Nuit sanglante à Plaine-Verte : une femme scalpée à coups de sabre, deux hommes blessés

Une attaque d’une violence rare a bouleversé la quiétude de Plaine-Verte dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet. Trois personnes ont été agressées, dont une femme gravement blessée à la tête.

Plaine-Verte s’est réveillée, dimanche matin, avec une inquiétude palpable dans l’air. Durant la nuit, un véritable déchaînement de violence a frappé le quartier, laissant trois victimes blessées, dont une femme grièvement touchée à la tête à coups de sabre. Derrière ces attaques, un même nom qui revient : Saif Ali, bien connu des habitants. 

Il est environ 00 h 15, lorsque Nasser (prénom d’emprunt), 21 ans, rentre d’une cérémonie religieuse avec ses proches. À l’intersection des rues Corps de Garde et Bénarès, à Plaine-Verte, il est interpellé par Saif Ali, qui semble vouloir en découdre. Nasser choisit d’ignorer la provocation et poursuit sa route jusqu’à son domicile, situé à quelques mètres de là.

Mais à peine a-t-il franchi le seuil qu’il se retrouve encerclé. Saif Ali revient, cette fois accompagné d’environ 25 individus armés. Pris par surprise, le jeune homme est violemment agressé. Il s’en sort avec de sérieuses blessures à la tête, aux épaules et au bras droit.

La nuit de cauchemar atteint son paroxysme peu après. Shenaz (prénom d’emprunt), 34 ans, raconte être intervenue après avoir été alertée par sa sœur. « Mo ti lakaz kan mo ser inn telefon mwa pou dir ena enn insidan avek Saif Ali divan so lakaz. Mo inn kit mo bebe ar mo misie ek mo inn ale dan loto. Kouma mo’nn sorti dan loto, madam Saif Ali – ki enn madam bien bati – inn trap mwa par deryer ek inn kriy so misie : “Bat li, touy li, fini li.” Li’nn koumans tap mwa plizir kout sab lor mo latet ek mo lekor. Mo pa ti kapav defann mwa. Mo ti krwar mo ti pou perdi mo lavi », confie-t-elle.

Agression préméditée

Shenaz, couverte de sang, parvient à s’échapper avant d’être conduite d’urgence à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo. Les médecins constatent de profondes plaies au côté gauche du crâne. Elle a reçu une quinzaine de points de suture.

Peu après l’agression de Nasser, son beau-frère, âgé de 20 ans, se rend au poste de police de Plaine-Verte pour signaler qu’il a lui aussi été pris pour cible. Dans sa plainte, il explique avoir tenté de protéger sa sœur et son beau-frère, lorsque Saif Ali l’a attaqué avec un bâton télescopique, lui infligeant des blessures à la main droite. Il a dû recevoir des soins d’urgence à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo.

Contacté par nos soins, Nasser évoque une rancune tenace entre lui et Saif Ali. « Li ti dwa mwa enn larzan ki mo ti pret li. An Septam 2024, li ti fer mwa ek mo mama al kot li dan so garaz, sou pretex pou retourn kas-la, ek li ti agres mwa ek mo mama. Nou ti met enn ‘case’ lapolis pou agresion premedite, li ti arete ek sorti lor kosion », affirme-t-il. Pour lui, cette nouvelle agression est clairement préméditée.

Depuis dimanche matin, une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur cette série d’agressions. L’ASP Rajesh Moorghen, Station Commander de Plaine-Verte, a décidé de requalifier l’affaire en tentative de meurtre compte tenu de la violence extrême.

Selon plusieurs sources policières, l’agression serait le résultat d’un plan longuement préparé. Les témoignages recueillis convergent : des menaces, des insultes, des armes blanches, des coups sans retenue.

Les enquêteurs sont mobilisés pour retrouver tous les complices de Saif Ali. Les patrouilles ont été renforcées dans la région et plusieurs suspects sont dans le viseur des autorités.