Il y avait foule, samedi, au centre de conversion des cartes d’identité de Rose-Hill. Contrairement aux affirmations du ministre Yogida Sawmynaden, ministre de la Technologie de la Communication et de l’Innovation, intervenant sur les ondes de Radio Plus durant l’émission Xplik ou K, jeudi matin, selon lesquelles les centres sont pratiquement vides.
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Est-ce le rush final à l’approche de la date butoir du 30 avril pour la validité de l’ancienne National Identity Card ? En tout cas, l’angoisse se lisait sur le visage de ceux qui faisaient queue samedi, bien conscients que tous ne pourraient obtenir leur précieuse carte biométrique avant dimanche.
Yves, 46 ans, technicien habitant Camp-Levieux, rouspète. « On est bien parti pour perdre tout un après-midi. » Il tient des tickets à la main : trois. « Pour moi et ma femme, ainsi que pour ma fille. Celle-ci travaille dans un centre d’appels et ne peut se libérer. On m’a donné rendez-vous pour le 31 mai. Toutefois, je persiste à attendre jusqu’au bout. J’aurais aimé que tout soit fini aujourd’hui… » Rien n’est moins sûr.
« Regardez, nous dit-il. Il y a trois types de queue : ceux qui ont eu leur rendez-vous précédemment ; ceux qui font normalement la queue après s’être renseignés et obtenu leur ticket et ceux qui attendent dans la file, sans réaliser qu’ils perdent leur temps… »
Un officier, interrogé, nous dira à 14 h 50 avoir déjà émis 175 cartes. « Nous pensons en traiter 250 ou plus aujourd’hui, jusqu’à 400. Nous travaillerons au-delà de 18 heures, si besoin est. Jusqu’à 21 heures, s’il le faut ! »
Loula, lui, s’interroge : « Que se passera-t-il après le 30 avril ? L’ancienne carte ne sera plus acceptée nulle part ? À l’hôpital ? À la banque ? Comment faire ? » Bianca, elle, angoisse à l’idée de ne pas obtenir sa carte ce week-end. « Je travaille dans le privé, pas évident de s’absenter. Et puis, j’ai des démarches à entreprendre sans faute la semaine prochaine… »
Ceux qui piaffent d’impatience fustigent l’absence d’informations précises : « Un jeune homme est venu du Sud. On l’a renvoyé, car il n’avait pas une attestation d’adresse. À quoi sert-elle ? Pourquoi mettre la pression sur les gens, alors que la délivrance des cartes se poursuivra après le 30 avril ? Sinon, pourquoi me donner rendez-vous pour le 1er juin ? »
Autre critique de Bianca : « Pourquoi ouvrir seulement les centres de Port-Louis et de Rose-Hill ? Pourquoi pas dans les autres villes du pays, à Vacoas par exemple, pour encourager les gens à convertir leur carte d’identité ? »
Autant d’interrogations de ces personnes désemparées, qui dénoncent cette situation : « On patiente debout pendant de longues heures, sans manger ni boire. La pluie n’arrange pas les choses. Une simple démarche administrative devient une véritable punition pour les vieilles personnes, qui ne comprennent rien à ce qu’on leur demande. Un martyr… »
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