Réalisateur dans l'âme, technicien audiovisuel dans la vie, O'Bryan Vinglassalon a surpris plus d'un, cette année, lors du Festival international du court-métrage Île Courts. Le réalisateur, 26 ans, y a présenté son premier court-métrage ‘Lot kote lagar’. Rencontre avec ce prodige du cinéma.
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Vous entendez peut-être parler de lui pour la première fois ? Eh bien, ce ne sera pas la dernière. O'Bryan Vinglassalon est un mordu du cinéma, depuis qu'il est haut comme trois pommes, mais contrairement aux gosses de son âge, il ne s'intéressait pas aux films d'animation. Enfant unique et âgé de dix ans, il se rendait déjà au cinéma tout
seul : « Ma maman travaillait à côté du cinéma et elle me laissait aller voir des films pendant qu'elle était au bureau. »
D’ailleurs, il se souvient parfaitement du premier film qu’il a vu. « C'était Batman de Tim Burton ! » Un film qui l'a marqué comme beaucoup d’autres par la suite. Adolescent passionné de cinéma, une question lui trotte : « Peut-on faire du cinéma à Maurice ? » Une interrogation qui reste sans réponse jusqu'au jour où il regarde « Tanga », un court-métrage de Wassim Sookia.
« C'est un film qui m'a touché tout en éveillant ma curiosité. Lorsque l'on est enfant, on a tendance à penser que les films américains sont irréels et on n'imagine pas tout le travail derrière. » Motivé à suivre son rêve, mais sans trouver une école de cinéma, O'Bryan Vinglassalon fait ses premiers pas dans l'univers cinématographique après ses études secondaires, en intégrant Digital Island
Il y découvre le monde du tournage de films et des spots publicitaires. Il y côtoie des réalisateurs. Il constate de plus près les rouages du métier. Intimidé et impressionné, l'amateur de cinéma suit avec attention les faits et gestes que comporte un tournage tout en y puisant le meilleur. « J'ai pris conscience que c'était le métier que je voulais faire malgré la grosse pression qui repose sur les épaules d'un réalisateur. J’ai beaucoup appris durant cette période. »
Ce touche-à-tout intègre ensuite la boîte In & Out Production qui lui permet d'élargir son cercle et de côtoyer des artistes. Puis, O'Bryan Vinglassalon propose à un chanteur de tourner son clip vidéo. Ne possédant aucun matériel sous la main, il approche un ami qui travaille dans la production. Ce dernier lui permet ainsi de réaliser sa première vidéo. C’est une mise en bouche qui lui ouvre d'autres portes.
« J'avais choisi de tourner ce clip comme un court-métrage qui raconte une histoire et c'était l'occasion pour moi de montrer ce que je pouvais faire. » Peu après, il produit aussi le clip ‘Madame Baya’ du groupe Lespri Ravann. Plus que jamais fasciné par le cinéma, il ne rate pas un seul festival Île Courts depuis sa création. Il participe à un maximum d'ateliers pour faire beaucoup de connaissances en la matière.
En parallèle, il écrit mais sans trop de certitudes : « J'ai acquis toutes les bases du métier grâce à ces ateliers. À chaque fois que j'assistais aux ouvertures de festivals, je n'avais qu'une envie : produire mon film. » C'est à la suite d'un atelier d'écriture, en 2016, avec David Constantin, que les choses se concrétisent. Son court-métrage ‘Lot kote lagar’ se structure et les pièces s'emboîtent comme un puzzle pour le jeune réalisateur en devenir.
Fin 2016, il apprend que son court-métrage sera diffusé au prochain Île Courts. C’est le début d’une course contre la montre. Il n’a que deux mois pour réaliser son film et son rêve. « La pression battait son plein, les challenges aussi, d’autant que le film se tournait sur une gare. »
Cette gare qu'il sillonne chaque jour et qu’il va faire vivre le temps d'un tournage. 'Lot kote lagar', c'est l'histoire d'un photographe qui fait la rencontre de marginaux.
J'ai acquis toutes les bases du métier grâce à ces ateliers et, à chaque fois que j'assistais aux ouvertures de festivals, je n'avais qu'une envie : produire mon film. »
Des marginaux qu'O'Bryan Vinglassalon rencontre tous les jours. « Comme nous tous, je me disais qu'ils avaient une histoire et une raison qui expliquaient comment et pourquoi ils s'étaient retrouvés là, à faire de la gare leur chez-soi… », confie-t-il. Il les dépeint sous un autre angle, il les met en lumière. Un travail de longue haleine où chaque petit détail est pensé, de même que les arrangements musicaux.
C’est un court-métrage à son image. Sans artifices ni fioritures qui demandent de l'interprétation. « J'ai passé six mois remplis d'appréhension. Les rideaux sont tombés le jour de l'ouverture du festival Île Courts, lorsque j'ai entendu les premières impressions du public. J'ai été rassuré et soulagé. » Des réactions inattendues lui donnent envie de continuer à croire en ses rêves.
Aujourd'hui, O'Bryan Vinglassalon travaille en freelance dans l'univers du cinéma. Il a su trouver le bon filon afin de poursuivre sa passion pour le septième art. Il a, d'ailleurs, collaboré à plusieurs productions étrangères, dont une série allemande et le film 'Serenity'.
« Le Film Rebate Scheme nous offre de nombreuses opportunités. C'est une aubaine pour nous de pouvoir travailler avec des professionnels du métier. » C’est sûr : on n’a pas fini d’entendre parler d’O'Bryan Vinglassalon.
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