
Pour Olivier Bancoult, « les conservateurs britanniques sont des hypocrites et les Chagossiens qui sont contre notre droit de retour sont en train de soutenir nos bourreaux ». Il ne cache pas son irritation à l’égard des élus anglais qui veulent à tout prix faire barrage au « deal » entre la Grande-Bretagne et Maurice sur la souveraineté de notre pays sur l’ensemble de l’archipel des Chagos.
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Olivier Bancoult critique la motion des parlementaires conservateurs britanniques. « Quand ils étaient au pouvoir, ils avaient offert en 2016 un “ support package ” de Rs 40 millions de livres sterling pour les Chagossiens. De cette somme, une infime partie a été décaissée et ils ont toujours été contre le retour. Où est le reste de cet argent ? »
Il dit reconnaître le courage du présent régime. « Navin Ramgoolam et Paul Bérenger ont eu le courage de faire ce deal pour corriger cette injustice qui a duré des années. Ceux qui sont contre ce deal, pourtant des Chagossiens, et qui font tout en Angleterre pour soutenir les conservateurs britanniques, sont en train de soutenir nos bourreaux. »
Ayant pris connaissance de la tribune de Lalit sur le « deal », le leader du Groupe des Réfugiés Chagos (GRC) se range sur certains points soulevés par celui-ci. Mais il a jeté tout autre regard sur l’ensemble de ce que Lalit avance. Pour Olivier Bancoult « notre bataille a été basée sur le Royaume-Uni qui avait créé le British Indian Ocean Territory (BIOT), on ne pouvait courir derrière deux lièvres et nous nous sommes concentrés sur le Royaume-Uni. On a été devant la Cour pour dénoncer la décision de bloquer notre droit de retour et nous sommes reconnaissants envers le Muvman Liberasion Fam de Lalit pour son soutien, mais il y a des impératifs qui nous concernent principalement ».
Il rappelle que l’étude effectuée par le consultant KPMG a clairement fait ressortir « qu’il n’y avait aucune barrière pour un retour sur les Chagos, y compris Diego Garcia où il y a déjà une cohabitation avec des travailleurs venant d’autres pays. Ce qu’on demande est de ‘live and let live’. J’ai personnellement fait neuf demandes pour travailler sur la base Diego Garcia, mais mes demandes ont été rejetées, alors que je suis un natif de cet archipel ».
Il a commenté le reproche de Lalit concernant le fait que Maurice ait pu avoir été piégé par le tandem UK/USA par rapport au « deal ». « D’abord, à ma connaissance, Pravind Jugnauth n’a pas signé le deal, il n’a eu qu’une correspondance et c’est Navin Ramgoolam qui l’a fait électroniquement et le contenu nous est agréable. Si Lalit parle de piège, je tiens à préciser : est-ce que nous aurions dû continuer à nous battre pour la souveraineté et un droit de retour si on avait refusé le deal ? Le Royaume-Uni aurait dit qu’ils nous ont tendu la main et que nous l’avions refusé. Y avait-il une alternative ? »
Olivier Bancoult a abordé le risque de guerre. « On parle souvent du traité de l’océan Indien, zone démilitarisée et dénucléarisée, mais est-ce encore possible quand on voit ce qui se passe à travers le monde ? Pour réflexion, d’autres pays de l’océan Indien sont tout autant militarisés que Maurice, comme La Réunion, l’Inde et les Seychelles, entre autres. »

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