Interview

Olivier Bancoult : «SAJ m’a donné la chance de participer aux rencontres bilatérales à New York»

Olivier Bancoult

Le leader du Goupe réfugiés Chagos (GRC), Olivier Bancoult, déplore ce qu’il considère comme une tentative d’intimidation et de « bribe » des Britanniques pour freiner son action pour faire connaître la cause chagossienne au niveau international. Il se dit « à l’aise » au sein de la délégation mauricienne, qui milite pour que l’archipel soit rétrocédé à Maurice.

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Vous avez jeté un pavé dans la mare, en dénonçant une tentative des Britanniques de vous soudoyer. À quoi attribuez-vous cette manœuvre ?
C’est une astuce de leur part pour dissuader le Goupe réfugiés Chagos (GRC) de poursuivre dans sa démarche pour donner davantage de visibilité à notre cause, surtout devant une instance internationale et avec le soutien de l’État mauricien. J’ajouterai que c’est une tentative d’intimidation de leur part. S’ils n’avaient rien à se reprocher, à aucun moment, ils n’auraient tenté cette manœuvre.

Vous avez évoqué des pressions. Qu’en est-il au juste ?
Ils savent que je fais partie de la délégation mauricienne qui a entrepris cette démarche auprès des Nations unies. Ils évoquent une dégradation des relations entre l’État mauricien et les Britanniques sans tenir compte des souffrances subies par les Chagossiens depuis tant d’années. À chaque fois que nous avons tenté de faire entendre notre voix, ils avaient toujours un argument pour nous décourager.

Les autorités britanniques ont démenti. Comptez-vous rendre public l’enregistrement de cette conver­sation ? Pourquoi ?
Sur les conseils de nos hommes de loi, je ne peux dévoiler le contenu de l’enregistrement, mais la preuve est là. On entend clairement la baronne me proposer les 20 000 livres sterling. Une offre intervenant à la veille de notre départ pour l’ONU. Le timing est intrigant.

Êtes-vous satisfait de la stratégie du Premier ministre, sir Anerood Jugnauth ?
J’en suis pleinement satisfait. D’ailleurs, je me sens à l’aise dans cette délégation. Le Premier ministre, sir Anerood Jugnauth, m’a donné l’occasion de participer pleinement aux rencontres bilatérales, donnant à toute la communauté chagossienne la chance de faire entendre sa voix. Je n’ai, certes, pu prendre la parole à l’Assemblée générale, une prérogative réservée aux chefs d’État et aux gouvernements, mais j’ai écouté ce que les autres avaient à dire. J’ai rencontré les représentants de divers pays, afin de partager avec eux le drame humain vécu par les Chagossiens.

Que répondez-vous à ceux qui pensent que le retour des Chagossiens ne se concrétisera pas, tant qu’il y aura une base militaire américaine sur Diego Garcia ?
Partout dans le monde où les Américains ont eu des bases militaires, les natifs ont pu continuer à vivre normale­ment. Ce qui m’étonne, c’est pourquoi ce problème se pose seulement sur archipel des Chagos ?

 

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