Ils sont nombreux les Mauriciens qui ont été victimes de nouveaux escrocs qui surfent sur la Toile à la rencontre de jeunes femmes, les poussant à des jeux érotiques devant la webcam avant de les faire chanter. Depuis quelque temps, des internautes nous ont signalé qu’il y a un réseau local de cyber-escrocs qui exercent du chantage sur des Mauriciennes prises dans des situations intimes derrière la webcam.
Si l'arnaque à la webcam laisse les victimes dévastées par la honte et contrainte de vivre dans la peur de représailles, la police a du mal à remonter la Toile pour traquer les auteurs de cette cyber-escroquerie qui vient, souvent, d’outre mer.
Mais depuis quelque temps, des internautes nous ont signalé qu’il y avait un réseau local composé de mauriciennes derrière la webcam pour faire chanter les victimes.
Il y a trois semaines, Suraj (prénom fictif), un fonctionnaire de 38 ans, a fait une mauvaise rencontre sur la Toile. Depuis, il vit dans l’angoisse et préfère rester dans l’ombre. Si Suraj dit qu’il ne peut pas porter plainte à la police par peur de se faire arrêter pour s’être exhibé sur le Net, il se trouve quand même dans une situation embarrassante en raison de son statut familial. Il est divorcé depuis trois ans et est père de deux enfants.
Il y a environ un mois, Suraj fait la connaissance de Natasha (prénom fictif), âgée 28 ans, sur le site de chat et de rencontres Badoo. Le fonctionnaire voulait refaire sa vie.
« Nous nous sommes parlé pendant une semaine. Elle a voulu savoir si j’utilise Skype pour téléphoner. Comme je n’avais pas cette application, j'ai créé un compte Skype pour pouvoir mieux communiquer avec elle. Nous avons fait de vidéoachatting pendant deux jours. Un soir elle m’a demandé d’allumer ma webcam et nous nous sommes engagés dans des conversations à connotation sexuelle. Elle m’a demandé de me déshabiller et de montrer mes parties intimes. Elle portait pour l’occasion des sous-vêtements sexy. Nous nous sommes livrés à des caresses virtuelles. À un moment donné, la connexion a été interrompue et Natacha était hors ligne », raconte Suraj.
Rs 25 000
Après quelques minutes, alors qu’il est toujours en ligne, il reçoit un lien vers une vidéo de 45 secondes le montrant dans des postures indécentes accompagnées du message suivant : « Pu avoy tu to famye to video ek lor facebook pu met to video move maniac. To bizin donn Rs 25 000. Sinon to film pu zoue ». Suraj est stupéfié. C’est le cauchemar. Il se rend compte qu’il vient de réaliser une séance nue sur le Net. Il était trop tard quand Suraj s’est rendu compte qu’il s’était fait avoir comme un pigeon. En toute confiance, il a raconté sa vie privée à cette femme qui se présentait comme Natacha et lui a confié qu’il était père de deux enfants, tout en indiquant l’école qu’ils fréquentent. Subséquemment, le fonctionnaire a reçu un message l’informant du lieu du rendez-vous à Bagatelle où il devait remettre la somme de Rs 25 000. « Ti ena enn private number ki kall mwa ek dir mwa kot pu remett zot kash. Ti ena de dimun lor enn moto avek elmet integral. Zot finn menas mwa pa dir la polis sinon mem dan lekol mo de zanfan zot pu avoy film-la », raconte Suraj. Celui-ci dit avoir remis encore une fois Rs 10 000 à ces individus. À chaque fois, ils demandaient plus d’argent, confie Suraj. Exaspéré de ces chantages, il a refusé, une fois, de les payer. « Mo finn plein ar zot. Mo dir zot guet ki zot anvi fer mo nepli ena kash pu donn zot. Depi sa mo nepli tan zot », dit Suraj. Suraj lance un appel aux internautes pour leur demander de faire preuve de vigilance pour ne pas se laisser prendre au piège des escrocs.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !