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Obstruction des plages aux Mauriciens : la Law Reform Commisison réclame des pénalités

La Law Reform Commission de Maurice vient de jeter un pavé dans la mare en prônant des sanctions sévères contre ceux qui entravent l’accès des Mauriciens aux plages publiques. Cette décision, qui vise directement les établissements hôteliers, les restaurants de plage et les agents de sécurité, promet de secouer les acteurs du secteur.

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«Les plages publiques sont bien plus que de simples lieux de détente. Elles sont des joyaux naturels, des éléments essentiels des communautés, des écosystèmes et du patrimoine culturel, enrichissant la vie de chacun ». C’est ce que fait ressortir la Law Reform Commission dans son dernier document publié cette semaine. Les membres de la Commission sont d’avis qu’il est crucial de préserver ces espaces pour maintenir l’équilibre environnemental, renforcer les liens communautaires, promouvoir la santé et le bien-être, et soutenir les économies locales.

La Law Reform Commission a ainsi jugé nécessaire de revoir les lois existantes concernant l’accès aux plages à Maurice. « En examinant la législation actuelle, il y a nécessité de clarifier ces lois, non seulement pour définir les comportements sociétalement acceptables, mais aussi pour protéger les droits et libertés des individus. Il est impératif que ces lois soient formulées de manière compréhensible pour tous, afin que chaque citoyen soit conscient de ses droits et obligations », fait part le document. 

L’argument de la Commission repose sur plusieurs articles de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui peuvent être interprétés comme soutenant l’idée que les espaces publics, y compris les plages, font partie des droits humains. Selon les membres de la Commission, les gouvernements et autorités doivent veiller à ce que l’accès aux plages publiques soit protégé, conformément aux principes de droits humains, en favorisant l’inclusivité, l’égalité d’accès et la non-discrimination dans l’utilisation de ces ressources naturelles. La Commission recommande donc l’établissement de pénalités strictes pour toute forme de harcèlement ou d’obstruction, tenant ainsi les individus et les entités responsables de leurs actions. « Cette responsabilisation est essentielle pour promouvoir un comportement respectueux parmi ceux qui détiennent le pouvoir ou l’autorité, y compris les employés des hôtels et autres parties prenantes. Les plages publiques doivent être des espaces de cohésion sociale et de respect mutuel entre les différents groupes ». 

Selon la commission, le harcèlement ou l’obstruction prive non seulement les individus de la jouissance de ces espaces, mais porte également atteinte à leur dignité. « Des sanctions sévères réaffirment la valeur que la société accorde aux droits individuels et l’inacceptabilité de telles violations », ajoute la Law Reform Commission. La Commission propose de ce fait  de modifier les fonctions de la Beach Authority pour garantir un accès libre et sans entrave aux plages publiques, assorti de sanctions pour toute violation de cette règle. Une autre option consiste à élaborer un projet de loi, le Public Beach Access and Protection Bill, qui fournirait un cadre juridique pour protéger les droits des citoyens locaux et des étrangers, leur permettant de profiter librement des plages publiques sans aucune obstruction.

Stefan Gua : « Il est impératif de cesser de construire sur des plages »

Selon Stefan Gua, du parti de gauche Rezistans ek Alternativ, qui s’intéresse de près aux droits des Mauriciens à accéder aux plages, « il est impératif de cesser de construire sur les plages. Des réformes sont nécessaires, mais il faut avant tout arrêter de bétonner les plages. Bien que la loi stipule le respect du ‘high water mark’, les hôtels ne s’y conforment pas. » Il dénonce également le « comportement révoltant » de certains propriétaires de campements qui ont lâché leurs chiens sur les usagers des plages publiques.

L’Ahrim ne se prononce pas pour le moment 

Le Défi Quotidien a cherché à obtenir le point de vue de l’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (Ahrim) concernant l’obstruction des plages et l’interdiction d’accès de ces lieux aux Mauriciens souvent imposée par les établissements hôteliers. Cependant, l’association a fait savoir qu’elle n’avait pas encore pris connaissance des propositions de la Law Reform Commission. Une source au sein de l’Ahrim a néanmoins exprimé l’avis que s’il y a une volonté d’imposer des sanctions, il est d’abord nécessaire de revoir le cadre légal existant.

 

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