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Nouvelle source d’approvisionnement : la mission de prospection en Iran interpelle

Une rencontre officielle a eu lieu dimanche entre le ministre iranien des Finances, Eshan Khandouzi, et le ministre du Travail et du Commerce, Soodesh Callichurn.

Depuis quelques semaines, Maurice a les yeux rivés sur la République islamique d’Iran, un pays avec lequel le pays n’avait pas beaucoup de relations. Les choses changent cependant.

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En ce moment, une délégation mauricienne, menée par le ministre du Travail et du Commerce, Soodesh Callichurn, est en Iran. Plusieurs accords commerciaux sont signés durant cette mission officielle. 

Dimanche soir, durant sa rencontre avec Soodesh Callichurn, le ministre de l’Économie iranien, Seyyed Ehsan Khandouzi, a affirmé que son pays est prêt à investir dans les domaines pharmaceutique et nanotechnologique à Maurice. Il a également annoncé que l’Iran est d’accord « pour épauler Maurice dans le domaine de la sécurité alimentaire » et qu’il y a une volonté pour utiliser Maurice comme une plateforme financière pour investir dans les pays du sud de l’Afrique.

L’Economic Development Board (EDB) et la Trade Promotion Organization d’Iran signeront un protocole d’accord pour développer une coopération plus accrue dans plusieurs domaines. 

Par ailleurs, un forum a aussi eu lieu, samedi avec des représentants de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI), dont son secrétaire général Yousouf Ismaël, et l’Iran Chamber of Commerce, Industries, Mines and Agriculture. Il s’agissait de trouver des moyens pour développer davantage la coopération économique entre les deux pays. Un Memorandum of Understanding sur la coopération a d’ailleurs été signé lors de l’événement.

« Le tourisme, le secteur banquier, les services d’assurance et le transport maritime figurent parmi les potentiels secteurs de coopération les plus importants pour nos deux pays. Maurice achète plus d’un milliard de dollars de produits pétroliers chaque année et cela constituera une bonne base pour le développement des relations entre nos deux pays », a déclaré Gholam-Hossein Shafeie, responsable de l’Iran-East Africa Joint Chamber of Commerce.

Selon Yousouf Ismaël, Maurice peut agir comme « un facilitateur de choix pour des hommes d’affaires iraniens pour développer leur business avec des pays africains ». Il s’est montré peu satisfait des échanges commerciaux entre l’Iran et Maurice et a dit vouloir « changer cette tendance et c’est pourquoi nous nous sommes rendus en Iran avec une des délégations les plus larges ».

Dimanche, une rencontre a eu lieu entre membres de la délégation mauricienne et des membres du secteur agricole iranien pour discuter d’une coopération accrue et d’investissements dans ce secteur d’activité à Maurice

Des interrogations

Mais voilà, cette volonté de s’afficher avec l’Iran fait sourciller. Samedi, lors de sa conférence de presse, le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, a attiré l’attention sur le fait que l’Iran « est un pays qui est sous sanction internationale et qui est limite un paria. Pourquoi se rendre là-bas alors qu’il y a des sanctions ? On ne comprend pas. Y a-t-il quelque chose de louche ou est-ce encore de l’incompétence ? »

Depuis de nombreuses années, les relations entre l’Occident et l’Iran sont en effet très complexes. Depuis quelques années, elle peine à exporter son pétrole suite à des sanctions rétablies contre elle par les États-Unis en 2018. Depuis, selon la publication française « Les Echos », qui a dédié, le 2 août dernier, un article pour parler du bilan d’un an de présidence d’Ebrahim Raïssi, « rares sont les entreprises osant commercer avec Téhéran au risque de se voir fermer l’immense marché américain ».

Depuis quelques mois, l’Iran a aussi « resserré l’étau sur la société civile. En guise d’avertissement aux manifestants, les arrestations se multiplient, dont des cinéastes réputés, et le pays enregistre une vague d’exécutions inédite depuis des années. Le nombre de pendaisons, 316 recensées par Amnesty International, a doublé au premier semestre par rapport à 2021 ». 

Kris Valaydon, ancien haut fonctionnaire des Nations Unies, soutient que sur le plan commercial, « il n’y a pas d’interdiction sur le plan commercial et pas de résolution des Nations Unies sur le commerce avec l’Iran. Pour l’instant, il n’y a rien de politique dans les démarches de Maurice. On n’épouse pas son idéologie ni sa politique. Les échanges sont strictement commerciaux et ne devraient donc pas affecter nos liens avec d’autres pays. D’ailleurs, nous n’avons jamais coupe nos liens diplomatiques avec l’Iran. Cela dit, on doit faire les choses en conformité avec les résolutions que nous avons adoptées sur le plan international ».

 

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