Octroi de passeport au trafiquant de drogue Mike Brasse - Mario Nobin : «Qu’ils vérifient les documents, ils verront…»

Le chef de la force policière éclaboussé par des allégations concernant l’octroi d’un passeport  au trafiquant Mike Brasse sort de son mutisme. Dans un entretien accordé à Radio Plus, le mardi 30 avril, dans le cadre de l’émission « Au cœur de l’Info » animée par Jean–Luc Emile et Ruzyana Beegun, le Commissaire de police (CP) Mario Nobin précise que la vérité finira par triompher et affirme qu’il est un homme intègre, sincère et honnête.

L’affaire Mike Brasse fait actuellement grand bruit. Votre nom est cité par l’ASP Boodhram...
Je vois que c’est une affaire qui semble intéresser certains, allez-y ! C’est triste…

Mais le Central Criminal Investigation Department (CCID) et la Commission anticorruption (Icac) ont démarré une enquête, irez-vous donner votre version des faits ?
Il y a des institutions qui travaillent pour établir la vérité. Point à la ligne.

L’ASP Narendrakumar Boodhram vous a impliqué directement. Il a déclaré qu’il a agi sur vos instructions dans l’octroi du passeport de Mike Brasse.
Je n’ai rien à me reprocher. Si tout ce qui a été dit sur moi est vrai, je ne serais pas resté sur ce fauteuil du Commissaire de police une seule seconde de plus.

En tant que CP, avez-vous demandé un exercice de profiling sur Mike Brasse avant de donner ces instructions au responsable du Passport & Immigration Office ?
Allez faire votre enquête et jugez-en par vous-même.

Pourquoi êtes-vous pointé du doigt ? Vous êtes dans la force policière depuis 43 ans, est-ce la première fois que cela vous arrive ?
Il y a eu beaucoup de coups bas, mais en ce qui concerne mon intégrité, personne n’a jamais pu secouer l’édifice. Je suis si intègre qu’on n’a jamais pu mettre mon travail en doute.

Allez-vous laver votre honneur ?
Je n’ai personnellement rien à laver.

Que ferez-vous si l’Icac vous convoque ?
Laissez les institutions travailler. L’Icac convoque une personne qui a des choses à se reprocher et non si la personne n’a rien à se reprocher.

Comptez-vous démissionner ?
Ce n’est pas à moi de décider cela. Je ne vois pas une personne intègre comme moi céder sa place. Pourquoi une personne qui travaille jour et nuit pour assurer la sécurité de la population doit-elle céder sa place ? Eh ou la…

Mais l’Icac a démarré une enquête. N’avez-vous pas peur de cette enquête ?
C’est moi-même qui ai initié cette enquête. J’ai personnellement demandé à l’Icac de démarrer cette enquête pour tirer cette affaire au clair.

Mais les enquêteurs de l’Icac auront-ils accès à certains documents qui sont en votre possession ?
Ils auront tous les documents nécessaires. Je leur ai demandé de les réquisitionner pour le bon déroulement de l’enquête.

Pour la sérénité de cette enquête, n’est-il pas souhaitable pour vous de prendre du recul de la force policière pour laisser les institutions  fonctionner librement ?
Je n’ai rien à me reprocher. Je le dis haut et fort, Mario Nobin est un homme intègre. Mario Nobin abat un travail exemplaire et extraordinaire. C’est pour cette raison que beaucoup de personnes veulent ma tête.

Avez-vous évoqué cette affaire avec le Premier ministre, Pravind Jugnauth ?
La conversation que j’ai eue avec le Premier ministre demeure une conversation privilégiée. Je ne compte pas dévoiler la teneur de cet entretien.

Bénéficiez-vous toujours du soutien au sein du gouvernement ?
On a le soutien lorsqu’on fait un travail exemplaire et lorsqu’on est honnête et sincère. Laissez-moi vous dire qu’il y a très peu de personnes qui sont honnêtes, sincères et intègres dans notre société.

Pensez-vous qu’on vous met des bâtons dans les roues ?
Personne ne pourra saper le moral de Mario Nobin. Il a un moral de fer et travaille d’arrache-pied.

Mais quel est votre sentiment après l’éclatement de cette affaire ?
Je ne dirai rien et je laisse la vérité triompher.

La vérité triomphera-t-elle dans cette affaire ?
La vérité va triompher. Je ne suis pas une personne qui ne ripostera ni une personne qui doit aller prouver son innocence.

Irez-vous répondre aux questions du Central Criminal Investigation Department (CCID) pour les besoins de l’enquête ?
Le CCID ou les autres institutions qui démarrent une enquête, les officiers interrogeront ceux qui sont coupables.

Mais s’ils veulent votre version des faits ?
Si les enquêteurs vérifient les documents, ils verront que c’est faux.

Et si les enquêteurs décident de vous convoquer ?
Pour cela, il faut qu’ils aient des éléments compromettants contre moi. Mais si vous n’avez rien fait de mal, comment vont-ils trouver ces éléments ?