
Une seconde contestation de la réforme des pensions a été déposée devant la Cour suprême, après celle de l’avocat Sanjeev Teeluckdharry. Le couple Sariffuddin et Bibi Raheza Jaulim, domicilié à Plaine-des-Papayes, conteste les amendements visant à repousser l’âge de la pension de vieillesse à 65 ans, invoquant des problèmes de santé.
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Sariffuddin Jaulim, un maçon de 58 ans, et son épouse, Bibi Raheza Jaulim, 54 ans, ont saisi la Cour suprême le lundi 25 août 2025 d’une plainte constitutionnelle dirigée contre l’État et trois membres du gouvernement. Le couple s’oppose à la réforme inscrite dans le Finance Act 2025, qui relève progressivement l’âge d’éligibilité à la pension de vieillesse universelle, la Basic Retirement Pension (BRP), de 60 à 65 ans.
Les défendeurs sont l’État, le Premier ministre et ministre des Finances, Navin Ramgoolam, le Premier ministre adjoint Paul Bérenger, ainsi que le ministre de la Sécurité sociale, Ashok Subron. Le couple a retenu les services de Mes Sanjeev Teeluckdharry et Rajen Appa Jala (avoué). L’affaire sera appelée le 22 septembre 2025.
Dans sa plainte, Sariffuddin Jaulim, né en 1967, a soutenu qu’il perdra deux années de pension, soit environ Rs 390 000, alors que son épouse, née en 1971, sera privée de cinq années, soit près de Rs 975 000. Leur foyer subirait ainsi une perte globale estimée à Rs 1,36 million, une somme jugée cruciale pour faire face aux dépenses médicales et de subsistance à un âge avancé.
Les plaignants estiment que la BRP constitue un droit patrimonial protégé par la Constitution. Ils affirment que la réforme a été décidée sans consultation ni mandat électoral, en contradiction avec les promesses de campagne. Ils invoquent également le principe de « bonne gouvernance » et le droit à la protection de la loi, soulignant que l’absence de concertation viole les standards démocratiques et internationaux, notamment la Convention 144 de l’Organisation internationale du travail.
Au-delà de leur situation personnelle, le couple soutient que la décision affectera des milliers de citoyens nés après septembre 1969, qui perdront entre une et cinq années de pension. Ils dénoncent une mesure arbitraire et discriminatoire, contraire à la confiance que les électeurs avaient placée dans l’alliance victorieuse aux élections générales de 2024.
Bibi Raheza Jaulim : « Mo pa kapav atann 65 an »
À sa sortie de la Cour suprême, Sariffuddin Jaulim affirme souffrir de douleurs aiguës liées à des varices, en raison de la nature pénible de son travail. Il indique suivre un traitement à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam National (SSRN) pour ce problème de santé. « Mo espere mo gagn pension laz 60 an », dit-il, afin de subvenir à ses soins médicaux. Quant à son épouse Bibi Raheza Jaulim, également concernée, elle est sous traitement depuis une dizaine d’années pour des problèmes de thyroïde. « Mo pa kapav atann 65 an. Mo ena boukou problem lasante. Parfwa al lopital mem mo pena kas », soutient-elle. Le couple évoque d’ailleurs ses problèmes de santé dans sa plainte.

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