Nuit d’horreur: deux hommes torturés et agressés sexuellement

C’est une histoire à vous glacer le sang. Deux hommes, âgés de 23 et 32 ans, affirment avoir été torturés et agressés sauvagement par une bande d’individus pendant toute une nuit. Ils soutiennent avoir également été violés à l’aide d’un sextoy. Ce sanglant règlement de comptes a pour toile de fond le vol d’une motocyclette.

«Nou inn gayn bate depi aswar ziska gramatin », lance Dany, âgé de 32 ans. Les pieds et les mains plâtrés de ce père de famille ainsi que les multiples ecchymoses sur son corps témoignent de la violence de l’agression qu’il a subie dans la nuit du 12 au 13 juillet. Sa mère, 64 ans, se tient à son chevet, affaiblie par la triste mésaventure de son fils et de son petit-fils.

« Ena lasonn ar li. Depi ki linn gayn bate, li pe bizin met kous », lance-t-elle, encore en état de choc. Cette agression a pour toile de fond une allégation de vol, indique Dany. Son cauchemar a débuté le 12 juillet. Ce jour-là, son neveu, que nous prénommerons Michael, 23 ans, et lui s’étaient rendus à la capitale pour y rencontrer une femme. De retour chez le trentenaire à Barkly, les deux hommes ont reçu peu après la visite d’un groupe d’individus fulminant de rage. « Zot ti pe akiz nou ki nou finn kokin enn motosiklet kot sa madam la », confie Dany au Défi Plus.

Pluie de coups et menaces

Ils affirment qu’ils n’ont rien volé. Alors que les esprits s’échauffaient, le neveu aurait été enlevé et mis de force dans une voiture. Direction Port-Louis. Sans perdre un instant, poursuit Dany, il a informé son frère, Jean – le père de Michael – de l’enlèvement de son fils.

Ils se sont immédiatement rendus à la capitale afin de retrouver le jeune homme. Ils l’ont retrouvé sacrément amoché, au milieu de plusieurs individus.

« So linz ti desire, li ti fini gayn bate. Depi dan loto zot inn koumans bat li », raconte Dany. Jean est parvenu à sortir son fils de là et s’est enfui avec lui dans la voiture. Moins de chance pour son frère qui s’est retrouvé à la merci des présumés agresseurs.

Ces derniers l’auraient ensuite emmené à la plage de Sable-Noir. Sur place, les coups et les menaces ont plu. « Zot dir mwa si mo pa dir zot kot motosiklet la ete, zot pou touy mwa ek zot pou koup mo de lame », affirme Dany.

Notre interlocuteur aurait une fois de plus réitéré son innocence dans cette allégation de vol. « Zot blok mo lipie pou mo pa sove. Zot bat mwa kout marto, lapins ek feray lor mo tibia. Mo ti pe gayn mari dimal, me zot inn kontinie tape », fait ressortir le Beaubassinois.

Voyant qu’ils avaient affaire à un costaud, les présumés agresseurs avec, à leur tête un dénommé Tortue, ont décidé de retracer Michael. Ils auraient alors débarqué chez lui à New-Grove en vue de le kidnapper à nouveau.

Jean a alors alerté la police de l’enlèvement de son fils. Entre-temps, les deux victimes ont été emmenées à Jin Fei, Riche-Terre, où elles auraient été une fois de plus tabassées et torturées. « Laba, tou dimounn inn bat nou kout marto, dibwa ek pins tir koulou », soutient Dany. Ne pouvant plus supporter les coups, Michael a craqué et a affirmé qu’il savait où se trouvait la moto. Il a mené ses agresseurs à un endroit, mais le deux-roues n’y était pas.

Ce qui a rendu les agresseurs fous furieux. Ils ont à nouveau été conduits à Jin Fei, où la séance de torture se serait poursuivie. Dany affirme qu’il ne pensait pas, à ce moment-là, que le pire restait à venir. Oncle et neveu auraient ensuite été déshabillés. Puis, à tour de rôle, leurs présumés agresseurs les auraient agressés sexuellement à l’aide d’un sextoy, sous les ordres de Tortue. « Zot finn san pitie. Monn trouv zot met sa sextoy la ek Michael pandan sink minit. Apre ti mo tour », lance le jeune homme, encore tout tremblant.

Michael a cédé une fois de plus et a fourni une autre adresse aux agresseurs. Nouvelle fausse piste. « Li pa ti kapav tini sa bann tortir la ; samem linn dir ki li kone kot moto la été. » Mais cela n’a pas été sans conséquences. Ils auraient été conduits à la plage de Bain-des-Dames où la répression sanglante a repris. « Monn gayn enn kout marto dan latet, monn trouv nwar. Zot ti pe rod touy nou ek anter nou dan disab. Me enn sans bann peser ti pe vini, zot inn bizin aret bate. »

Enlèvement

Le chef de la bande a alors sollicité l’aide d’un policier. Direction le poste de police des Line Barracks où ils comptaient dénoncer Dany et Michael pour le vol de la motocyclette. Mais sur place, la situation a tourné en faveur des victimes.

« Marse nou pa ki kapav. Lapolis inn amenn nou lopital lerla. »

Trois des présumés agresseurs ont été placés en état d’arrestation, car la veille, le père de Michael avait porté plainte pour enlèvement.

Les suspects ont été remis aux enquêteurs du poste de Rose-Belle, menée par le sergent Ramjeeawon. Lors de leur interrogatoire, placé sous la supervision du surintendant Raheman et du chef inspecteur Ramessur, les présumés agresseurs ont nié l’agression. Après plusieurs jours de détention, ils ont obtenu la liberté conditionnelle.