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Nouvelle application mobile - Mopri : la compétition sera-t-elle au rendez-vous ? 

L’application Mopri a été lancée le 18 mai.

Les consommateurs sont asphyxiés par la cherté des produits. Chaque semaine, de nouvelles hausses surgissent. Pis, il existe des écarts de prix pour les mêmes produits vendus dans différents points de vente. Le ministère du Commerce a décidé de réintroduire l’Observatoire des prix, en lançant Mopri. Cette application mobile permet de comparer les prix des enseignes. Cela fait moins d’une semaine qu’elle est opérationnelle. Dans quelle mesure renforcera-t-elle la compétition ? Le point. 

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Les avantages

  • Guerre des prix 

Suttyhudeo Tengur, président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs (Apec), explique qu’avec Mopri, il y aura davantage de compétition sur le marché. « Les commerçants proposeront les prix les plus compétitifs afin d’avoir une meilleure image. » Avis partagé par Claude Canabady, secrétaire de la Consumers’ Eye Association. « Toute initiative qui aide les consommateurs à avoir des meilleurs prix est toujours bien accueillie. » 

  • Police des consommateurs

Les consommateurs pourront aussi signaler au ministère tout abus de prix. Pour Suttyhudeo Tengur, l’application agit comme la police des consommateurs. « Elle facilitera la tâche des officiers en matière d’actions à prendre contre ceux qui pratiquent des prix abusifs », soutient-il. Claude Canabady est du même avis. 

  • Gain de temps

En quelques clics, les consommateurs peuvent accéder aux prix des enseignes. Au niveau du ministère du Commerce, on dit qu’avec l’application Mopri, la comparaison se fait plus rapidement qu’avec des brochures. 

  • Outil gratuit

L’application peut être téléchargée sur AppStore, Google Play et AppGallery. Elle est gratuite pour les consommateurs et les commerçants. « Ce sont les officiers du ministère qui collectent les données. La plateforme offre aussi de la publicité gratuite aux commerçants », soutient-on au niveau du ministère.


La parole à des opérateurs

Alain Saverettiar, directeur de King Savers : 

« Le lancement de cette application est une excellente initiative. Le but est d’assurer le même service que l’Observatoire des prix à l’époque. Maintenant le client sera en mesure de non seulement comparer les prix mais aussi de considérer les produits alternatifs qui sont moins chers. » 

Ignace Lam, PDG d’Intermart : 

« Dans d’autres pays, les chaînes de supermarchés affichent sur leurs prix sur leur site Web. Avec Mopri, les consommateurs peuvent accéder aux prix sur une seule plateforme. Cela encourager les enseignes à être plus agressives en matière de prix, ce qui renforcera la concurrence sur le marché. » 

Nooreza Fauzee, directrice financière à DreamPrice :  

« C’est un outil efficace pour les consommateurs. Mais il faut aussi faire attention à certains points. Si l’enseigne importe un produit particulier, par exemple, elle sera en mesure de pratiquer le prix le plus bas pour ce produit comparé à ses compétiteurs. Les consommateurs ne sauront pas pourquoi le prix est plus compétitif. » 

Uttam Sumaroo, secrétaire général de Masters Express : 

« Les petits commerces ne sont pas encore enregistrés sur la plateforme. Mais je peux déjà dire qu’il y aura plus de concurrence sur le marché avec cette application. Il faut toutefois davantage de transparence. Dans le passé avec l’Observatoire des Prix, des anomalies avaient été constatées sur l’affichage des prix. Il faut éviter les erreurs du passé. »


Les inconvénients

• Supérettes et boutiques du coin pas enregistrées 

Le président de l’Apec souligne que la plupart des grandes chaînes sont enregistrées sur la plateforme. Cependant, elle n’inclut pas les petits commerces. « En effet, les petits commerçants ne pourront pas rivaliser avec les grandes enseignes », dit-il. Il ajoute que plus de 80 % des consommateurs font leurs achats dans les grandes surfaces. 

• Seulement deux comparaisons à la fois 

Sur l’application, un utilisateur peut comparer les prix des produits entre seulement deux enseignes à la fois. S’il habite à Quatre-Bornes, par exemple, et qu’il veut comparer les prix dans les supermarchés les plus proches, il pourra comparer ceux de deux enseignes en même temps. Or, le consommateur a plusieurs options pour les courses dans cette région. Pour avoir les prix d’autres enseignes, il doit refaire l’exercice en comparant deux autres et ainsi de suite. Cela peut être « time-consuming ». 

• Pas compréhensible pour tous

Si les jeunes peuvent facilement utiliser l’application, ce n’est pas nécessairement le cas des personnes plus âgées. Même si ces dernières ont un smartphone, Suttyhudeo Tengur est d’avis qu’il y a un travail d’éducation à faire. « Je pense qu’avec une campagne de sensibilisation efficace, les consommateurs, tous âges confondus, pourront facilement utiliser l’application », dit-il. Claude Canabady estime que le ministère doit mettre en place un système visant à mieux éduquer les consommateurs sur la question. 

• Nombre limité des produits affichés 

Il y a quelque 450 références de 100 produits dont les prix sont affichés sur la plateforme. Selon le ministère du Commerce, ce sont ceux des produits les plus consommés et qui représentent environ 70 % du caddie d’un ménage. Au fur et à mesure, fait-on comprendre, d’autres produits seront ajoutés à la liste. 

  • salon

     

 

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