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Observatoire de l’emploi : un outil face au problème de déséquilibre

Maurice fait face à la problématique de la fuite des cerveaux.

En vue de retenir et d’attirer des talents, une des propositions budgétaires de Business Mauritius porte sur la création d’un observatoire de l’emploi. De l’avis des professionnels des ressources humaines, les missions de celui-ci devraient cependant être bien définies.

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Un des besoins de l’économie mauricienne actuellement est sans aucun doute la formation et l’adaptabilité des compétences locales pour répondre à un manque sur le marché de l’emploi en raison, entre autres, de la fuite des cerveaux. C’est dans cette optique que Business Mauritius suggère, comme mesure budgétaire, la mise en place d’un observatoire de l’emploi, qui selon son CEO, Kevin Ramkaloan, dans une déclaration récente au Défi Plus, « permettrait de bâtir des ponts entre l’éducation, la formation et les demandes des industries dans les moyen et long termes ».

Clémence Vidal, COO de Meet Your Job, estime qu’il est nécessaire d’avoir un observatoire de l’emploi à Maurice. L’OSEM (Observatory of Skills and Employability in Mauritius), fruit d’un partenariat avec les cabinets de recrutement Meet Your Job et CareerHub a d’ailleurs été lancé en ce sens en 2021. « Je suis alignée avec l’idée d’un observatoire de l’emploi à Maurice. L’OSEM a mené deux études depuis 2021, sur la formation et les salaires. Nous devons unir nos forces pour la prise de conscience qui permettrait, via un observatoire, d’avoir constamment des données sur l’emploi », soutient Clémence Vidal.

Toutefois, souligne Areff Salauroo, président de l’Association of Human Ressource Professionals of Mauritius (MAHRP), la proposition de création d’un observatoire de l’emploi n’est pas nouvelle. Il rappelle qu’un ancien ministre du Travail avait déjà formulé une proposition similaire. Areff Salauroo ne nie pas pour autant l’éventuelle utilité d’une telle mesure. « Un observatoire de l’emploi agirait comme un guide qui permettrait, par exemple, d’avoir des données sur un domaine spécifique où la pénurie de main-d’œuvre est présente. Cela éviterait d’avoir une saturation dans certaines filières », dit-il.

Un observatoire de l’emploi devrait également être bénéfique au marché du recrutement. À condition qu’il rassemble des données sur les postes à pourvoir, les compétences nécessaires, ou encore l’offre et la demande sur le marché de l’emploi. Car, comme l’indique la secrétaire générale de la Confédération des travailleurs des secteurs public et privé (CTSP), Jane Ragoo, il faut que le ministère du Travail sache où se trouvent les chômeurs, ce que recherchent ces derniers et comment les former adéquatement.

Néanmoins, nos intervenants s’accordent à dire qu’un observatoire de l’emploi seul ne pourra répondre à la problématique de la fuite des cerveaux. Faisant un parallèle, Jane Ragoo fait remarquer que l’observatoire des prix n’a pas été efficace dans sa mission. Il faudrait, de ce fait, avance-t-elle, qu’un observatoire de l’emploi reflète la réalité du marché. « Pour cela, les ministères du Travail et de l’Éducation devront se concerter avec l’objectif de répondre à la problématique de déséquilibre sur le marché de l’emploi. »

Le secteur privé a également un rôle à jouer, selon Areff Salauroo. « Les entreprises doivent disposer d’une ‘retention policy’, qui doit être constamment reconsidérée parce que le marché est dynamique. La pyramide de Maslow, qui est un modèle permettant de comprendre les motivations du comportement humain, pourrait aider en ce sens », estime-t-il.

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