Occuper son temps libre : il y a une vie après la retraite

Pouvoir meubler son temps après la retraite est primordial pour qu'on puisse un jour dire qu'on a eu une vie bien remplie.

Le passage de la vie professionnelle à celle de retraité est vécu de différentes manières. Certaines personnes considèrent cette nouvelle étape de leur vie positivement alors que d’autres sont remplies d’appréhension.

Du côté des employés qui réussissent leur transition entre la vie active et la retraite, ayant bien préparé cette dernière, on retrouve Loganadhen Pillay-Armugam, 70 ans, qui s’adonne à la photographie. Ayant exercé comme marin dans les années 80, il a profité de son passage dans les divers pays qu’il a visités pour prendre des photos qu’il a conservées précieusement dans un album. Il raconte : « J'ai débuté dans la photographie avec un simple appareil Nikon que j'ai acheté à Singapour ». À cette époque, il ne possédait aucune notion de base sur la photographie, mais les professionnels du métier considéraient qu’il avait beaucoup de potentiel. Loganadhen prenait des photos de différentes activités dans les ports, notamment le débarquement des marchandises, des bateaux et autres.

Triangle d'exposition

En 1990, il quitte la marine et se fait embaucher dans une usine de textile avant de prendre de l'emploi à la Mauritius Ports Authority et y travaille durant 19 ans. Après ses heures de travail, il a suivi des cours de photographie au Cercle des Artistes Photographes (CAP)  une fois par semaine. Ces cours étaient dispensés, entre autres, par le célèbre photographe et président du CAP, Steve Dubois. « On apprenait les différentes fonctions d'une caméra, dont le triangle d'exposition qui est la base même de la photographie », explique Loganadhen. À la CAP, il y avait également des cours pratiques où il a acquis les différentes techniques de la photographie.

Longanadhen a aussi pris part à des concours, tant au niveau national qu'international où ses photos ont été primées. Parmi ces concours, on retrouve le Salon d’août, le Pet Show de la MSPCA ou encore la Fédération Internationale de la Photographie. Longanadhen  rappelle qu’à cette époque, on prenait des photos sur des appareils photographiques argentiques. Il fallait donc bien maîtriser les règles de la photographie avant de faire une bonne photo. « De nos jours, les appareils digitaux ont grandement facilité la photographie », dit-il.

Après la retraite, une nouvelle vie s’est offerte à ces retraités

Notre retraité explique que la photographie l'a vraiment aidé à faire la transition de la vie professionnelle à la retraite. « Je prends des photos pour le plaisir », dit-il.  Quelques fois, Longanadhen prend des photos durant les anniversaires et mariages de ses proches et amis et, la plupart du temps, il le fait gratuitement. « Parfois, on m'offre des présents ou une petite somme d'argent que j'utilise pour acheter mes équipements photographiques », dit-il.

Pas d'oisiveté

D'autres retraités, comme Longanadhen, ont trouvé le moyen de ne pas tomber dans l'oisiveté à la retraite. Parmi, on retrouve Marie Lourdes Gérard qui, à 70 ans, s'occupe toujours des handicapés au Foyer Vivre Debout. « Je trouve de la joie à être au service des autres », dit Marie Lourdes, qui est elle-même handicapée.  Dans le passé, elle a travaillé comme secrétaire au centre Joie de Vivre à Poste-de-Flacq dédié aux sourds et muets.

Notre interlocutrice nous explique que, malgré son âge avancé, elle sent au plus profond d'elle-même qu'elle ne peut abandonner les personnes autrement capables. Soulignons qu'elle s'adonne aussi à la couture et fait d'autres travaux artisanaux.

Après la retraite, certaines personnes ont trouvé du plaisir dans le jardinage. «  Je trouve du plaisir et une certaine satisfaction à produire mes propres légumes », explique Bertie.  Il avoue que c'est après la retraite qu'il a pris goût à cette activité après une conversation qu'il a eue avec Éric Mangar, président du Mouvement pour l'Autosuffisance Alimentaire ( MAA). Il lui a donné des semences et des bacs. « C'est un grand plaisir pour moi de me lever tôt le matin, de m'occuper de mes brèdes Tom Pouce, des ‘cotomilis’, de thym, d'aubergines et autres », dit-il.  Il avance qu'il est fier de partager ses produits avec ses proches et amis.  Cet ancien policier trouve que le jardinage l'aide à se déstresser.

Pour sa part, Éric Mangar explique que s'occuper d'un potager contribue au bien-être des personnes. Il avance que plusieurs seniors viennent le voir pour obtenir des conseils.  Outre le jardinage, il avance que d'autres personnes se sont aussi lancées dans l’élevage à petite échelle avec le soutien de la MAA. Il cite notamment l'élevage de lapins. « Après la retraite, c'est comme si une nouvelle vie s'est offerte à ces retraités », dit-il.

Après avoir été enseignante,  Kavita s'est lancée dans l'horticulture. Parmi ses fleurs, on trouve des roses, zinnias et gueules de loup. Kavita raconte : « Vraiment, ma vie est devenue plus facile ». Autrement, elle se serait sentie seule à la maison, car ses enfants se trouvent à l'étranger. Elle avoue qu'elle passe des heures à  s'occuper de ses plantes et compte prendre bientôt part à un concours horticole.

Nicole a découvert la peinture après la retraite.  « J'ai toujours aimé  la peinture, mais à cause des obligations professionnelles, je n'avais pas le temps de m'y adonner », dit-elle.  Nicole est heureuse d’offrir ses œuvres en cadeau à ses proches à l’occasion de leur anniversaire.

Le président de la MAA parle de l'importance de bien préparer sa retraite afin de ne pas sombrer dans la dépression après la vie professionnelle. « Il y a des personnes qui ne pensent pas à cette nouvelle étape en avance. Elles font comme si la retraite ne les concernait pas et retardent le moment d’y réfléchir, si bien qu’un jour qu’elles se trouvent brutalement confrontées à l'inévitable sans y avoir été préparées », dit-il.