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Nouvelle direction à l’UoM - Les finances : nerf de la guerre

UoM

D’ici quelques mois, la direction de l’Université de Maurice devrait changer de visage. Après des années mouvementées, les prochains dirigeants devront relever l’éternel défi du campus de Réduit : assainir les finances.

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La professeure Romeela Mohee n’est plus la vice-chancelière (VC) de l’Université de Maurice (UoM). C’est le professeur Hussein Subratty, pro-vice chancelier et numéro deux, qui assumera la suppléance. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 31 janvier 2017 pour le poste de VC. Durant le mois suivant, le contrat de trois ans du professeur Hussein Subratty arrive à expiration. Un mois plus tard, c’est celui de la professeure Thanika Juwaheer qui prend fin.

Dès les premiers mois de 2017, l’UoM pourrait se retrouver avec un nouveau triumvirat à la direction. Quels défis attendent cette nouvelle équipe ? À peu près les mêmes que l’ancienne : stabiliser les finances et rehausser le standing.

L’appel à candidatures pour le poste de VC précise le point suivant comme objectif du prochain titulaire au poste : « Raise the ranking of the University both regionally and internationally. » On s’attend à ce que le ‘ranking’ passe à un autre niveau. Ce n’est pas nouveau, c’était déjà inscrit dans l’appel de 2013. Mais le rang actuel ne fait pas honneur.

Notre source fait notamment référence au Webometrics Africa University Ranking, qui donne un classement des universités africaines. L’UoM s’y trouve à la 54e place, loin derrière la première position occupée par l’Université de Cape Town. L’Afrique du Sud et l’Égypte dominent le Top 10.

Parmi les éléments pris en considération pour ce classement figure l’ouverture aux étrangers, qui fait défaut. Pour l’année académique 2015-2016, l’UoM ne comptait que 63 étudiants internationaux sur un total de 1 524, selon le rapport Participation in Tertiary Educaition de la Tertiary Education Commission (TEC).

« Si on veut être une université régionale ou internationale, il nous faut ces étudiants. Nous avons à peine une poignée d’étudiants internationaux. Ils doivent payer pour leurs cours et on n’arrive pas à les attirer, alors que cela aiderait à la fois nos caisses et notre classement international », explique une source. En somme, le pourcentage d’étudiants étrangers est un marqueur de qualité pour une université.

Situation financière

Une deuxième source, de l’administration de l’UoM, confirme que la situation financière ne s’est pas améliorée durant ces dernières années et devra être une des priorités de la prochaine direction. « Il faut avant tout une politique d’ouverture pour permettre l’argent de rentrer à travers d’autres sources, explique ce membre de l’administration. Les chargées de cours continuent d’offrir leurs services comme consultants sur le plan international, sans que cela rapporte un sou à l’UoM. Ce n’est pas normal. » Les chargées de cours qui enseignent dans d’autres institutions sans remettre les 33 % de leurs rémunérations au campus de Réduit ont fait polémique cette année.

« Que dire des heures supplémentaires du personnel non académique ? Cela représente de grosses dépenses et les choses n’ont pas du tout changé sur ce plan », ajoute notre source. Il est arrivé à l’UoM d’avoir à débourser Rs 3 millions en heures supplémentaires en un mois, un General Worker pouvant toucher des heures sup de Rs 50 000, alors que le salaire de base pour ce poste est de Rs 15 000. Un rapport de la firme d’experts-comptables KPMG sur la situation à l’UoM avait révélé que le ratio de personnel non académique était bien supérieure à la norme. Toutefois, assurent nos sources, aucune des recommandations de KPMG n’a été mise en pratique à ce jour.

Le rapport relevait d’autres anomalies comme le One to One Reporting, à savoir que plusieurs supérieurs se retrouvent avec un seul subalterne ou encore le nombre élevé de secrétaires confidentiels attachés aux postes de responsabilités. KPMG recommandait une réorganisation complète de l’UoM, ce qui n’a pas été fait.

 

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