Dès samedi matin, la Criminal Investigation Division (CID) de Port-Louis Sud a entamé une enquête en vue de mettre la main sur la ou les personnes qui ont disposé des objets métalliques dangereux sur la piste du Champ de Mars.
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Une équipe d’enquêteurs, dirigée par le sergent Mohamed Khan Mohidinkhan, a visionné les enregistrements des caméras Safe City installées autour de l’hippodrome. Sur les images, les policiers ont vu un homme escalader une barrière pour pénétrer à l’intérieur. Ils ont reconnu un habitant de Tranquebar.
Interpellé et emmené aux Casernes centrales, ce premier suspect a confirmé sa présence au Champ de- Mars dans la nuit de vendredi à samedi. Il a déclaré être entré dans l’enceinte de l’hippodrome afin de cueillir des fleurs pour les besoins d’un rituel religieux. En revanche, il a indiqué qu’il avait
croisé deux individus dans la plaine. « Mo ti krwar zot pe fann bann prodwi pou gazon », a-t-il dit, en précisant qu’il s’était brièvement entretenu avec l’un des deux, qui portait un seau de couleur noire. « Linn koz ar mwa, linn demand mwa kot mo pe ale sa ler la. »
À partir de ces nouveaux éléments, les enquêteurs ont pu remonter jusqu’à la personne décrite par le suspect devenu témoin. Il s’agit de Sanjeev Kistopersad, 30 ans, un autre habitant de Tranquebar. Lors de certaines journées de courses hippiques, celui-ci travaille comme agent de sécurité au poteau des 1 400 mètres avec pour mission d’empêcher le public d’accéder à la piste.
Placé en état d’arrestation, Sanjeev Kistopersad a été identifié par le témoin comme étant celui qui transportait un seau noir. Cependant, il soutient qu’il n’a rien à voir avec cette affaire. Selon lui, il a passé toute la nuit de vendredi à samedi au domicile d’un de ses proches à Pointe-aux-Sables, pour préparer une fête d’anniversaire.
Sanjeev Kistopersad est déjà connu des services de police. Inculpé d’agression avec préméditation, il avait été libéré sous caution le 31 août 2021 dans l’attente de son jugement. Ce dimanche matin, après une nuit en cellule, il sera de retour devant la justice. Cette fois, une accusation provisoire de « attempt at torture to animal » devrait être retenue contre lui par le tribunal de Port-Louis.
Les investigations de la CID de Port-Louis Sud se poursuivent. organisateur de courses, People’s Turf PLC (PTP). Lors d’un point de presse avant la
24e journée, PTP a réfuté les allégations formulées à son encontre (voir encadré). Sauf que la relation conflictuelle entre les deux organisateurs y est sûrement pour quelque chose derrière les virulentes critiques.
Bras de fer
Pour rappel, tout a commencé avec la décision des autorités de retirer l’usage exclusif du Champ de Mars au MTC. Après l’entrée en scène de Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd (COIREC), cette société publique a accordé l’utilisation de l’hippodrome à MTC/MTCSL et PTP en alternance. Par la suite, le bras de fer entre MTC/MTCSL et PTP a pris une tournure juridique concernant les structures érigées devant les loges du MTC lors des journées de courses de PTP.
Autre sujet de discorde : la journée supplémentaire du 25 septembre attribuée à l’entreprise de Khulwant Kumar Ubheeram au détriment de MTCSL, alors que celle-ci avait été contrainte d’annuler un meeting lors du week-end du 20 et 21 août, n’ayant pas le nombre de partants requis.
La dernière plainte en date de MTC/MTCSL est relative à ses revendications dans le cadre de la cohabitation avec PTP pour la tenue des courses hippiques au Champ de Mars. Les plaignants demandent à la Cour suprême d’interdire à PTP d’installer et de faire fonctionner des caméras à
l’extérieur de l’hippodrome donnant sur les propriétés du MTC ou encore de filmer les activités de MTCSL. Dans sa plainte, le MTC réclame à PTP de lui verser Rs 70 000 pour chaque course hippique que ce dernier organise. Cela, pour compenser les pertes sur la location des loges. Ces trois affaires sont actuellement devant la justice.
Alors qu’un élan de solidarité s’est fait sentir avec l’aide des palefreniers de différents établissements, ainsi que des entraîneurs, PTP a également tenu à apporter son soutien à MTCSL, organisateur de la 24e journée. Cela faisant suite à un communiqué de MTCSL demandant à tous ceux ayant des détecteurs de métaux de venir aider. Toutefois, la filiale du MTC a refusé toute aide de son concurrent. « Je crois savoir que PTP voulait mettre à la disposition de MTCSL des metal detectors, mais comme la police avait déjà les siens, cela ne valait pas la peine », nous dit une source chez MTCSL.
De son côté, PTP n’a pas manqué d’afficher son étonnement face à la position de MTCSL. « Alors que MTCSL a émis un communiqué invitant tous ceux qui ont des détecteurs de métaux à apporter leur soutien à l’équipe de la police et de la Special Mobile Force, grande est la surprise des préposés de la piste de People’s Turf PLC, qui ont été priés d’arrêter leurs manoeuvres, alors que ces derniers tentaient d’apporter leur soutien pour retrouver des objets métalliques sur la grande piste. Ceci, alors qu’on retrouve toujours des clous, à l’heure actuelle, sur la grande piste », peut-on lire.
Une réaction de COIREC attendue Alors que la Maiden Cup se tiendra ce dimanche, est-ce que la piste du Champ-de-Mars sera sécurisée ? La
question est sur toutes les lèvres. Toujours selon notre source chez MTCSL, « elle sera sécurisée par la police, surtout durant la nuit de samedi à
dimanche ». Au niveau de la HRD, on attend un rapport du Horse Racing Organizer, MTCSL, pour émettre un communiqué. Une réaction de COIREC est également attendue. Cette entreprise a été créée par le ministère des Finances, en avril dernier, pour s’occuper de la gestion et de l’entretien du Champ de Mars.
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