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Nouvelle formule de subvention aux collèges privés non payants : les parents se mobilisent contre la PSEA

Les parents d’élèves étaient nombreux, samedi, au collège St Joseph.

La Fédération des managers des collèges privés non payants a invité les parents dont les enfants fréquentent les collèges de la région de Curepipe à une réunion, samedi. Ils ont été sensibilisés aux mesures imposées par la PSEA à ces établissements. 

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Salle comble au gymnase du collège St Joseph, à Curepipe, le samedi 6 juillet. Parents d’élèves et managers des collèges privés non payants ont répondu présent à la rencontre organisée par la Fédération, ayant pour thème « L’éducation à Maurice est-elle menacée ? » L’objectif était de sensibiliser les parents aux mesures imposées par la Private Secondary Education Authority (PSEA) à ces établissements, dont notamment la très controversée nouvelle formule de subvention, qui fait d’ailleurs l’objet d’une demande de révision judiciaire en Cour suprême. 

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les parents présents étaient remontés contre la PSEA. Dirigée par Shiv Luchoomun, l’époux de la ministre de l’Éducation et vice-Première ministre, Leela Devi Dookun-Luchoomun, cette institution est accusée de mettre en péril l’avenir de l’éducation à Maurice.

Gaëtan, dont les trois enfants fréquentent les collèges Notre-Dame, Mauritius College et Curepipe College, déplore « la dégradation » du système éducatif. « Nous ne comprenons rien à la situation », s’indigne-t-il. Il estime que « la situation est tendue et c’est pourquoi la PSEA aurait dû se rapprocher davantage des collèges privés en prenant en considération les griefs des managers des collèges privés non-payants », martèle-t-il.

Un autre participant à la rencontre ayant requis l’anonymat et dont les filles fréquentent le collège Lorette de Curepipe, se dit « chagriné de constater que les managers des collèges privés et confessionnels éprouvent énormément de difficultés à gérer leurs établissements ». « En tant que parents, nous nous interrogeons souvent sur la qualité de l’éducation transmise à nos enfants à l’école. Mais quand je vois tous les tracas qu’éprouvent les managers à gérer les collèges, je réalise que c’est normal que l’éducation de nos enfants en pâtisse. Le pire, c’est lorsque nous avons compris que les dépenses per capita du gouvernement pour les collèges d’État sont élevées par rapport à ce que nos enfants reçoivent. Je suis outré ! » s’insurge-t-il.

Malgré les tensions, certains parents restent optimistes. « Je pense que la situation peut être résolue par le dialogue », déclare Sheila, une mère de famille. « Je suis sûre que nous pouvons coexister dans l’harmonie, tout en offrant une meilleure éducation à nos enfants, que ce soit au niveau de la PSEA ou de l’État. L’intérêt de l’enfant doit primer. Chaque enfant doit avoir droit à un développement social complet, et c’est pourquoi nous devons absolument fournir toutes les facilités et autres encadrements nécessaires », insiste-t-elle.

Diana, une autre mère de famille, abonde dans son sens. « Nous voulons un consensus pour que nos enfants ne soient pas pénalisés. Le nouveau système comporte trop de restrictions qui leur portent préjudice. Notre demande est simple : que la PSEA permette à nos collèges de fonctionner comme avant. Il faut qu’il y ait une inspection systématique, comme cela a toujours été le cas », avance-t-elle.

Selon la PSEA, la New Comprehensive Grant Formula (subvention accordée par la PSEA pour répondre aux besoins des collèges ; NdlR) vise à moderniser le système éducatif. Les décisions prises suscitent toutefois la grogne des managers des collèges privés non payants, qui parlent de mesures « excessives et injustes ». Selon Armand Tadebois, le manager du collège St Joseph, « la PSEA est en train de serrer la ceinture des collèges privés non payants ». « Nous avions un partenariat en place depuis 1976. Mais depuis 2020, la situation est devenue intolérable », regrette-t-il. 

Le Dr Jimmy Harmon, responsable adjoint du SeDEC, fait, lui, ressortir que la rencontre de samedi n’aurait pas été nécessaire si la PSEA avait agi autrement. Il précise que la Fédération des managers ne cherche « aucune confrontation ». « Gérer un collège n’est pas simple, surtout quand on travaille avec des enfants. Nous devons redoubler d’attention et d’efforts. Les collèges privés font face à des difficultés, et l’éducation à Maurice est menacée. Chaque collège a ses spécificités. Quand un enfant vient à l’école, il doit apprendre. Certains deviendront médecins ou avocats, tandis que d’autres se démarqueront dans le domaine technique. Nous n’avons pas peur. Si quelqu’un ne fait pas son travail correctement, nous le dirons. La manière de faire de la PSEA nous empêche de donner une éducation de qualité », soutient-il.

Mike Fanjoo, le vice-président de la Fédération et président de l’Union des collèges catholiques, indique que « toutes les dépenses des collèges privés sont auditées. La PSEA a introduit une Grant Formula où ils nous disent quoi faire. Les collèges privés ne peuvent pas fonctionner, car nous sommes en train de dépenser de nos propres fonds. Nos réserves sont épuisées. Nous sommes à découvert avec nos banques respectives ». 

Pour Ramdass Ellayah, président de la Fédération des collèges privés non payants regroupant les collèges privés, confessionnels chrétiens et non-chrétiens, « depuis l’introduction de l’éducation gratuite, c’est la première fois que nous atteignons un tel niveau. C’est comme si on (NdlR : la PSEA) était en train de contrôler nos écoles, car tout ce que nous faisons doit être justifié. L’épouse est ministre et l’époux est à la tête de la PSEA », lance-t-il. 

Il exhorte les parents à faire entendre leur voix : « Nous nous battons pour les droits de vos enfants. Nous avons fait de notre mieux. Mais, en tant que parents, vous devez dire ‘assez c’est assez’ et réclamer que vos enfants aient les mêmes droits que ceux fréquentant les collèges d’État. » 

Une fédération des PTA en gestation

Le Dimanche/L’Hebdo est en présence d’informations selon lesquelles une fédération des Parent’s Teacher’s Associations (PTA) est en gestation. L’objectif est de donner un coup de main aux managers des collèges privés non payants.

Les agissements de Shiv Luchoomun à la loupe

Shiv Luchoomun vivrait-il ses derniers jours en tant que directeur de la PSEA ? Selon nos recoupements, les agissements de ce dernier sont suivis de très près par le gouvernement. Une source dans les milieux concernés fait ressortir que « ce sont ces collèges privés non payants qui ont produit l’intelligence du pays… » 

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