoult a également eu l’occasion d’échanger quelques mots avec Nelson Mandela. « J’étais tellement ému que ma voix était à peine audible. Il m’a sorti : I am deaf. Pouvez-vous parler plus fort ? Il m’a dit : Brother, never give up. Keep fighting for your rights. Under which government you suffered? Je lui ai alors répondu : le Labour Party anglais. Il m’a promis ceci : When I go to the United Kingdom, I will speak to Tony Blair (ancien Premier ministre anglais). »
En 2003, Olivier Bancoult rencontre le pape Jean-Paul II. Il lui offre une toile sur laquelle la vie sur l’archipel des Chagos est dépeinte.
En mai 2018, Olivier Bancoult rencontre le pape François pour lui exposer la cause des Chagossiens. Ce dernier lui a promis de soutenir cette lutte et Maurice. C’était au Vatican à Rome. Olivier Bancoult brandit fièrement le drapeau de l’archipel des Chagos.
Il pose aux côtés de sir Thomas Dalyell of the Binns, un des premiers députés britanniques qui a apporté son soutien à la lutte chagossienne. C’était en 2001.
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